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Tadjikistan![]()
Seconde partie de Khorog à Sary Tash au Kirghizistan. Nous quittons Khorog mais pas de la manière prévue. Alors qu'hier j'avais terminé l'étape dans un bel état de fraîcheur, à la fois physique et mental, alors que la fin de journée s'était parfaitement passée j'ai passé une nuit éprouvante. Une diarrhée nocturne m'a littéralement épuisé, vidé, déshydraté. J'ai courru toute la nuit. Ce matin, sans force impossible de repartir. Que faire? Attendre 24 heures sur place et prendre le risque que cela n'aille pas mieux et nous mette en retard. Ignorant tout des difficultés qui nous attendent, nous ne pouvons pas trop prendre le risque de devoir terminer notre périple autrement que sur le vélo. A contre coeur, nous décidons de prendre un chauffeur qui nous mènera à Alichur premier village au sommet du col qui conduit sur le plateau du Pamir.
C'est donc avec beaucoup de regret que nous gravissons le col en
voiture. Les cachets semblent faire leur effet. Le chauffeur devra néanmoins
stopper plusieurs fois...
Nous atteignons enfin Alichur. Le choc est assez brutal : l'altitude (plus de 4000 mètres), le froid accentué par un vent glacial, et l'impression de solitude contribue à accentuer mon mal. Heureusement, nos hôtes seront bienveillant à notre égard. Au petit matin, nous ne pourrons que louer leur gentillesse. La nuit a certes été compliquée, mes ennuis gastriques m'obligeant à sortir plusieurs fois par une température négative. Ah ces toilettes creusées à l'extérieur. Inoubliable! Ce matin
comme d'autres, nous devons patienter avant l'arrivée de l'épicière.
Cette fois, les rayons sont peu garnis nous obligeant à nous poser la
question de savoir comment font les habitants de ces contrées pour se
ravitailler.
Les enfants du village sont venus nous dire au revoir avant de se
rendre sur les bancs de l'école. Il est temps de les quitter.
Médocs, antibiotiques, nourriture adaptée (riz) ont eu raison de mes
colliques. Le beau ciel bleu apporte la dernière touche de motivation
pour affronter la route. La tête comme prise dans un étau me rappelle
que nous sommes à plus de 4000 mètres.
Si dans un premier temps, nous avions décidé mon frère et moi de rester
groupé, l'envi de goûter à fond le plaisir égoiste de pédaler seul dans
ces immensités d'une beauté incroyable étire au fur et à mesure des
kilomètres, la distance qui nous sépare.
Rares sont les habitations sur notre route, pourtant leur présence
prouve que des hommes vivent sur ces plateaux.
Plus que des mots qui expliqueraient difficilement la beauté sauvage de
ces contrées, je préfère comme je le faisais là-haut, me taire et
profiter.
Profiter du fruit de mes réflexions quand aux questions existentielles qui ne manquent pas d'effleurer mes pensées. Profiter de mes extrapolations concernant le pourquoi, le comment, la manière de vivre de ces gens si isolés. Un tel environnement est tellement propice à faire le point sur sa manière personnelle de vivre, de consommer, de gaspiller. Pourquoi suis- je ici, pourquoi je vis, pourquoi...? Seul au monde... Un spot pour un bivouac inoubliable. Le soir au coucher du soleil Le matin au lever. Contrôle des papiers. C'est bon nous sommes en règle... Murghab. Plus grosse bourgade du plateau du Pamir. Eau non courante... Deux jeunes garçons à vélo devant la mosquée de la ville
Plus que 400 bornes, nous sommes dans les temps. Une indication qui
pourrait me donner quelques regrets...Et si finalement j'aurai pu
attendre et me reposer avant de poursuivre...et si et si......
Petite virée dans la rue commerçante de Murghab à la recherche de quelques denrées avant de reprendre la route. Guy s'occupe des courses pendant que je recherche désespérément une connection wifi. Il faut absolument que je donne de mes nouvelles...
Finalement n'ayant rien trouvé dans le centre ville, c'est à la sortie
de Murghab que je trouverai mon bonheur dans une guesthouse.
