Etape 8 : Campulung Moldovenesc-Targu Neamt

         Après un copieux petit déjeuner et après avoir signé le livre d'or de cette sympathique pension me voici à nouveau sur la route.

         Conséquence des orages de la veille au soir, j'ai du laver mes affaires et ce matin rien n'est sec. Profitant des premiers rayons de soleil de cette journée qui promet d'être ensoleillée, je les fais sécher sur ma bicyclette.

         A Vama, j'ai le choix de prendre à gauche et de visiter le monastère de Moldovita ou de poursuivre la route 17 en direction de Gura Humorului. Je choisis la seconde option m'évitant ainsi une rallonge de quarante kilomètres.
De toutes façons, un autre réputé monastère se profile sur ma carte, Voronet. Ce monastère est célèbre pour ses fresques dont la couleur dominante est le bleu (le célèbre "Bleu de Voronet").
Je manque tout d'abord la petite route sur la droite qui même à Voronet, ce qui m'oblige à un demi tour à Gura Humorului.

         Il est encore tôt ce matin mais déjà les touristes arrivent en nombre vers l'un des plus beaux monuments de rite orthodoxe du monde.

         La principale caractéristique de l'église s'admire sur ses murs extérieurs.
Peints entièrement de fresques religieuses ils mettent en scènes "la vie de Saint Nicolas " (12 scènes, trois registres), "la vie et le martyre de Saint Jean le jeune de Suceava " (12 scènes, deux registres), " Saint Georges terrassant le dragon ", "la vie de Saint Antoine le Grand " et "la vie de Saint Ghersim de Jourdain ".

         Au sud, les scènes présentent " L'arbre de Jessé " et deux frises avec des philosophes antiques.
Les deux dernières représentations, spécifiques de Voronet, se trouvent sur le mur nord.

         Toutefois, la plus ample composition est le " Jugement dernier ". Cette fresque occupe tout le mur ouest et comprend des scènes célèbres comme "les anges aux prises avec les diables ",
" la Résurrection des morts et Les Archanges".

      Si la Constitution communiste garantissait la liberté religieuse sous certaines conditions, les Roumains ont désormais toutes libertés pour se vouer à leur culte. Ceux-ci sont au nombre de quinze officiellement reconnus et même aidés par l'état.
Suivant les régions, ces religions sont plus ou moins représentées. Pourtant, l'Orthodoxie domine largement avec plus de 85% de croyants. En Moldavie et en Valachie elle représente même la quasi- totalité de la population.
L'Eglise catholique, de rite latin, est puissante en Transylvanie où elle compte plus de mille Eglises et plus d'un million de fidèles, soit 5 % de la population du pays. La majorité des croyants sont d'origine hongroise ou saxonne.
L'autre église catholique présente est de rite grec. Ces chrétiens orientaux appelés uniates avaient été réunis par la force aux orthodoxes par le régime communiste. Ils souhaitent désormais récupérer leurs Églises, ce qui crée des tensions avec les orthodoxes.
        D'autres Églises chrétiennes existent, liées aux appartenances ethniques comme l'Eglise Arménienne ou les Chrétiens de Rite Ancien.
Les Roms ne possèdent pas de religion spécifique, mais ils se distinguent par leur superstition, teintée de fatalisme. En Roumanie, leurs pratiques religieuses se rapprochent de l'orthodoxie.
Regroupant environ 5 % de la population, la Communauté protestante est active en Roumanie, principalement en Transylvanie. L'église protestante se décompose en Églises traditionnelles, luthérienne et réformée, puis les Églises "Néo-Protestantes" : Adventiste, Baptiste, Pentecôtiste...
Comptant à peine 50.000 croyants, l'Islam n'est présent que le long de la Mer Noire, résultat de l'occupation de la Dobroudja par les armées turques à partir du XIV° siècle. Il s'agit de sunnites répartis entre Turcs, venant essentiellement d'Anatolie, et de Tatars (la Horde d'Or).
La communauté juive, qui a été décimée sous l'Holocauste et a vu les survivants émigrer vers Israël à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, ne représente qu'environ 20000 personnes.

        Avant de quitter ce lieu de culte, je traîne encore quelques instants intrigué par une exposition de broderie et d'objets en tout genre.

         Me voici de retour à Gura Humorului. A la sortie de la ville je fais un brin de causette avec trois jeunes qui vendent leur cueillette de myrtilles.
Très fréquemment au bord des routes de jeunes garçons ou filles appartenant à la communauté Rom vendent des produits, fruit de leur cueillette: myrtilles mais aussi framboises et champignons.

