Voyage-Glbecyclo-Aventure

Jura-Suisse-Allemagne-République Tchèque 2009

    

Au phil du Danube

                    

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J9*

           Une heure après avoir quitté Rotz je passe la frontière à Holl. Il n'y a bien sûr plus personne pour me saluer dans les guérites aujourd'hui abandonnées. Un regard à la dernière maison en Allemagne où l'on a déjà préparé le bois pour le chauffage de cet hiver et me voici en République Tchèque.

          

          Le ciel a décidé de m'arroser d'un petit crachin breton. Je traverse une immense forêt avant de trouver au sommet d'une côte, la première habitation.

          Je crois deviner ici un commerce local, où sur un écriteau, s'alignent les tarifs de quelconques denrées. Plus loin, c'est une enseigne lumineuse mais éteinte et des affiches suggestives qui indiquent un cabaret. On est loin des folies bergères, dans cette demeure en pleine campagne.

                     

          Plus loin encore, c'est un site historique en pleine décrépitude qui essaye d'attirer quelques rares touristes locaux. Il n'y a pas grand chose à voir, et le faite de devoir rouler sur la route avec les véhicules motorisés m'oblige à rester très prudent. Sans distraction, et avec un vent le plus souvent favorable, j'avale les kilomètres. Je ne perds pas de temps à m'arrêter pour faire des photos.
          Sur le coup des onze heures, je commence à avoir une petite faim. Je réalise qu'ici l'euro n'a pas encore remplacé la monnaie locale. Pourvu que je puisse payer avec notre monnaie. Pas de problème, je tends un billet de 10 euro et la caissière me rend des pièces et un billet de la monnaie d'ici. Le taux de change est indiqué sur le ticket de caisse. Il semble que j'ai dépensé un peu plus de deux euro pour mon repas de midi et une bouteille d'eau. La vie n'est pas chère.

        

           Sur le tracé de l'étape du jour une ville importante se détache, Pilsen. Cette ville de près de 165000 habitants est célèbre dans le monde entier pour son usine de constructions mécaniques Skoda. Vu le moyen de locomotion utilisé pour me mouvoir à travers mes voyages, je préfère m'attarder sur la seconde spécialité de Pilsen, qui depuis le milieu du 19e siècle produit une célèbre petite mousse grâce à la brasserie Pilsner Urquell.
          Pourtant une fois de plus, les contraintes du à mon chargement, la chaleur revenue, la circulation urbaine, les rails de tramway, la difficulté de me repérer sans plan dans cette ville me font changer d'avis. Je file vers la sortie, direction Prague.
          Un jeune homme à vélo connait apparemment les mêmes difficultés. Plongé sur une carte routière il tente de la déchiffrer. Je l'aborde avec l'espoir de trouver la sortie. Tous les panneaux indiquant Prague nous envoient sur la bretelle d'autoroute interdite aux cyclistes. Unissant nos efforts, empruntant des bouts de pistes cyclables, des bouts de trottoirs nous finissons par quitter la ville.
          Alors que je viens de contourner un poteau placé au milieu d'un trottoir, soudain j'entends un grand fracas. Je me retourne et aperçois mon accompagnateur vautré à travers la chaussée. Apparemment rien de grave. Il se relève déjà, s'essuie le coude, redresse son guidon et fait comme s'il ne s'était rien passé. Même pas mal! N'empêche quelle drôle d'idée de se jeter ainsi sur les obstacles. Serait ce une spécialité polonaise, pays d'où est originaire le jeune cascadeur?
          Nous cherchons en vain la route 605 indiqué sur la carte. Comme celle- ci ne semble commencer qu'à Rokycany, sur les conseils d'un autre cycliste qui sans plus attendre file sur l'autoroute interdite aux cyclistes, nous lui emboitons le pas. Ou plutôt nous tentons de nous accrochez à sa roue, lui est tout léger sans poids superflu. Sept kilomètres à bloc sur l'autoroute avant de la quitter à la première sortie. Enfin nous sommes sur la 605. L'effort a cramoisi mon jeune acolyte qui demande un break. Accordé. Nous grignotons quelques sucres et nous réhydratons avant de poursuivre notre route.
          N'ayant encore pas totalement récupéré, mon jeune polonais me demande à nouveau un break au prochain village. Refusé.
          Me voilà à nouveau seul, et surtout libre d'aller à mon rythme. Il n'est que 15 heures, le vent est favorable, la campagne quelconque. Une idée me trotte dans la tête. Et si je rejoignais la capitale de la République Tchèque dès ce soir. J'ai déjà plus de 120 bornes dans les pattes et il en reste...80! Pas raisonnable.
          Allez roule fifi, tu verras bien.

