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THAÏLANDE-LAOS

2024

  

 




 
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THAÏLANDE

Parcours 2024

28/02

     Bientôt le grand départ ! Le moment où je refais maintes fois les mêmes gestes. Je vérifie si je n'oublie rien sur la longue liste des choses à ne surtout pas oublier.



      Le carton qui contient mon équipement principal : vélo,  tente, sac de couchage...est scotché et pesé. 28 kg, pour 25 autorisé. Gare au supplément. Pareil pour le bagage cabine, lui affiche 6 kilos pour 7 autorisés. Ça passe!
     Six kilos principalement des vêtements, des tenues de vélo, une brosse à dents, quelques médoc.  Vraiment du minimaliste. Pas de fioriture...seul luxe un appareil photo pour ramener quelques belles images pour plus tard.
Pour le reste, je me passerai du superflu...pas de casserole, de matériel de cuisson  de nourriture. Je compte sur la générosité des autochtones.  En Asie du Sud Est le coût de la vie est moindre et autorise de ce faite de pourvoir se sustenter assez facilement auprès des nombreuses cuisines de rue. La cuisine Thai est renommée...



Cuisine de rue

     J'espère pouvoir me connecter assez facilement grâce à la wifi locale et une carte Sim achetée aussitôt arrivé à l'aéroport.
Rester connecté est aujourd'hui essentiel pour pouvoir me guider grâce à une application sur mon smartphone. Seul bémol à cette obligation de connexion permanente celui de devoir trouver chaque soir de l'électricité pour refaire le plein des batteries: téléphone,  appareil photo, et batterie externe. Quelques soucis et désagréments vite oubliés et compensés par la joie et la satisfaction de pouvoir voyager librement et de vivre ma passion .
     Découvrir, partager, profiter et ramener des souvenirs pour plus tard...une nouvelle escapade que je vous invite à suivre sur cette rubrique.

A très bientôt.


01/03

     Aéroport de Lyon Saint Exupéry.
     Je viens de terminer les enregistrements notamment du carton contenant le vélo.  Tout c'est bien passé. 
Décollage prévu à 15h 40 direction Doha. Je passerai la nuit à l'aéroport de Doha. A 7h du matin nouveau décollage pour une arrivée prévue vers 18h à Bangkok. Il fera déjà nuit...



Aéroport de Doha, prêt à décoller pour Bangkok ma destination finale.

     La suite ne s'écrit pas, ou du moins pas encore.
Seule l'incertitude de ne pas trouver un quelconque intérêt aux deux pays que j'envisage de découvrir pourrait refroidir mon enthousiasme.
Optimiste et bien préparé mentalement j'ai hâte de quitter la banlieue mouvementée de la capitale et pédaler à travers la campagne du Royaume de Thaïlande.

02/03



     Partir à l'autre bout du monde comporte une grande part d'inconnues et aussi pas mal d'interrogations. Il faut laisser filer le temps et gérer les évènements et les imprévus au fur et à mesure qu'ils se présentent.

     La tâche est d'autant plus ardue quand le voyage comporte une escale (Doha), quand on a du matériel (le vélo) dont dépend le bon déroulement de son voyage. S'ajoutent dorénavant des contraintes liées à nos habitudes prises dans notre univers quotidien, celui d'être connecté.
     Les formalités pour le visa octroyé pour les touristes d'une duréee de un mois ne demandent que quelques minutes malgré la foule qui se presse pour l'obtenir. L'organisation est parfaite. Très peu d'attente à signaler.
     L'achat d'une nouvelle carte SIM à l'aéroport de Bangkok est forcément rendu indispensable pour surfer sur mon application notamment celles pour me guider et rester en contact avec mes proches.
     Il n'est pas si loin  le temps où je n'avais même pas de téléphone ce qui m'obligeait à courir d'hypothétiques cabines téléphoniques.
Comme la nuit est tombée je prend un taxi pour faire les quelques kilomlètres qui me séparent du logement que j'ai réservé.



     Me voilà enfin rendu dans la guest house réservée à l'avance. Bangkok est immense, enveloppée dans un brouillard de pollution incroyable. A peine deux heures que j'ai posé les pieds sur le sol thaïlandais et le sentiment de dépaysement opére déjà.. La patronne de l'établissement dîne à même le sol dans la cour de son établissement...A la cool!
     Demain je file à l'est en direction de la frontière laotienne distante d'environ quatre cent kilomètres. Une nouvelle escapade pleines  de rencontres, de découvertes et je l'espère pas trop d'imprévus...


