Mercredi 08 /08/2018

     Les ouvriers agricole sont déjà à pied d'oeuvre quand je quitte mes compagnons. J'ai décidé de poursuivre seul mon périple quitte à devoir rester sur les routes principales et délaisser les services que rend un GPS.

     Finalement la circulation n'a plus rien à voir avec celle que j'ai connu en sortant de la ville de Tabriz. Les paysages sont naturellement beaux. Sans fard, dépaysants. J'apprécie.

     Si le terrain peut paraitre sec, il n'en demeure pas moins attrayant. Certains points de vue méritent que je m'attarde.

     Quelques rares villages m'offrent l'occasion de m'approvisionner en eaux et surtout de me rafraîchir quelques instants à l'ombre.

     En voyage, j'aime l'idée de me transposer dans le passé, bien plus que dans le futur. Savoir comment vivaient les gens à une certaine époque m'interroge davantage que m'imaginer comment ils vivront dans le futur.
     Je suis plus dans la nostalgie d'un passé révolu qu'un visionnaire utopique.
Quel dommage ce pont moderne reconstruit en lieu et place d'un authentique pont construit en matériaux local. L'ambition à ses contraintes que la raison ignore.

     Entre Tabriz et Zanjan j'ai la chance d'apercevoir "les montagnes striées de rouge."
La lumière n'est pas au top car les rayons du soleil sont trop à la vertical. Le temps me manque pour à la fois m'approcher et tenter de les immortaliser avec une lumière plus douce pour un rendu idéal.

     Cent trente kilomètres séparent Miyaneh de Zanjan. Normalement je couvre cette distance en une seule journée, mais la forme n'est pas là. La chaleur annihile ma volonté et malgré un profil d'étape sans grand relief je remet au lendemain les cinquante kilomètres qu'il me reste à parcourir. Ce soir, je dois convaincre un homme qui arrose ses plantations de m'autoriser à planter ma tente dans sa grande propriété. Celui-ci me renvoie à des amis qui eux même me renvoie à d'autres.
     Finalement j'échoue sur une terrasse en béton tout près d'une réserve d'eau envahie de milliers de moustiques avides.
Les pauvres paysans qui n'avaient rien demandé se retrouvent à devoir accueillir un naufragé pédalant.
     Après un thé rapidement avalé je me glisse à l'intérieur de la tente moustiquaire. Il y a des soirées plus joyeuses en voyage. Heureusement!