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![]() Lundi 6
août. Je quitte Tabriz de très bon matin, pressé d'écrire une nouvelle
ligne sur la liste de mes destinations parcourues à vélo depuis plus de
vingt ans. L'Iran m'a toujours fait rêver. Allez savoir pourquoi?
A cette dernière question, je n'ai aucune réponse. Les premiers coups de pédales pourraient vite me faire changer d'avis tant la circulation démentielle à la sortie de Tabriz est infernale. Les centaines de camions peinant dans les rudes pourcentages, crachent des nuages polluants et nauséabonds. Je ne tarde pas à avoir les jambes noires de produits gras s'échappant des moteurs mal réglés, alimentés par une essence mal raffinée. Il me faudra plusieurs heures pour m'échapper de cette cohorte de véhicules. Ces premières heures sous le chaud soleil iranien seront particulièrement pénibles. Heureusement l'accueil des autochtones est à la hauteur de ce qu'on m'avait vanté. Quelques kilomètres après m'être ravitaillé dans une gargote locale, un duo de cyclo-voyageurs me rattrape. Baudouin et Manu, voyagent à vélo depuis plusieurs mois depuis la Belgique. Nous décidons de poursuivre ensemble la journée et de nous poser plus tard dans un verger non loin d'un petit village. Notre campement installé, nous dînons du partage de nos victuailles. N'ayant pas eu le temps de faire d'emplettes conséquentes, mes deux compères belges m'offrent quelques denrées. Est-ce la fatigue du voyage, la chaleur, les premiers gros efforts, rien ne passe. Je ne m'attarde pas et regagne ma tente en espérant des jours meilleurs. Mardi 7 août, il est très tôt quand nous enfourchons nos montures et quittons le petit village de Qarah Chaman. (Visible au fond de ma première photo de la journée.)
Quel plaisir de pouvoir rouler tranquille sans pollution olfactive, grâce au GPS de Manu. S'échapper de l'emprise de la route principale et de ses dangers de la circulation est tout simplement jubilatoire. Je voyage
à vélo pour cela. Rencontrer les gens dans leur quotidien, sans
artifice. Une pause salutaire pour ces paysans, un petit coucou, un
sourire, un échange bref et me voilà regaillardi jusqu'au prochain.
Le
prochain c'est lui. Un berger sorti de nul part, sur cette route
déserte. La conversation est impossible, mais un regard interrogatif
sur nos compteurs ou GPS, un sourire envieux face à nos libertés
apparentes, une mine perplexe devant nos montures chargées suffisent à
combler le vide laissé par nos linguistiques et vocabulaires différents.
Après
quatre-vingt kilomètres parcourus à travers la campagne inondée de
soleil, nous sommes invités à partager le dîner avec une famille réunie
après une journée de labeur dans leur rizière. Nous aurons même le
droit
d'installer notre campement pour la nuit, harcelés par des nuées de
moustiques taquins.
Le propriétaire des lieux n'est pas peu fière de poser avec ses quatre filles. Merci pour votre générosité monsieur. page suivante |
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*** 86km *** Mercredi 08/08/2018 Zanjan-Abhar Abhar-Qazvin 60 km *** Dimanche 12/08/2018 Qazvin-Karaj 100 km *** Lundi 13/08/2018 Karaj- GachsarL 70km *** Mardi 14/08/2018 Gachsar-Nowshahr 132KM *** Mercredi 15/08/2018 Nowshahr-Amir Kala 150 km *** Jeudi 16/08/2018 Amir Kala-Behshahr 120 km *** Vendredi 17/08/2018 Behshahr-Gonbad-E-Kavus Gonbad-E-Kavus-Qamish 65km *** Dimanche 19/08/2018 Qamish-Tatar 129 km *** Lundi 20/08/2018 Tatar- Esfarayen 100km *** Mardi 21/08/2018 Esfareyen-Sabzevar 80 km *** Mercredi 22/08/2018 Sabzevar-Téhéran en bus puis 30km à vélo dans Téhéran *** Jeudi 23/08/2018 Visite de Téhéran *** Vendredi 24/08/2018 Retour France ***
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