03/03

Sala Daeng 41 km

     Une première journée un peu stressante à cause des routes 2x 2 voies pour sortir de la tentaculaire Bangkok. La conduite à gauche ne facilite pas le rodage.
Je suis entré ou sortie de pas mal de grandes villes: Istanbul,  Damas, Téhéran mais celle-ci est sur le podium.
     Autre traumatisme épidermique, la chaleur. Le thermomètre de mon compteur affiche 42 degrés. Un vrai coup de chaud après les 8 ou 10 degrés au départ de la France.
     Heureusement le vieux moteur se refroidi rapidement.  Il suffit de l'alimenter régulièrement en eau parfois additionnée  de boissons sucrées style coca.
     Je peste parfois sur mon appli qui veut absolument me faire emprunter des toboggans sur ces 2 fois 2 voies.
Après plusieurs aller-retour pour rien je fini par comprendre que la technologie est bien plus forte que mes intuitions et mes réticences.
     Va pour escalader ces dénivelés où le Thai local  ne s'embarrasse pas de préjugé.  A trois sur une moto, sans casque et à fond les ballons ils frôlent les limites du raisonnable...Mais ça passe.



     Sur le coup des 17 heures alors que le thermomètre chute à 30 degrés le soleil décline en même temps.  Il fait enfin bon rouler. Je décide cependant de stopper l'étape.  Une bâtisse, un magasin, un terrain propice, un couple à l'allure avenante.
-Can I put my tente near your house, please?
     Trois  minutes plus tard je monte ma tente, cinq minutes s'écoulent encore et les rafraîchissements arrivent.



     Avant de passer à table mes hôtes m'invitent à prendre une douche bienfaisante. Est-ce-ce l'odeur du chacal pédalant qui incite mes hôtes à pourvoir à  mon confort.



   La table est mise, les plats défilent. Je n'ai pas très faim et j'ai un peu de gêne à refuser. Je préfère décliner la glace maison de peur de déranger mes intestins.



     Pas facile la position d'invité parfois. Mais la position assise toute la nuit sur le trône est bien pire. Je préfère la remettre à plus tard. Ce n'est que le début et il me reste tant à faire.
     Je prends congé de mes hôtes et suis ravi de constater que le patron anticipe mes besoins.
  Vingt mètres de câble déroulé et me voilà tranquille pour faire le plein de mes batteries.
Quel accueil!



04/03

 

     Que dire de cette journée commencée avec le sourire légendaire des thaïlandais et terminée avec l'obstination et l'entêtement d'un de leur compatriote?
     Que le voyage apporte beaucoup mais qu'il peut arriver de temps en temps un imprévu.
Dans l'avion qui m'emmenait de Lyon à  Bangkok via Doha j'ai eu l'occasion de côtoyer un jeune couple qui partait pour Phuket . En discutant avec la jeune femme elle trouvait formidable de côtoyer les habitants. Le fantasme de "j'irai dormir chez vous".
Elle fantasmait tellement sur le sujet qu'elle finit par changer de place avec son compagnon pour en savoir davantage.
Que lui dire? Des banalités, qu'il n'y a pas de secret il faut comme dans toute relation une alchimie.
Au premier regard  à la première intonation on sait si ça va smacher.  Et ce soir ça ne l'a pas fait. Je me retrouve dans un camping à deux kilomètres de l'endroit convoité. Un camping totalement désert mais où le personnel est au petit soin. Triste échouage !
La faute à un entêté qui voyait le faite que je pose ma tente à côté de sa propriété comme un danger. C'est ce qu'il me montre  sur son application qui traduit ses paroles.



     Il arrive très souvent dans la journée que je me dise: "Dommage cela ferait un excellent pied à  terre pour passer une nuit."
Cela a été le cas aujourd'hui où toute la matinée j'ai visité des temples.  Des vrais temples bouddhistes avec des vrais moines tondus et toujours souriants,  parfois édentés et toujours drapés de leur tenue orangée. C'est drôle comme leurs habits paraissent ternes et défraîchis dans la réalité. Dans tintin au Tibet ils paraissent beaucoup plus vifs...Regard d'un enfant déjà porté pour l'aventure et un monde différent.

       




     Et l'enfant a vieilli comme ont vieilli les oripeaux jetés sur l'épaule de ces moines. Tandis que des ouvriers et ouvrières suent à la tâche pour requinquer leur kitch demeure ces moines et moinillons pavanent en tongs et lambeaux très heureux de la visite d'un touriste "pas ordinaire".


      C'est la fin de l'hospice. L'un d'eux m'apporte une bouteille d'eau fraîche. Terrassé par les quarantes degrés je sombre dans un sommeil réparateur.



     Je reprends la route. Mon compteur indique 43 degrés.  Une folie! Les longues lignes droites n'arrangent pas mes affaires.
Enfin une ville avec toutes ses commodités. Un îlot de fraîcheur et de saveur dans un océan surchauffé .
Mais qu'a mit cet artisan cuisinier de rue dans ses boulettes pour avoir une telle saveur? Elles s'avèrent excellentes.