Ouf, je suis soulagé! Nous reprenons la route, interminable! Heureusement le vent n'est pas trop fort aujourd'hui. Pas de
longs discours quand deux mondes se rencontrent, mais un simple sourire
chacun comprenant que l'autre si différent soit-il, est obligé de faire
un effort, l'un pour survivre avec son troupeau dans un univers
aride, l'autre pour avancer contre vent et nausée malgré l'effort
demandé à cette altitude.
J'apprécie ces moments où le corps répond parfaitement aux efforts
demandés. La gestion des efforts longs est devenu pour moi un jeu que
j'apprivoise de mieux en mieux malgré les années qui passent.
J'ai toujours aimé voyager, mais une évolution normale fait que mes
motivations diffèrent. Dorénavant, je pourrais me passer facilement de
compteurs sophistiqués qui me calculent mon kilomètrage quotidien, ma
moyenne, ma vitesse maximum atteinte lors d'une étape. La meilleure
preuve est que j'ai beaucoup de mal à remplir le tableau ci joint à
droite de cette page. Elle restera évasive, incomplète... je n'ai
presque pas pris de notes, voulant vivre le présent le plus intensément
possible.
En revanche il y a une chose que je ne me passerai pas ou plus c'est de mon appareil photo. Ce cliché ci-dessus par exemple je ne l'aurais sans doute pas pris il y a quelques années. Il me demande un effort pour maintenir ma bicyclette (non équipée d'une béquille) et une recherche du bon angle pour capter une certaine ambiance. En clair auparavant j'aurai foncé, maintenant je capitalise des souvenirs. Une rivière, une bergerie, un lieu propice pour passer la nuit...yack' à. Tandis que Guy préfère planter la tente près de la rivière, je choisi d'accepter l'offre du berger qui m'a laissé les clés de sa maison. Ce matin après avoir laissé les clés de la maison de mon hôte à l'endroit indiqué la veille, nous filons sur ce que nous désignerons comme le toit de notre escapade. Les jambes sont bonnes, la socquette légère je m'envole sur les pentes douces du col AK- Baital.
Un panneau indique l'altitude de 4655 mètres. Je m'arrête tout en
m'interrogeant sur le faite que la pente continue au-delà.
Un homme, sourire aux lèvres m'invite à boire le thé dans sa maison située à quelques dizaines de mètres sur la gauche de la route. J'accepte d'autant plus volontiers que le vent froid qui souffle m'invite à me mettre à l'abri, le temps que mon frère arrive. De toute façon, l'homme ne m'a pas laissé le choix, il a pris mon vélo et fonce à son domicile. Quelques instants plus tard, je déguste un thé bien chaud en sa compagnie. Une demie heure plus tard je lui explique que mon frère doit arriver. Nous partons à sa rencontre. Après les traditionnelles photos qui immortalisent notre passage à 4655 mètres nous retournons pour une seconde tournée de thé. Son épouse nous a préparé deux assiettes de fromage blanc de yack. Accompagné de miel, c'est un régal. Avant de prendre congé de notre hôte, celui-ci nous demande quelques somonis pour la petite collation. Je comprends à ce moment là pourquoi le panneau indicateur de l'altitude est placé en pleine montée ou descente selon le sens que l'on emprunte le col. L'homme a fait de son lieu d'habitation "un attrape touristes à vélo". Nous pensons tous être au bout de nos efforts en apercevant ce panneau qui a déjà reçu maintes signatures de tous les cyclos voyageurs ayant gravis ce col. Il nous informe que le sommet est situé trois kilomètres plus haut. Bien joué ! Je ne lui en veux même pas, si la présence de quelques dizaines de cyclistes chaque année peut l'aider. Vivre ici toute l'année ne doit pas être évident. Il m'explique que la saison tire à sa fin et que la neige est pour bientôt. Ragaillardis et dopés au fromage blanc de yack, nous filons dans la pente qui s'avère bien plus difficile que vers le bas. Enfin le sommet, le vrai. Nous sommes bien à 4655 mètres comme me le confirme Maps Me. Nous nous laissons alors glisser dans la descente en direction du lac Karakul. Les paysages sont toujours aussi grandioses.
