OUZBEKISTAN

          -Tu vas où Phil cette année?
Je continue ma route de la soie, en 2010 ce sera donc l'Ouzbékistan...
          -L'Ours baie qui se tend! C'est où ça?
          -Ca craint là- bas, tu n'as pas peur de te faire enlever.
          -Et comment tu fais pour parler avec eux? C'est la misère là-bas...
          - Mais au faite c'est où l'Ouzb...?
          -Comment tu dis que ça s'appelle, où tu vas, globe?

Du calme, du calme je vais essayer de vous donner quelques précisions...

          L’Ouzbékistan c’est d'abord un pays au climat continental, où il fait chaud et même très chaud. Alors à vélo...

          Et bien, mieux vaut ne pas vouloir faire la grasse matinée le matin, pour bénéficier d'une relative fraîcheur pour rouler et avant que le thermomètre ne flirte avec les 40°.

           C'est aussi
          - un pays avec une population accueillante, mais la barrière de la langue ne facilite pas les échanges. L'essor du tourisme ne l'a pas encore perverti, et on peut se balader à Boukhara et Samarcande sans être sans cesse harcelé par des vendeurs de toutes sortes.

          - un pays avec une histoire et un patrimoine culturel très riche. Pour moi qui ai dévoré de nombreux récits d'aventuriers vantant les beautés des villes comme Boukhara, Samarcande et Khiva, me retrouver à admirer les mosquées, les madrasas et les mausolées aux mosaïques bleus se détachant sur un ciel d'un bleu immaculé, je trouve cela magique.

          - un pays qui surf entre tradition et modernité. Sur les routes des ânes et des carrioles rafistolées côtoient les voitures (roulant très souvent à contre sens) et très souvent aussi arrêtées par des policiers (mais pas pour ce motif).

          -un pays étonnant aussi, avec les tenues affichées dans les rues. Je croise des jeunes femmes tout de court vêtue et d'autres aux tenues plus traditionnelles.

          -un pays où le sourire ultra-brite est largement supplanté par un sourire beaucoup plus voyant, car doré à l'or fin.

          -un pays aux habitudes quelques peu déconcertantes pour les routards comme celle qui consiste à se faire enregistrer quotidiennement par l'OVIR (sorte d'organisme chargé de surveiller les touristes). Ces enregistrements se font automatiquement par les hôtels, B&B ou pensions.

          A propos de ces lieux d'hébergements je n'ai eu qu'à louer leur accueil, et apprécier la quiétude et la convivialité des B&B. De nombreux voyageurs s'y retrouvent et j'ai apprécié échanger sur les récits de chacun et sur ses propres expériences. Tout cela fait oublier des sanitaires et des salles de bains à la plomberie souvent défectueuse.

Mais l'Ouzbékistan ce n'est pas que cela...

  
- C'est aussi des montagnes et des montagnes de pastèques et de melons,

que l'on aime partager avec le cyclo-voyageur qui passe...

          Voici une activité très pratiquée en Ouzbékistan, "le coup de balai". Certes ce n'est pas encore une religion comme peut l'être le football au Brésil, mais il ne serait pas étonnant de voir d'ici quelques temps des ouzbeks au sommet de la hiérarchie du curling par exemple.
Chacun balai devant sa porte, et ce n'est pas plus mal ainsi. L'Ouzbékistan est un pays propre.

En tout cas, cette pratique intensive du "coup de balai" ne laisse pas beaucoup de temps aux femmes pour s'occuper de leurs jambes. Ici, les femmes ne s’épilent pas du tout !

Bon sur cette dernière remarque, je vous sens encore un peu sceptique sur le choix de ma destination de cette année, alors je vais essayer de vous convaincre définitivement.

          L'Ouzbékistan est

           - un pays avec une gastronomie relativement équilibrée, mais cependant un peu grasse.

Chez l'habitant, un plov pour deux. Aujourd'hui, le cyclo-voyageur que je suis, profite de cette recette roborative.

          Commençons par le plov, le plat national ouzbek composé de viande de mouton et de riz, agrémenté d'oignons de carottes et d'épices (du cumin principalement).
          Tamerlan (chef militaire et fondateur de la dynastie des Timurides) aurait invité ses cuisiniers à participer à un concours qui consistait à trouver le plat idéal pour nourrir ses soldats. Il devait être très nourrissant et préparé à base de produits disponibles en toute saison. C’est la recette du plov qui a été retenue.           

          Autres spécialités, à gauche les laghmans qui sont des nouilles épaisses accompagnées de légumes bouillis et de bouts de viande. A droite les fameux chachliks, ou brochette. Pour accompagner ces plats, on vous sert généralement un non.

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          Un non, c'est un large pain rond et plat qui accompagne tous les repas. On les trouve sur les marchés et sont vendus dans des landaus recyclés.
          Je ne voudrais pas terminer cette rubrique culinaire sans évoquer les samsas (chaussons de pâte feuilletée contenant légumes ou viande et cuits au four), vraiment très bon marché, et les manti (gros raviolis emplis de viande ou de légumes et cuits à la vapeur), deux spécialités vendus à tous les coins de rue que je mangeais sur le pouce pour caler une petite faim.

          Enfin, l'Ouzbékistan c'est aussi le pays ou l'on rencontre des hommes qui passent leurs journées à jouer au Backgammon ou aux dominos, à l’ombre des tonnelles, des muriers ou des chaïkhana. Quand ils vous rencontrent, ils évoquent « Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, et bien sûr Zinedine Zidane  » prouvant ainsi au passage leur bonne connaissance de la France.

          Quand le soir, vous voulez donner quelques nouvelles via internet, munissez vous d'une bonne dose de patience...car les connections sont très, très lente. Maintenant, avec le plus gros billet de 1000 soums environs 0,50€ …vous pouvez y rester le temps d'un match de football. Alors!