Chine 2013

       Une question me taraude l'esprit ce matin. Ne devrais-je pas prolonger mon séjour d'un jour supplémentaire à Turfan? Je ne voudrais pas arrivé trop à l'avance à Urumchi. D'un autre côté, je préfére assurer et ne pas rater l'avion pour mon retour sur Bishkek prévu vendredi. Fort de l'expérience vécu en début de voyage, je préfère assurer. Je quitte Turfan, non sans regret.

       On m'a tellement dit, qu'Urumchi ne valait pas plus de deux jours de visite. Cette ville, située à 150 kilomètres plus au nord, ne fait pas vraiment partie de l' itinéraire de la route de la soie. Mais forte de ses deux millions d'habitants et de son aéroport international, elle s'avère un passage obligé pour qui veut sortir de la Chine.

         Tout de suite, je sens la galère. Le vent souffle de face. A peine dix kilomètres de parcouru dans la dernière heure sur une 2x2 voies, plate et totalement sous l'emprise du vent.
Je stoppe dans une échoppe sans âme. Je n'ai d'abord pas remarqué ce jeune chinois à vélo. Au moment de reprendre la route nous faisons cause commune pour lutter contre le vent. Peines perdues, le combat parait inégal et surtout très dangereux. Les rafales nous projettent au milieu de la chaussée, même certains véhicules motorisés peine à avancer.

        Je suis le premier à capituler, mais aussi le premier à trouver un véhicule. Un homme voyageant avec sa famille me propose de m'avancer. Je ne refuse pas. Quelques kilomètres plus loin, j'aperçois le cycliste chinois vautré sur le bas-côté. Quelques centaines de mètres plus loin, c'est un voyageur à moto qui attend une accalmie.
Mon problème, c'est que contrairement aux cyclo-voyageurs au long cours qui roulent pendant des semaines, des mois, voir des années pour certains, je ne peux attendre les accalmies. Mon temps est compté.
Derrière le pare-brise de mon chauffeur, j'assiste à l'envolée de la bâche d'un camion.
Quelles bourrasques!!

         Terminus tout le monde descend. Mon chauffeur, sa femme et leurs trois enfants m' invitent à déjeuner.
Tout est prêt, il n'y a plus qu'à mettre les pieds sous la table. En Chine il n'est pas rare de voir sous un même toit, trois générations. C'est le côté pratique du système, ici pas de nounou, les grands parents se chargeant des petits enfants.

         Dès le repas expédié, je prends congé de mes hôtes, sans oublier de les remercier.
Ici, la région cernée de montagnes est plus abritée du vent. Je reprends ma route...à 12 à l'heure.

           La présence de ces éoliennes témoignent de la présence quasi permanente du vent.

         Pour la première fois en Chine, je vais devoir camper et monter la tente. En effet, il n'y a pas d'habitation dans le coin. Je pousse un peu plus loin, pour éviter d'être dérangé cette nuit.

        Une dernière "bosse", et je m 'installe pour la nuit dans un endroit abrité et tranquille. Pas l'ombre d'un doute, je vais bien dormir.

         OK, tout est prêt! La tente séchée, les sacoches arrimées, le brushing expédié et le rasage baclé, je lève le camps.

         Premières rencontres de la journée, la Chine rurale s'éveille!

Salut ! nǐ 你hǎo 好.

L'entrée de la ville ne manque pas de piment!

         Sur cinq cent mètres, tous les marchands d'épices se sont regroupés. Casse, coriandre, fenouil, gingembre, anis étoilée, poivre sechuan, cumin, écorce de fruit, fleur de poivre, cardamone,témoignent que la Chine est sans doute avec l'Inde et la Thaïlande, l'un des pays où l'on mange le plus de plats avec des épices.

         Frais comme une carpe chinoise, après cette courte étape, je m'installe au Maitian International Hostel. L'auberge de jeunesse d'Urumchi propose des lits en dortoirs à partir de 55 yuan (moins de 7 euro).
Une bonne adresse pour qui veut échanger des infos avec d'autres voyageurs...

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