Issik Kul signifie lac chaud, car bien que situé à 1600 mètres au-dessus du niveau de la mer, il ne gèle jamais. L’Issik Kul est un lac immense de 170km de longueur et de70 km de largeur entouré de chaînes de montagnes dont les cimes enneigées culminent à 4000 mètres. Interdit aux étrangers jusqu’à la chute de l’URSS, le lac est aujourd’hui le lieu de tourisme par excellence en Kirghizie.
Nous longeons la rive Nord, la plus urbanisée. Essentiellement ciblé comme lieu de villégiature, nous ne regrettons pas notre choix d'effectuer cette partie de notre itinéraire en véhicule motorisé.
Balakchy, Tamchy, Cholpon-Ata (la principale station balnéaire), Kuturgu, défilent ainsi devant nos yeux. De trop nombreux touristes Russes, et Kirghiz viennent l’été se baigner, faire bronzette ou s'adonner à des jeux de plage.
Vers 15 heures, le chauffeur stoppe dans un gros village gris et poussiéreux. Nous sommes arrivés à destination. Le temps de remonter les vélos (Marine commence à être experte en la matière) et nous filons en ville dans l'espoir de dégoter une ou deux bouteilles de gaz pour notre réchaud.
Nous devons nous rendre à l'évidence, malgré plusieurs visites nous restons bredouilles. Pourtant on nous avait promis que Karakol offrait de très belles possibilités de treks ou de randonnées à la journée, dans les environs, notamment à Atyn Arachan et Jeti Oguz et que les environs de Karakol sont particulièrement réputés pour les trekkeurs.
Inutile d'insister, nous entamons notre périple à vélo...sans réchaud.
Dès cette première petite étape, nous croisons nos premiers touristes à vélo. Durant tout notre séjour nous ne rencontrerons pas moins d'une quarantaine de cyclovoyageurs. Seul, en couple, en trio, Français et Suisses pour la majorité mais aussi Canadiens, Russes, Autrichiens, un Polonais, un Espagnol, un Sud Coréen, tous partagent la même passion du voyage à vélo. Sur la route depuis quelques jours, quelques mois voir quelques années pour certains, chaque rencontre est l'occasion d'échanger quelques tuyaux.
Jamais je n'avais eu l'occasion de côtoyer autant de monde durant mes pérégrinations estivales.
Vers 19 heures, le soleil déclinant, je décide de mettre un terme à cette longue journée débutée par une liaison de plus de 300 km en minibus, vers le nord-est du pays. J'avise une habitation au bout d'un chemin de terre filant perpendiculairement à la route. Mon intuition me dit que nous avons trouvé notre premier site pour dormir cette nuit.
Quelques minutes plus tard, nous sommes invités à planter notre tente sur le terrain du propriétaire, au milieu d'un verger d'abricotier. Une heure plus tard, la nuit est tombée. Nous sommes conviés à partager le repas du soir avec la famille réunie autour de ces étrangers de passage. C'est le ramadan en ce moment. Nos hôtes ont bon appétit ce soir...
Nous débutons notre voyage, et déjà nous goûtons l'hospitalité du peuple Kirghiz. Quelle chance avons-nous de pouvoir partager de tel moment!