     Quelques kilomètres plus loin la saveur n'a pas le même goût avec cet homme m'empêchant de bivouaquer.  Après bien des palabres, impossible de le faire changer d'avis. Je dois replier ma tente que j'avais déjà monté. Je tente de lui expliquer que la nuit est tombée et qu'il est dangereux de rouler à vélo dans ces conditions.
Las, sans se démonter il me fait signe de le suivre. Il enfourche sa mobylette et démarre. Deux kilomètres plus loin il me laisse devant un camping...
     Demain je poursuis. Le Laos me paraît encore si loin. J'ai l'impression de faire du sur place en consultant ma carte.



  05/03

     Parti tôt ce matin pour rouler avant les grosses chaleurs qu'elle ne fût pas ma surprise après seulement quelques kilomètres de voir la route barrée par un péage.  En effet?  sans le savoir j'entre dans un Parc national et pour pouvoir le traverser il faut s'acquitter de 400 bath soit un peu plus de 10 euro. Je questionne le préposé au péage pour connaître les possibilités de ravitaillement sur ce parcours. Je comprend vite qu il me faut faire demi tour pour éviter de ne rien trouver.
     Une demi heure plus tard je repasse la barrière guère plus chargé n'ayant pu trouver à cette heure matinale le nécessaire de survie. Heureusement j'ai de l'eau...
Alors que la Thaïlande était toute plate jusqu'alors la route s'élève en même temps que la température.



     Premier arrêt dans un site vanté par de grandes affiches qui met en avant la possibilité de voir s'abreuver des éléphants et des cascades qui s'annoncent grandioses.

       

     Mare où sont susceptibles de se trouver des éléphants en train de s'abreuver. La descente vers la cascade sera écourtée, aucune goutte d'eau n'est présente...la sécheresse sévit.

     Au final grosse déception les éléphants ne montreront pas le bout de leur trompe et le filet d'eau perlant le long des parois démontre que la sécheresse est bien présente. Les cascades sont à secs.
     Retour au vélo soigneusement gardé par une jeune femme qui vend des boissons. Deux canettes de coca plus tard je poursuis ma route. Heureusement que la route montante est partiellement ombragée. Une longue traversée de ce parc national commence.  J'alterne des longs moments sur la selle entrecoupés de courtes pauses pédestres. Des passages à pied qui deviennent de plus en plus longs au détriment du temps passé sur la selle. Pas assez alimenté je fini par marcher.
     Un pick-up s'arrête. Je n'hésite pas à tronquer 10 km.

 


     Ce soir je suis à nouveau dans un camping. Normal dans un parc national et rassurant vu le nombre d'excrements d'éléphants que j'ai vu en marchant sur la route bordée de panneaux signalant leur présence.
Le comble, ce soir l'épicerie du camping est fermé et mes sacoches désespérément vides. Pour l'eau, celle du robinet fera l'affaire avec un sachet de désinfectant.
A l'heure où j'écris le gardien du camp m'offre deux gâteaux. Les nouvelles vont vite...

      Bizarre l'ambiance dans les campings de nos jours. J'étais tranquillement installé dans un abri prévu à cet effet, là où tout le monde recharge son telephone (il y a des prises partout) je me lève et constate que plus de 20 personnes sont concentrées  sur leur connexion. On a l'impression qu'ils sont en télétravail...et si c'était vrai !
En rejoingnant ma tente, j'ai eu la surprise de constater que celle-ci avait été vandalisé.
D'après les premiers élèments de l'enquête le suspect courre toujours. Il s'agirait d'un cerf assez nombreux dans ce lieu et coutumier de ce genre de méfaits. Une contre-enquête est en cours suspectant un singe à la recherche de nourriture.
"Tu parles si on est en sécurité dans un camping! Il a fait un trou dans la moustiquaire non protégée par le double toit que je n'avais pas emmené;


   

     Ce matin les deux suspects ont été appréhendé par mon objectif. Faute de trouver un traducteur maitrisant la langue du cerf et du primate les deux suspects ont été relaché dans la nature.
Au suivant... En attendant je poursuis ma route.


06/03

     Ce matin par un magnifique soleil estival j'enfourche ma bicyclette et presque aussitôt je suis encerclé par des dizaines de singes gambadant malicieux dans la nature sauvage.
Séquence émotion garantie...pourvu qu'il n'y en a pas un qui ait une revanche à  prendre. Je serre les fesses, le cœur battant la chamade et que faire?
Demi-tour ça ne sert à rien, faire une prière dans un moment comme celui-ci je n'y crois pas De toutes façons j'ai tout oublié. Certains sont plus que bien bâtis. Chose impensable j'ose m'arrêter pour immortaliser le moment.
Après tout si un vient me demander ce que je fais là je lui répondrais que je suis sur une enquête...

