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Les cartes ont été prises à partir du site du guide du routard. http://www.routard.com

Etape 14 : Ardahan-Valle

          Je quitte Ardahan sans regret. Aujourd'hui est un jour particulier. En effet, sauf coup dur, ce soir je serais en Géorgie. Chaque traversée de frontière, chaque nouveau pays traversé ajoute un peu de piquant, une dose indispensable d'adrénaline, cette hormone qui répond à un besoin d'énergie, pour faire face au danger ou à l'inconnu.
         Sur la face d'une montagne est traçée le drapeau de la Turquie, comme une sorte de symbole de ce pays qui m'a si bien accueilli depuis près de quinze jours.

                                                                                                                              

         A l'entrée du village d'Ölcek, deux chiens s'attaquent à un magnifique cheval. Sans le mordre, ils le pourchassent chacun d'un côté jusqu'à le rendre fou. Apeuré le cheval rue dans tous les sens, dévastant tout sur son passage. Je me tiens à l'écart , attendant avant de poursuivre ma route. Ce matin, les nombreux chiens , paraissent particulièrement agressifs.

        PSSSsssitt! crevé... Et non ce n'est pas pour moi aujourd'hui. D'ailleurs depuis le début, aucune crevaison n'est à signaler. Pas plus que d'autres avaries d'ailleurs.
Allah est grand et me protège!

                             


         Depuis plusieurs mois je me pose la question de savoir s'il existe un autre poste frontière que celui de Posof plus au nord entre la Turquie et la Géorgie.

          Maintenant devant ce panneau, je n'ai toujours pas la réponse. Aussi je préfère délaisser la route droit devant qui mène à Cildir puis Aktas, pour celle de gauche qui remonte plus au nord.
Aux dernières nouvelles le poste d'Aktas est fermé aux étrangers.

        Quelquefois au retour d'un voyage, lorsque je visionne les photos prises, je constate que j'ai manqué quelque chose. En quittant Damal, je me rends compte immédiatement que je n'aurais aucun souvenir du bon moment passé dans ce village. Au départ rien de bien original pourtant. Un groupe de jeunes gens attiré par l'étranger à bicyclette, se regroupe autour de ma personne. Présentation habituelle, sommaire. Je quémande de l'eau pour remplir mes bidons en prévision de l'escalade du Ilgardagi Gecidi qui culmine à 2540 mètres. Je suis alors invité à pénétrer dans la demeure d'un papi en pleine discussion avec deux de ses collègues. A peine ais-je franchi le seuil de la porte que déjà, l'un deux fait bouillir l'eau pour la préparation du thé.
Comme il est très difficile de se faire comprendre, le papi s'adresse à un des jeunes. Celui-ci déguerpi à toutes jambes, pour revenir quelques minutes plus tard, accompagné d'une jeune fille.
Assia parle parfaitement l'anglais. Originaire de ce village où réside encore son grand-père, elle y passe actuellement ses vacances. Toute l'année elle étudie le droit international à Istambul. Son grand père n'est pas peu fière de voir sa petite fille parler en anglais avec un étranger. Voilà en tous cas un grand père à l'esprit ouvert. En les quittant je regrette d'avoir oublié de prendre cette famille en photo...


                         



                                                                                                                               


        Le Ilgardagi Gecidi se dresse devant moi, immense! Les kilomètres parcourus depuis quinze jours, la chaleur, les trop courtes nuits ont eu raison de ma fraîcheur physique. Je n'arrive plus à me faire mal. La pente bien que pas trop accentuée, tétanise mes muscles remplis d'acide lactique. Le paysage est si grandiose que je décide de monter tranquillement à pied pour profiter au maximum des scènes de la vie rurale.


                                         

         Ainsi je converse avec les paysans occupés à faire les foins. La mécanisation n'est que très peu développé à cause des terrains en pente. L'agriculture de montagne se limite à la coupe du fourrage pour les bêtes. Toute la famille s'y met.


                                         

         Le père avec son fils veulent absolument m'initier au maniement de la faux. Après quelques explications je me lance. Hélas, sans doute parce que le manuel n'est pas en français, le résultat n'est pas à la hauteur de leur espérance. Ils doivent finir sans moi...

                                         

          2540 mètres, point culminant de cet itinéraire 2007! L'aventure continue...


                                                                                                                      

         Juste avant de me lancer dans la descente, un berger vient me taper la conversation. Il me désigne du doigt, quelques murets de pierres recouverts d'une bache plastique bleue: sa maison d'été! Incontestablement, une couleur moins voyante aurait un meilleur effet sur l'environnement...

       A cette altitude, mieux vaut ne pas trop traîner, le fond de l'air est frais. De ce côté les pourcentages sont bien plus raides. Lancé à 60 km/heure, chaque minute qui passe voit la température remonter sensiblement. Encore deux virages et me voilà au fond du trou. C'est l'impression que j'ai en arrivant à Posof. Quelle chaleur!