          Finalement, c'est le temps qui décide. A la sortie de Beroun, j'ai juste le temps de trouver refuge dans une station service avant qu'un déluge d'eau ne s'abatte sur la campagne.
          Près d'une heure que cela dure avant que le ciel daigne accorder un répit. Tout est trempé. Inondé. Une seule solution, refaire le chemin inverse sur trois kilomètres jusqu'à la petite ville de Beroun.
          Je tourne en rond avant de dégoter un hôtel disposant d'une chambre. Depuis longtemps j'ai pris la décision de ne pas dormir dehors. De toute façon, s'il n'avait pas plu j'aurais cherché à Prague un vrai toit.
          Ce soir, après dix jours passés dehors, et après une longue douche c'est dans des draps propres que je m'endors. Mon voyage touche à sa fin.   

      
J9*

         Trente kilomètres pour atteindre l'objectif. Prague! Ceux qui m'ont manqué pour terminer hier à cause de la pluie. Une bonne heure de pédalées en somme.

          Comme dans bon nombre de banlieues, de nombreuses constructions sortent de terre. Il y a peu de circulation sur les grandes artères menant au centre ville. Pour l'instant je n'ai qu'une idée en tête, me rendre à la gare ferroviaire pour acheter un billet de train pour le retour en France.

 

          

          Ce qui contrairement à ce que j'aurai pensé s'avère particulièrement difficile. Les gens ne savent pas où se trouve "Main station". Même la police locale m'envoie dans une gare secondaire où il ne m'est pas possible d'acheter un billet pour la France.


          Heureusement je tombe sur Georges, un cycliste Praguois particulièrement sympa, qui prend le temps de me guider à travers la ville jusqu'à la gare. Il négocie maintenant avec le préposé à la vente des billets. Hélas il semble impossible de rejoindre directement la France, surtout avec un vélo et une remorque, sans avoir au préalable réservé. La disponibilité pour obtenir une telle place est de deux semaines. Autant rentrer directement à vélo!
          Je trouve une solution en négociant un itinéraire avec des trains locaux. Aussi je me retrouve avec un billet pour Munich en Allemagne avec cinq changements au programme. Le train part dans moins d'une heure. Autant dire que je ne verrai rien de Prague. Tant pis je reviendrais, l'essentiel pour moi était de parvenir jusqu'à la capitale de la république Tchèque.

          

          Mon long voyage retour commence alors. Il est 13 heures quand je quitte Prague. Dès le premier train, je prends du retard, ce qui me fait rater de cinq minutes la correspondance pour le second. Je dois patienter une heure avant de récupérer le suivant. A chaque changement, je dois descendre mon barda, fixer la remorque au vélo pour quelques dizaines de mètres. Pour changer de quai, il me faut descendre des escaliers, donc redétacher la remorque que je dois porter à bout de bras avec le sac. Une fois en bas je remonte chercher le vélo et le descend à son tour. Je n'ai plus alors qu'à remonter les escaliers pour me rendre au nouveau quai de départ, avec une fois la remorque et le sac et une autre fois avec le vélo.
Vous m'avez compris? Je vous sens essoufflé.

          Ouf! Me voilà installé dans mon cinquième train de l'après midi. Dans moins de deux heures je serai à Munich.