     Pour les éléphants plus loin, malgré la présence d'excrements relativement frais je n'aurais pas le plaisir de les voir.
Avant de quitter le parc national je fais une dernière rencontre. Improbable comme souvent. Le seul café dans la descente ne vend pas de bouteilles d'eau. Pestant comme tout bon francais, une jeune femme m'interpelle....en français. Faut toujours faire attention quand on parle....
     Bonjour me dit-elle. Bonjour madame.
Félicitation pour votre français impeccable.  C'est normal j'habite en France et la France elle m'a tout donné.
Vous habitez où  en France?
A Vincennes....Non!

      
    
     Je repars avec trois litres d'eau fraîche lestant mon chargement pour une descente très rapide.
Depuis quelques kilomètres au sortir du parc je retrouve la circulation et aussi des boutiques qui s'étirent tout au long de la route. Mais impossible de trouver une banque où un lieu pour faire du change. Je suis à sec.





 

     Ma petite étoile veille. Je ne m'attarderai pas sur les détails mais cette femme propriétaire d'un café restaurant, gite, spécialité vegan fera tout son possible pour que je puisse changer mes euro. Vingt kilomètres en voiture avec un de ses employés et pendant ce temps le vélo et le matériel reste précautionneusement gardé par une de ses employées. Avec son large chapeau vissé sur la tête, elle semble tout droit sorti d'une bande dessinée telle calamity Jane. Elle  règne sur son petit monde et fait tourner son affaire avec autorité mais aussi avec beaucoup de tact et de bienveillance.

    




Jamais je n'ai essuyé un quelconque refus pour une photo de la part des moines .


     
     Comme depuis le premier jour et mes premiers kilomètres à vélo en Thaïlande je suis sous le charme des innombrables temples disséminés tout au long de ma route. Depuis que je voyage à vélo, j'ai toujours admiré les différents lieux de culte dans les différents pays que je traverse. Les imposantes églises allemande, les églises peintes de Bucovine en Roumanie, les mosquées de Damas et d'Istanbul, celles d'Iran avec leur mosaîques bleues comme celles de Boukhara et de Samarcande.



     En France les marchés ont surtout lieu en matinée. Ici c'est plutôt en fin d'après midi que les commerçants ambulants ont l'habitude de déballer leur marchandise et dresser leurs étalages. L'occasion d'une coupure pour prendre quelques clichés colorés.

              

     Il est des jours où seul je galèrerai. Là tout coule naturellement, comme s'il était normal d'accueillir le cyclovoyageur de passage.  Ce soir un cortège d'enseignants m'accueille dans leur école. A ma  disposition, sanitaires, douche et un bureau qui restera ouvert pour brancher mes batteries.
Merci à vous tous.

07/03

   

      Les premières lueurs du jour apparaissent vers six heures le matin. Le meilleur moment pour se rendormir ou traîner dans le duvet. Pourtant il faut y aller, ce sont les heures les moins chaudes, les plus propices pour rouler à la fraîche.
Bonne résolution surtout que les cours commencent tôt, sans doute pour les mêmes raisons. Et puis j'imagine la tête des élèves tomber sur la vue d'un lascard vautré sur un matelas dans une tente.
      Nous nous croisons, nous saluons et c'est parti.



Le bal est ouvert. Celui des chiens courant le cycliste pas très rassuré. Oh ce n'est pas de valse, de carmagnole ou de bourré Thaïlandaise dont il s'agit. Mais d'une danse à chaque fois improvisée pour échapper aux crocs de ces tyrans de la route. Certains n'hésitent pas à  traverser la route pour affirmer leur droit de propriété. Dans ce cas, je pense qu'il y a extension de ce droit. Leur but est avant tout de défendre leur territoire.
     Résultat, dès le matin le palpitant monte dans les tours. Le pire c est quand ils se mettent à  plusieurs pour terroriser le touriste à vélo.
 


     Heureusement plus la journée passe moins ils sont véhéments. La chaleur annihile leur férocité.
Alors qu'entre deux sprints, pour échapper aux molosses hargneux, je pédale la socquette légère poussé par une légère brise. Je quitte cette route principale très fréquentée pour une plus bucolique. Des panneaux indiquent fréquemment la présence de sangliers. Je me fais la réflexion que s'ils sont aussi cool que ceux rencontrés en Iran cela devrait bien se passer.