      Avant d'attaquer les vingt derniers kilomètres avant Turkgözü le poste frontière entre la Turquie et la Géorgie, je succombe à la tentation d'une bonne bière bien fraîche. Il faut dire que le proprio de cet établissement a tout fait pour qu'on le remarque. Des petits drapeaux aux couleurs et à la marque de la bière locale"effes pills" flottent tout autour de son troquet. Impossible de le rater. Deux couples jouent aux cartes à l'ombre d'une terrasse. J'ai l'impression de déranger quand je passe commande. Impression confirmée quand une des deux femme s'arrache de son siège en bougonnant pour m'accompagner à l'intérieur de son bouge. Je paye ma consommation trois fois le prix normal. Pour ce tarif, elle me propose avec un supplément bien sûr, une autre petite consommation supplémentaire. Je quitte rapidement ce bordel.

         Mustafa, gère un étal de melons et de pastèques juste en face du tripot.
Son sourire de bienvenue trahit un brin d'ironie. Au final, il sent bien que je me suis fais piéger.
Equipé d'un long couteau il tranche dans un magnifique melon bien juteux. Les turcs ont le chic pour transformer chaque rencontre en un bon moment de convivialité. Nul besoin de longs discours, seule l'énumération des nombreuses villes de mon itinéraire suffit à les faire voyager par procuration.


        De Posof à Turkgözü, la route continue à jouer au yoyo, ça monte, et ça descend. J'atteins Eminbey, dernier village de Turquie, situé à 1530 mètres avant une dernière descente jusqu'au poste frontière, à 1225 m.
Après plus de quinze jours passés sur les routes de Turquie, un dernier coup de tampon et me voici dans un nouveau pays: La Géorgie. Nouveau coup de tampon sur mon passeport, une rapide fouille du sac, un passage dans un bassin de désinfection, une dernière grille à franchir et me voici en Géorgie.

         Le joli ruban bitumé de Turquie laisse sa place à un mélange de cailloux, de terre et de poussière agglomérée. Drôle de terrain pour un passage de frontière! Et cela dure pendant une bonne quinzaine de kilomètres.

         De ce côté point de véhicule, pas d'habitation je suis vraiment en pleine campagne. Il me faut bien rouler une heure avant d'apercevoir les premières maisons du village de Vale. Il est alors plus de dix neuf heures et la nuit ne va pas tarder à tomber.
Quelques personnes sont rassemblées sur une butte où se dresse une croix. En franchissant la douane je n'ai pas seulement changé de pays mais aussi de religion. Les croix et les églises remplacent désormais les minarets des mosquées.

        Il me faut trouver rapidement un endroit où dormir. Le village de Vale s'étend sur plusieurs kilomètres. Quelques boutiques restent ouvertes. Je cherche une personne susceptible de m'héberger pour la nuit. Il n'y a pas foule ce soir dans les ruelles, aussi je décide de sortir du village pour planter ma tente dans la nature. C'est à ce moment là que j'avise un papy sortant d'un magasin. J'essaye de lui faire comprendre ma requête: trouver un toit pour la nuit.
Il me demande de le suivre. Nous prenons un chemin perpendiculaire à la rue principale qui traverse le village et stoppons devant une jolie villa. Il explique à sa femme notre rencontre et surtout lui demande s'il est possible d'héberger un cycliste de passage. Sa réponse négative ne décourage pas mon hôte. Juste avant sa maison, il m'en présente une autre en pleine rénovation. C'est aussi la sienne, il la retape.
Son petit fils vient nous rejoindre. Il parle un peu l'anglais. Je vais pouvoir squatter une pièce de cette demeure.
Papy m'invite à m'installer et m'avertit qu'il revient dans cinq minutes.
En effet, cinq minutes plus tard il revient accompagné de son petit fils, d'un voisin, d'un lit de camps, d'une grande bouteille de vin blanc fait maison, et d'un sac de victuailles préparé par sa femme.

        Nous passons une excellente soirée, mon premier contact avec la géorgie étant bien arrosé. Les toasts se succèdent: à nos familles, à la France, à la Géorgie...! La bouteille est vaincue!
La nuit promet d'être agitée...

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TURQUIE

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Lundi 30/07/2007
Yalova-Hendek
(140 km)

Mardi 31/07/2007
Hendek-Bolu
(115 km)

Mercredi 01/08/2007
Bolu-Cerkes
(118km)

Jeudi 02/08/2007
Cerkes-Osmancik
(200 km)

Vendredi 03/08/2007
Osmancik-Amasya
(129 km)

Samedi 04 /08/2007
Amasya-Koklude
(129 km)

Dimanche 05/08/2007
Koklude-Susehri
(120 km)

Lundi 06/08/2007
Susehri-Erzincan
(154 km)

Mardi 07/08/2007
Erzincan-Tercan
(103 km)

Mercredi 08/08/2007
Tercan-Erzurum
(100 km)

Jeudi 09/08/2007
Erzurum-Narman
(103 km)

Vendredi 10/08/2007
Narman-Ardahan
(145km)

Samedi 11/08/2007
Ardahan-Valle
(105km)

GEORGIE

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Dimanche 12/08/2007
Valle-Ahalkalaki
(90km)

ARMENIE

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Lundi 13/08/2007
Ahalkalaki-Nalband
(149km)

Mardi 14/08/2007
Nalband-Sevan
(98km)

Mercredi 15/08/2007
Sevan-Erevan
(84km)

Jeudi 16/08/2007
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