          22h36, le train rentre en gare de la capitale bavaroise. Trop tard pour me rendre au guichet et espérer trouver un billet pour la France. Je traîne un moment dans la gare et décide de faire un tour à l'extérieur.
          La vie nocturne autour des gares n'incite pas à la flânerie. Des jeunes filles déglinguées convoitent leur came quotidienne, des clochards tètent le goulot et roulent parfois dans le caniveau, des jeunes punks hirsutes et cloutés comme des pins s'affichent sous les regards condescendants de la police. Je préfère rentrer dans la gare et trouver un lieu un peu plus sûr en attendant le lendemain matin.
          C'est donc à l'étage supérieur d'un bâtiment donnant sur les voies que je m'installe à même le sol, juste isolé par l'épaisseur de mon matelas mousse. Nous ne sommes que trois ou quatre dans cet espace normalement réservé la journée aux voyageurs en attente.
           Heureusement, la nature m'a doté d'un bon sommeil.
Il est 5.30 du matin quand un groupe de policiers vient nous déloger. J'ai bien du mal à émerger et comprendre qu'il faut que l'on sorte. Sympa les policiers, sans eux je dormirai encore. Je suis donc (presque) le premier à me présenter au guichet pour l'achat de mon billet pour le retour en France.
          Même discours, il n'y a aucun train direct pour Lyon sans réservation avant le lendemain. A nouveau je demande à la préposée la possibilité de rejoindre la frontière par des trains locaux. Accordé, avec à nouveau cinq trains pour me rendre à Kiel la dernière ville avant Strasbourg. Départ dans trente minutes....

          J'aurai donc toute la journée pour tester différents trains et surtout apprécier le faite qu'en Allemagne tout est conçu pour voyager avec sa bicyclette dans les trains. Quelques longues heures, pour sympathiser avec d'autres cyclo-(cyclotes) voyageurs...

          

           Dernières aberrations de ce long voyage retour à travers l'Allemagne, je dois descendre à Kiel et non à Strasbourg pour la simple raison que sur mon ticket figure le nom de la dernière ville Allemande alors que le terminus est la gare de Strasbourg... trois ou quatre kilomètres plus loin.
Cela me donne l'occasion de circuler à vélo sur le pont qui franchit le Rhin et qui délimite la frontière entre les deux pays. Le début de la piste cyclable qui rejoint la gare située en plein centre ville n'a plus rien à voir avec celles que j'ai fréquenté en Allemagne. Elle est jonchée de bouteilles en verre, de canettes et de boites de conserves. Quel retour!

Au guichet de la gare, j'obtiens un énième ticket, celui qui me ramène à Lyon.
Départ à 17.30 heures en compagnie d'un cyclo Allemand qui part visiter la région Rhône- Alpes. Nous avons plus de quatre heures devant nous, pour discuter de nos voyages respectifs et parfaire notre anglais. Ah passion quand tu nous tiens!

          Il est près de 22 heures quand le train 4560 rentre en gare de la Part Dieu. Mon compagnon de voyage, va étrenner mes derniers conseils en matière de couchage à l'intérieur d'une gare. Demain il prendra la route.
         Pour ma part, il me reste un avant dernier changement, le douzième depuis Prague, pour retrouver mon domicile après 35 heures passées sur les rails. Un bus pour Bourgoin Jallieu quitte la Part Dieu, il est 22h, 45.
          Il est près de minuit, quand mon dernier moyen de locomotion m'attend en gare de Bourgoin. Ma fille est là avec sa voiture pour m'accueillir et me ramener à la maison.
Les douze coups de minuit résonnent au clocher de l'église...

 

J'ai volontairement été un peu long pour décrire mon voyage retour en train. En effet, des internautes m'envoient des messages pour savoir comment faire pour rentrer d'un voyage sans avoir nécessairement fait une réservation.
La recette: Un zeste d'anglais, un soupçon de débrouille, un peu de courage, et beaucoup de patience.

          

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Presentation

France (Isere, Ain,Jura, Doubs)

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Lundi 03/08/2009
Saint Alban de Roche-Lelex 145 km
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Mardi 04/08/2009
Lelex-Longeville 125km
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Mercredi 05/08/2009
Longeville-Courfaivre
120km
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Jeudi 06/08/2009
Courfaivre-Titisee
130km
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Vendredi 07/08/2009
Titisee-Herbertingen
140km
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Samedi 08/08/2009
Herbertingen-Sigmaringen
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Dimanche 09/08/2009
Sigmaringen-Neuburg an der Donau
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Lundi 10/08/2009
Neuburg an der Donau-Rotz
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Mardi 11/08/2009
Rotz-Beroun
160km
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Mercredi 12/08/2009
Beroun-Prague
40km
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Jeudi 13/08/2009

Retour france
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