     Soudain la route bétonnée se cabre. Oh que je n aime pas ça du 20% direct . Même en poussant le vélo et son chargement c'est mission impossible. Pas de panique. Je défais les sacoches et qu'arrive-t-il à ce moment là?  Un pick-up rouge rutilant. Un signe puis quelques mots qui ne servent à rien (on ne se comprend pas) et le tout est installé sur la plate-forme.
     C'est parti. Même le pick-up peine dans ce mur de deux kilomètres. Je fais signe au jeune conducteur de continuer. Il file à toute vitesse esquivant les nombreux nids de poule. Je consulte mon application. Sa route semble être la même que la mienne. Ainsi je parcours une trentaine de kilomètres avant que nos routes se séparent. Stop chauffeur!
     Je retrouve la chaleur après cet intermède climatisé.
L'après-midi est une succession de temps fort sur le vélo, et des pauses fréquentes sur les bancs des étals vendant des boissons.
L'avantage c est de pouvoir bénéficier gratuitement de glace. Pratique pour garantir trente minutes une boisson qui ne veut pas se nommer "soupe".
     Tenté pour expérimenter les guest house, je jette mon dévolu sur une maison dont le numéro de téléphone est indiqué sur un panneaux.
Allo oui c'est pour une nuit seulement.
-Wait five minutes.
Cinq minutes s'écoulent. J'explique mon cas et malheureusement nous ne tombons pas d'accord sur le tarif.
Après la visite d'un quartier où à mon avis il ne fait pas bon s'attarder je hele au culot le propriétaire d'une superbe propriété.
Lui et sa femme s'intéressent à  mon histoire  dans un premier temps et finalement préfère m'indiquer un voisin qui pourrait peut être m'héberger mais ce n'est pas sûr. Enfin je vais voir ce fameux voisin.
J'ai à peine eu le temps de remonter en selle que le couple en chœur m'invite à revenir.
Ok, ok c'est bien parce que c'est vous, je vous trouve sympathique.  C'est d'accord j'accepte votre invitation.
Ce soir j'ai tout ce qu'il faut: sanitaire, douche, boisson, repas et même une couturière à domicile....Madame veut réparer le trou dans la moustiquaire de tente, abîmé par le singe ou le cerf....Et c'est parfaitement réalisé...
Un peu plus tard le patron revient avec un dérouleur de câble électrique pour mes connections et comble du luxe d'un ventilateur.
Ce soir encore, je loue une fois de plus l'hospitalité des gens en général de part le monde.




08/03


Adieu au petit matin à mes hôtes de la nuit.



     Plus de 90 kilomètres aujourd'hui.  Je suis assez satisfait de cette étape. Chaude certes mais peut-être un peu moins que les précédentes . Disons 38 au lieu de 42.
Après des "au revoir" chaleureux avec mes hôtes de la nuit j'enfourche ma bicyclette avec toujours comme premier objectif Pakse au Laos. La route est plate et permet d'avancer. Pas de mauvaises surprises topologique.
Si certains aiment se perdre dans la nature, j'apprécie tout autant les routes principales bordées de petits commerces, de maisons locales.

 

                                  Ce matin, la nature est plus belle que jamais, simplement enveloppée d'un timide voile de brume.

     J'aime partager le quotidien des autochtones qu'ils soient commerçants, artisans, moines bouddhistes ou agriculteurs.
Mon appli m'a pour la première fois envoyé sur des pistes où il n'y a pas âmes qui vivent. Qu'elle le fasse, je la suivrais mais ce n' est pas ce que je préfère. Les routes même principales sont dotées d'une large bande cyclable. Après quelques jours à pédaler je me sens en totale sécurité.

 



Un attroupement à cause d'un  accident. Rien de grave, le véhicule vient juste d'être remis sur ses quatre roues.
    
     Depuis de nombreuses années que je sillonne les routes de notre planète soit sur plus de  de cinquante pays, et bien malgré tout, je reste toujours surpris par certains gestes, certaines rencontres.
Alors que je m'apprêtais à déjeuner, trois jeunes gens m'invitent à leur table. Quelques banalités échangées du genre "d'où venez vous?" "Ou allez vous?" Ils quittent la table et s'en vont. Au moment de payer mon repas j'apprend que tout est réglé. Étonnant!

      

Ce soir, j'ai laissé tomber l'idée de trouver une guest house. Il n'y en a tout simplement pas dans les campagnes.
Je n'ai cependant pas mis très longtemps à trouver mon gîte du soir.
 
  

   



     Quelques maisons, quelques flâneurs sur mon chemin et tout s'organise pour ne pas me laisser dans la nature.
Tout de suite on me propose une salle qui doit servir à tout. Réunions,  salle des fêtes, salle communale. On va chercher le gardien du lieu qui m'informe que les toilettes et les sanitaires sont à ma disposition.
     Douché, abreuvé,  je suis en parfaite sécurité.  Heureusement que j'avais emporté ma tente contre certains avis.
Malgré que je sois dans une salle aérée aux quatres vents mais fermée j'aime m'isoler et me mettre à l'abri des moustiques et bêtes en tout genre.


09/03

Un petit 80 km.