Finalement le lac étant trop loin encore, nous décidons de faire halte
dans un ancien caravansérail. Bonne idée? En tout cas, nous ne sommes
pas seuls. Un couple de cyclos voyageur a déjà élu domicile dans ces
murs en terre. Ils nous convient à se joindre à eux. Ces
quinquagénaires savoyards sont partis depuis plusieurs mois et font la
route du Pamir dans le sens contraire au nôtre.
La décision de squatter l'enceinte de ce caravansérail n'est pas une
bonne idée tant il y a de la poussière.
Après avoir fait le plein d'eau et pris à la hâte le petit déjeuner, nous quittons les lieux avec soulagement. Nous retrouvons les grands espaces, la lumière et l'air pur. Nous longeons la frontière avec la Chine, délimitée par des poteaux et des barbelés.
Poussés par un vent favorable nous ne tardons pas à apercevoir le lac
Karakul. Ce lac salé situé à 3900 mètres d'altitude a été crée par
l'impact d'une météorite il y a 5 millions d'années.
Au village de Karakul nous rencontrons un duo britannique à vélo, Nous nous
sustentons à midi dans une sympathique maison avant de poursuivre. A
presque 4000 mètres, il faut du courage pour se lancer à nettoyer des
tapis dans l'eau glacée des cours d'eaux alimentés par la fonte des
glaciers des montagnes environnantes.
Ce soir nous plantons la tente derrière cette dune, non sans mal car un vent violent souffle sur le plateau du Pamir.
Dernière journée au Tadjikistan. Le début d'étape ne présage pas
vraiment d'une fin de journée maussade et neigeuse. Pourtant la
température a sensiblement chuté, le vent forci,
La frontière n'est plus très loin. La route s'élève, les pourcentages
augmentent et le poste tadjik apparait au détour d'un virage. Le
douanier accompagné d'un camarade m'invite à me réchauffer auprès d'un
poêle bienvenue pour la circonstance.
Mon frère arrive à son tour frigorifié. Une vilaine toux l'accompagne depuis quelques jours. Je suis un peu surpris de constater qu'après le poste de douane Tadjik la route continue de monter. 4282 mètres ! La neige s'est mise à tomber quand nous franchissons le sommet.
La descente boueuse s'annonce périlleuse. Guy ira tester le bain de
boue. Sans gravité. Une bonne quinzaine de kilomètres à tenter de
garder notre équilibre avant d'atteindre le poste frontière kirghiz. Un
simple coup de tampon sur nos passeports et nous voilà rendu dans un
nouveau pays. Le kirghizistan n'oblige pas les français à avoir un visa.
Encore vingt kilomètres et à la nuit tombée nous arrivons à Sary Tash un petit village que je connais bien pour y être venu déjà deux fois. Nous terminons cette longue journée à la guesthouse que j'ai fréquenté en 2011 et 2013. Aucun confort, mais nous aviserons demain pour trouver mieux.
Certaines informations de cette rubrique sont extraites de WIKIPEDIA et du routard.com
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Vol Lyon-Douchanbe Visite Douchanbe
*** 90km *** Mercredi 28/08/2019
60 km *** Dimanche 01/09/2019 100 km *** Lundi 02/09/2019 70km *** Mardi 03/09/2019 65 KM *** Mercredi 04/09/2019 -Khorog km *** Jeudi 05/09/2019 Khorog-Alichur en voiture *** Vendredi 06/09/2019 Alichur- km *** Samedi 07/09/2019
Avant Murghab- 65km *** Dimanche 08/09/2019 -Caravanserail 50km *** Lundi 09/09/2019 Caravanserail - Karakul puis camping sauvage 20 km après 70 km *** Mardi 10/09/2019 Sary Tash 75 km *** Mercredi 11/09/2019 Repos à Sary Tash *** Jeudi 12/09/2019 Sary-Tash *** Vendedi 13/09/2019 *** Samedi 14/09/2019 *** Dimanche 15/09/2019 *** Lundi 16/09/2019 *** Mardi 17/09/2019 *** Mercredi 18/09/2019 Retour France ***
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