         Je traverse à vive allure Bräiesti, petit village du département de Buzau, davantage parce que le vent m'est favorable que par une information qui ne me sera communiqué qu'à mon retour. En effet, Bräiesti a été mis en avant de l'actualité comme étant un des premiers villages où l'on a détecté les premiers foyers de grippes aviaire dans le pays en décembre 2005.

         A Cornu Rädäseni il est midi. C'est l'heure de la sortie de la messe du dimanche. Je fais la connaissance de Stanislas et de son copain. Endimanchés comme il doit être de tradition ici quand on se rend à l'église, ils m'affirment qu'ils ont la possibilité de se connecter à Internet à leur école. Je les informe qu'ils pourront donc voir la photo sur mon site d'ici un mois. Je leur donne l'adresse et semble ravi. Leur professeur les aidera dans leur recherche.

         Ce que j'aime en Roumanie c'est qu'il y a toujours de l'animation au bord des routes et tout au long des villages qui s'étirent en longueur.

        Non loin de Sasca Nouä, ma carte se fait très imprécise. En m'égarant sur des routes défoncées où je n'aurais jamais dû être, je fais la rencontre avec des gitans.

         Moyennant une barre de céréale chocolatée, je peux prendre quelques photos. Je ne m'éternise pas.

        Enfin de retour sur le bon tracé, je retrouve des chaussées nouvellement asphaltées. Dans cette région vallonnées il fait très chaud cet après- midi.

         J'arrive au terme de l'étape prévue dans une petite localité de vingt mille habitants: Targu Néamt. Au sommet de la dernière bosse avant de plonger dans le centre ville de cette bourgade, j'aperçois un attroupement. Suant et ahanant, je m'arrête, intrigué par cette manifestation inopportune. Apercevant des voitures de police et surtout la présence d'une grande jeune femme en survêtement de l'équipe nationale Roumaine je me renseigne.

         La seule présence de cette sportive pourrait expliquer ce rassemblement. Curieusement, j'entend parler français, on m'apprend alors qu'un certain monsieur Daniel Tarbant retraité français arrive dans cette petite ville après une marche depuis son forez natal.

         Ce jeune homme de 62 ans, parti 3 mois et demi plus tôt de Saint Just Saint Rambert, petite ville de la région stéphanoise et jumelée avec la ville locale, concrétise à l'instant un pari, celui de joindre les deux villes à pieds.
La télévision régionale, les journalistes locaux mais aussi une télé câblée de Saint-Etienne sont présents pour l'évènement.
Le maire de la ville, vite au courant de ma présence, m'invite à faire les deux derniers kilomètres en compagnie du marcheur français.

         C'est ainsi que, flanqué de cameraman, de journalistes mais aussi des proches de Daniel venus spécialement de France pour l'évènement je m'incruste dans le cortège.
Parmi eux se trouve une délégation de membres actifs représentants l'aéroclub D'Andrézieux- Bouthéon, autre ville proche de Saint-Etienne. Arrivés la veille pour rejoindre leur ami marcheur, ils ont profités de l'occasion pour se distinguer à leur tour.
Parti de France, ces six pilotes se sont relayés pour rejoindre Chisinau la capitale de la République de Moldavie. Il s'agit des deux premiers avions d'aéro-clubs français à se poser dans cette République qui a proclamé son indépendance en décembre 1991, mais qui n'est pas reconnue par la communauté internationale.

         Au centre de la ville, sur la place principale plus de mille personnes nous attendent, avec tapis rouge, feux d'artifice et présence d'une championne de Roumanie du 400 mètres en course à pied.

         Chacun notre tour nous relatons avec l'aide d'un interprète notre parcours et nos projets, tout cela au micro, devant les habitants venus participer à la fête.
Le maire, fier d'avoir une attraction supplémentaire, m'invite à une cérémonie prévue dans la soirée dans un bon restaurant, et me paye l'hôtel.

         C'est en calèche tirée par des chevaux que nous nous rendons à la nuit tombante au restaurant.

         Cet établissement vient d'ouvrir dans la semaine, aidé financièrement par des fonds de la communauté européenne. Le personnel encore mal rodé aux servitudes du métier, aura bien du mal à prendre la commande.

         L'ambiance bon enfant et le bon vin finiront par chauffer l'ambiance et c'est en chansons que finira cette sympathique soirée.
Demain le réveil risque d'être difficile.

 


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(80 km)

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Borsa-Campulung Moldovenesc
(110 km)

Dimanche 06/08/2006
Campulung Moldovenesc-Targu Neamt
(110 km)

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(150 km)

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