         
    
     Journée commencée sous la menace des chiens hurlant, de leurs crocs menaçants et de leur attitude à bien faire peur surtout en bande. Aussi désorganisée soient-elle. Cela ne dure pas très longtemps mais suffisamment pour me mettre le trouillomètre à zéro. Dans la journée ils font la sieste les veinards pendant que leur maître bosse et que le touriste français s'échine sur son vélo.



 
    
     Un premier village traversé, Déjà règne une certaine animation qui me ravit. J'aime goûter à la vie quotidienne des gens qui se lèvent tôt. Un quidam juché sur sa motocyclette plante son engin devant un commerce. Je me fais la réflexion que celui-ci ne vient pas ici pour chercher son pain et ses petits croissants tout chauds. Il ne sait pas ce qu'il perd.

 

     Une authentique mamie tient un autre commerce. Prête à assumer sa journée de travail. Pas sur que le système de retraite soit aussi développé que chez nous.





    Les débuts d'après midi sont chauds. Je profite de la fraîcheur des temples pour récupérer des efforts matinaux et me mettre quelques heures à l'abri du soleil.

 

  

     Toute bonne chose ayant une fin, je reprend la route après cette sieste, le mercure ayant légerement diminué.



    Il est difficile d'expliquer l'état d'esprit qui m'anime quand la journée s'achève. Un mélange de satisfaction de la distance parcourue, avec une part de frustation de ce que j'ai raté. J'ai toujours un  sentiment de mécontentement soit parce que j'ai l'impression d'avoir zappé un lieu, un évènement, une image. Cela est d'autant plus dommageable lorsqu'il s'agit de quelque chose d'éphémère comme une action qui aurait pu être immortalisé par une photo.


   
     Une grande similitude entre mon bivouac de ce soir et celui de la nuit dernière: une salle communale.
Accueilli par une jeune femme, celle-ci m'explique qu'elle ne voit pas d'inconvénient à ce que je dorme ici. Sauf que je devrai patienter un peu car une réunion doit se tenir ce soir. En attendant elle m'aide à monter ma tente. Trop chou! Femme je vous aime.

     Après m'être changé et douché (et oui j'ai même droit à la douche) je file au village tout proche. La nuit est tombée.
Un commerce éclairé attire mon attention. Lieu de rendez-vous des habitants du quartier ces nombreux petits commerces fournissent l'essentiel et leur polyvalence leur permettent également d'offrir d'autres services.



     Une plaquette d'oeufs traine sur le comptoir. J'avise le chef, pantacourt vêtu (oui ici pas de tablier, toque ou tour de cou).
On fait dans le local, bermuda et torse nu quel que soit l'âge. Parfois des tongs mais le plus souvent pieds nus. La dernière fois qu'ils ont vu la sécurité et l'hygiène c'était... et bien jamais me dit le chef dont le sourire édenté contraste avec celui de son molosse.
En passant demain devant son territoire, j'ai bon espoir que ce dernier me reconnaisse.
     Tandis que je savoure mon dîner composé de riz et d'oeufs au plat accompagnés d'une "Leo" la bière locale un orage éclate. D'abord quelques grosses gouttes éparses puis une brêve mais violente ondée . Bien à l'abri je contemple le ciel chargé et les sols ruisselants.
    

   


      Entre deux assauts du ciel je réussi à regagner le meeting et ma tente. J'ai alors l'impression d'assister à la bienvenue au club med.
"Non madame je vous jure jamais je ne me suis inscrit au club med." Mais alors pourquoi vous avez un ticket?
Allez votez!
Oui madame.
Bon j'espère qu'il ne vont pas s'éterniser.  Allez chef levez la séance .
Applaudissement ! C'est fini. Même pas un pot. Je suis déçu. 
     Aujourd'hui sans être galère je connais mes premiers troubles digestifs. Trois gélules plus tard je suis optimiste pour ne pas avoir à courir cette nuit.Tout le monde est enfin parti.  Seule l'équipe dirigeante reste pour la photo souvenir...

     Je reste seul avec les aboiements des canidés qui troublent la nuit. Seul, avec mon clavier comme chaque jour, chaque soir.
Un rituel très chronophage mais que j'apprécie.



10/03

 
    
     Faut-il être courageux pour voyager à l'arrache sans filet de sécurité, seul, à l'autre bout du monde?
Je ne le pense pas. Il faut simplement être passionné, curieux et prudent. Et une passion qu'elle quelle soit doit être vécue, affirmée et partagée. Et avoir peut-être une petite étoile celle qui brille au-dessus de sa destinée. Ce soir encore, cette étoile ne m'a pas quitté.
     Parti assez tôt ce matin juste après  le déluge, comme Noé j'ai pu sauver le maximum pour ma survie. Tout est sec.
Même ces braves toutous rescapés s'en donnent à  cœur joie. Les mollets luisants par l'humilité ambiante ils tentent de viser là où ça fait mal. A chaque pâté de maisons il en sort une demi douzaine, bavant, fou furieux face à la présence de ce quidam sur deux roues. J'ai trouvé la parade, j'hurle. Plus fort qu'eux! Et ça marche. Ils finissent par faire demi tour.
     Un moinillon (jeune moine) en vadrouille, tatoué comme un taulard, se marre en assistant au spectacle.






 
     La route est sans surprise aujourd'hui.  De belles images, un mariage, des rizières, des vaches (j'adore les vaches, il y en a  de toutes sortes surtout au niveau des cornes), des villages d'un autre temps avec cependant de-ci de-là une maison récente (voir très récente).





     Peut-être manque t-il seulement cette ambiance unique qui fait le quotidien de ces populations. Mais nous sommes dimanche, et comme partout ailleurs beaucoup d'activités cessent..

 
 

     Il est 16.30 et n'ayant pas mangé depuis le petit déjeuner j'ai peur de manquer de carburant pour terminer l'étape. La faim fait tout faire (même des conneries).
Une pizzeria! Je me dis que c'est ça ou la sorcière aux dents vertes. (Expression qui signifie défaillance dans le jargon cycliste).
La pizza s'avère infecte. Sucrée au ketchup. Immonde! Je ne risque pas une hypoglycémie. Quand on peut, mieux vaut rester dans de la nourriture locale.
     Je repars pour un bout de ligne droite. La nuit tombe vite ici. Un village sur ma gauche. Une dame dans son lopin de terre m'indique un lieu. Je file. Je sais à ce moment là que tout va se jouer. Soit une galère nature avec petites bestioles, sans eau ni électricité soit un accueil plus chaleureux et confortable chez l'habitant.
Un croisement! Je d'éclispe mes cales. Tout droit, à gauche  à droite? Où va me conduire ma petite étoile.
A droite une ombre furtive. J'ai choisi. Ça sera à droite.
Hello!
Une jeune voix fait écho à mon bonjour.
Habitué à expliquer que je cherche juste un endroit où mettre ma tente (avec des gestes décrivant mon abri de fortune) la réponse fuse aussitôt. Sauf que je met un certain temps pour comprendre que la jeune femme souriante  me répond en français.
Je reviens sur terre...

    
    
     Tik Thaïlandaise à étudier le français à Bangkok. Laborieusement. Jeune elle rencontre sur internet un français qui la ramène en France et qui décéde de maladie. Elle fait toute les démarches nécessaires pour rester en France, elle parle maintenant couramment notre langue. Elle travaille dans une  boulangerie à l'île d'Oleron.
Elle est revenue au pays pour les obsèques de sa grand-mère et repart dans quelques jours rejoindre son nouveau copain et préparer de nouvelles fournées.
Le monde est grand mais si petit à  la fois.

 

11/03

  

     100 kilomètres. C'est le chiffre du jour, atteint pour la première fois lors de cette étape.
Atteint non pas que la gentille hôte Thaïlandaise ne met mis dehors au aurore, bien au contraire.
On ne peut pas s'imaginer comme parler et entendre du français fait le plus grand bien. Avec elle, nous avons révisé toute l'histoire de son pays. Non là je déconne.  Quoique! Savez vous qu'au moyen âge le peuple khmers était une civilisation bien plus avancée que la notre. C'est Jacouille qui va être content.
     Plus sérieusement, nous avons devisé sur la gastromie française.
Malgré une adaptabilité à notre mode de vie, elle reste effarée devant nos assiettes. Elle rit en énumérant : apéro (en français dans sa bouche ça veut dire beaucoup) entrée, plat, fromages, dessert et café.
Record mondial toute catégorie battue. J'atteste, aucun pays au monde ne fait mieux. Et une médaille. 
Je lui fais part de mon étonnement de ne pas trouver de pain sous quelques formes qui soient dans leur quotidien. Elle est bien documenté sur le sujet étant elle-même vendeuse dans une boulangerie à l'île d'Oleron.
Dans toute l'Europe ou presque nous mangeons du pain. En Turquie il est excellent, en Asie Centrale il est cuit dans des fours en brique, il est un aliment essentiel de la vie quotidienne. D'ailleurs en Ouzbékistan appelé "nan" ce sont  presque des œuvres d'art.
En Thaïlande du moins celle que je visite actuellement, la région appelée l'Isan est une des plus pauvres du pays. Ce qui n'empêche  pas d'être une région riche d'histoire et de culture. On papote, on papote et le temps passe et je n'avance toujours pas.
Bon j'y vais!
Mais vous connaissez les femmes elles savent comment vous retenir...surtout si vous êtes français.
-Café ?
Le mot qui tue. Moi amateur de café on me propose un café. Ah elles savent y faire.
Bon je recule l'heure du départ...
Sorties de nulle part deux dosettes genre nescafé sont vigoureusement touillées dans une tasse bien trop grande.
Comme c'est gentil!
Autre rituel auquel elle n'a pas succombé, celui du sacro-saint café. Au travail ses collègues d'été ne manquent jamais l'instant "machine à café ". L'hiver ou hors saison elle reste seule dans sa boulangerie de l'île d'Oleron.



     Me voilà enfin sur la route, poussé par un vent arrière. Quel bonheur. Je longe la frontière cambodgienne. Cela me donne quelques idées, mais il reste tant à faire et les pays sont si grands.



     Quelques temples, des villages sclérosés dans le temps font mon bonheur de photographe. Et que dire de ces scènes rurales, tels ces hommes chaussés de bottes caoutchouc qui peinent dans les rizières à semer ou resemer la céréale nourricière.
J'ai toujours un hello de bienvenue, un sourire amical. Quel leçon !



     Plus loin, c'est le bruit de mes roulements qui effraient les cigognes  les échassiers et toute sorte d'oiseaux. Ici  la campagne comme la ville, vit au rythme des saisons. Chez nous  il n'y a plus cette effervescence ornithologique. Les hirondelles ont disparu  les cigognes se cantonnent à quelques régions et sont bien souvent désorientées par les changements climatiques.



     Déjà dans le parc national traversé il y a quelques jours j'avais pu entendre une multitude de chants d'oiseaux différents.
Vers midi  c'est la pause syndicale, le thermomètre flirte avec les 40. Courte sieste ! C 'est reparti dans une sorte de léthargie presque contrôlée. C'est dur de rester les yeux rivés sur la chaussée.  Il y a bien de temps à autre un chien pour me sortir de ma torpeur  mais même lui n'est pas très motivé.
A  seize heures la digestion étant passée je reviens à d'autres préoccupations.  Une pause pipi s'impose.
Holà c'est pas très bon tout ça.  En lieu et place d'une saine urine claire, j'évacue un liquide bien trop coloré.
Au lieu d'une couleur normale genre celle d'une grande cuvée de champagne (sans les bulles) je me met à libérer un vin jaune du Jura. Déshydratation !


Jeunes femmes triant des grains de maïs.

Hello !
Tiens il tombe bien. Ce joyeux groupe réunie est l'occasion de faire une halte. On s'empresse de m'apporter des boissons fraîches : eau, coca et glace.
Toujours bien reçu. Je m'assoie entre deux femmes. En faite il n'y a qu'un seul homme et il se tient bien à carreau. Pour le reste (de la tablée) ce n'est que rires et sourires. On veut tout savoir sur le  cycliste. Âge, nationalité, prénom,  marié,  seul,  où va t-il?
Le tout devant deux traductrices baragouinant l'anglais.
Le test est concluant reste une épreuve à passer. Celle de la dégustation du durian.
Le durian est un fruit spécialité de la région qui n'est pas mauvais au goût mais d'une odeur pestilentielle avant d'être  préparé. J'ai goûté du bout des lèvres sous les regards moqueurs.
Je prend congé une fois encore d'une assistance conquise par cet aventurier qui a osé braver la symbolique de ce fruit.



     Une heure d'efforts encore et me voilà rendu dans la ville de Khatharalak proche de la frontière cambodgienne et Laotienne.
Ce soir, inutile de chercher. Dans les villes je préfère le côté pratique d'une guest house.
Dans deux jours je serai à Pakse au Laos.



Ma guesthouse ce soir.


12/03





     Aujourd'hui était une étape de transition. Après ces dix jours sur la route pleins de surprises, de rencontres, de nouveautés il fallait bien un jour qui ressemble à un autre. Sans de nouvelles rencontres sauf celles désormais quotidiennes avec mes toutous, rien de spécial à signaler. Paysages plats et monotone style maïs, vent plutôt contraire, stop arrêt sans les Happy des premiers jours et pour clore le tout un très joli gîte tenu par une dame peu motivé. Pour moins de 11 euros j'ai droit à un petit appartement très bien agencé avec lit King sise et une salle de bain propre où tout fonctionne. Le truc à s'encrouter et ne plus pouvoir repartir le lendemain...
Heureusement j'ai trouvé matière à motivation. Pour un tout petit excédent de kilomètres supplémentaires  je vais me rendre dans la ville de Champassak un peu plus au sud de Packse. Champassak est réputée pour ces vestiges Khmers.  Demain  je passe la frontiere Thailande-Laos. Un pays de plus sur mes destinations à vélo. Le chiffre 60 n'est plus très loin.








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Vendredi  01/03/2024

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Dimanche 31/03/2024

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  L'accalm posé les pieds sur le sol DEi