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Les cartes ont été prises à partir du site du guide du routard. http://www.routard.com
Etape 10 : Erzincan-Tercan

Au 9 ème jour de route, j'apprécie encore plus mon escapade. Istambul est déjà loin! J'ai là devant les yeux tout ce qui fait mon bonheur, des paysages à couper le souffle.
Je me prend à rêver devant ces bâtisses en ruines. Et si c'étaient les restes d'un ancien caravansérail? Ces cuves en pierre, auraient très bien pû servir d'abreuvoir aux animaux de bâts.

Le Karasu est le nom donné à cette rivière qui serpente tout du long de mon parcours matinal. Appelée Téléboas en grec ancien c'est aussi le nom d'une personne signifiant « dont les cris ou le bruit s'entendent au loin ». Dans cette vallée encaissée, résonne le tumulte de l'impétueux cours d'eau.

Déjà trois heures que je roule! Du côté de Tanyeri, je met pieds à terre et m'octroi une courte pause. Sur le seuil de la porte d'une épicerie, paresse un chien efflanqué. Ce matin, je fais le difficile. Il faut dire que le choix proposé par le tôlier laisse à désirer. Ce n'est pas encore aujourd'hui que je grèverais mon budget. Encore que ce filou de boutiquier profite de mon passage pour arrondir la note.
A croire qu'il y a deux tarifs, un pour les locaux et un autre pour les touristes. Rien de bien grave cependant!
Le toutou n'a pas bougé une oreille. Il faut dire qu'à part ma présence et celle d'un chauffeur routier il n'y a pas grand monde pour le distraire.
Des villages isolés, seuls quelques gloussements, bêlements ou aboiements attestent de l'existence et de la présence d'âmes qui vivent.

A Kargin, bourg un peu plus important, je suis alpagué par un sympatique quatuor. Autant répondre favorablement à leur salut, d'autant plus que ma moyenne de dégustation de verres de thé est en baisse sensible aujourd'hui. La faute à une densité de population peu importante dans ces contrées. Le plus hardi, je devrais écrire celui qui parle trois couplets en anglais et tout le reste avec les mains, m'accueille avec un "welcome" qui fait l'admiration de ses congénères. Il me présente le "minister" que je finis par identifier comme étant le maire du village. Personnage très important, qui lui donne le droit d'être pris seul en photo. Il se voit déjà dans son bureau, où trônerait le portrait que je viens de lui tirer.
Fier de son statut, il me met en garde contre les futurs dangers auxquels je risque d'être exposé. En effet, la ville qu'il administre sert en quelque sorte de frontière. Au delà, "ça craint davantage".
Je lui signifie avec mon doigt sur la tempe, que c'est du n'importe quoi! Il m'assure alors, que les gens sont différents à partir d' Erzurum. En m'offrant une seconde tournée de thé, il prend en exemple le faite qu'ici comme ailleurs, les gens sucrent leur boisson favorite en ajoutant directement le sucre dans leur verre. Sauf qu'au delà de ces montagnes, les gens mettent un morceau de sucre directement sur la langue et boivent leur thé nature.
Bah, s'il n'y a que ça! J'ai hâte de voir cela...

Il est 14 heures! Heure inhabituelle pour clore une étape. A mi-chemin de mon itinéraire 2007, je décide de m'octroyer une après midi de repos. Enfin repos il faut le dire vite. Je m'éloigne du village, espérant trouver un coin tranquille pour dormir à l'ombre de plantureux bouleaux. Hélas, ceux-ci sont plantés au bord d'une rivière qui alimente quelques kilomètres plus loin le "Tercan Baraje". Malgré la présence de quelques pêcheurs, elle doit servir de dépotoir car ses rives sont jonchées de détritus en tout genre. Des milliers de mouches jettent leur dévolu sur les viscères d'une vache récemment dépecée. Ecoeuré, je préfère m'éloigner de ce cours d'eau. Je trouve refuge au pied du versant d'une montagne. A l'ombre de peupliers, je m'installe pour une sieste réparatrice. Une bonne heure plus tard, je suis réveillé en sursaut par deux jeunes garnements, apparemment ravi de m'avoir sorti des bras de morphée. Ils vont ainsi me tenir compagnie une bonne partie de l'après midi.

Le plus jeune m'apparait comme étant un sacré numéro. Un spectacle à lui tout seul, jamais à cours d'idée pour de nouvelles facéties. J'essaye de leur expliquer le bien fondé de s'intéresser à leur environnement. Ils s'amusent en me voyant m'offusquer parce qu'ils jettent leur papier dans la nature. Un brin de civisme et d'écologie ne peut leur faire de mal. Il y aurait tant à dire sur leur comportement vis à vis de l'environnement.
En lavant mon linge, sans lessive, dans l'eau claire d'un ruisseau, je perd un gant dans le courant. Je devrais m'en passer pour la suite.
Au moment où je constate que tout est sec, sonne l'heure du départ. Je plie bagage, et me dirige vers le centre de la bourgade, toujours flanqué de mes deux acolytes.

Nous sommes rejoint par deux jeunes hommes, intrigué par le curieux trio. Les présentations sont vite faites. Ils se proposent de me faire visiter le Külliye de Mama Hatun qui se situe au centre de Tercan. Le külliye, mot turc d’origine arabe, désigne un ensemble architectural bâti autour d’une mosquée et comprenant une école coranique (medersa), une imarethane (cantine où sont distribués des repas aux indigents), une fontaine (sebilhane), une bibliothèque, un dispensaire. Mama Hatun était la fille du Souverain Saltuk Izzeddin II.
Elle a fait construire, à Tercan, ce Külliye constitué d’un caravansérail, la plus importante œuvre de l’architecture Turque du Moyen-Age, d’un hammam, d’un mescit (petite mosquée sans minaret) et de son propre mausolée. Avec la permission du gardien des lieux, Ayhan et Rafet s'improvisent guide. Si la barrière de la langue est un frein à ma compréhension de l'histoire de ces édifices, j'ai cependant le privilège de pénétrer dans des pièces inhabituellement visitées par les touristes. L'incursion sur les toits me permet d'avoir une vue panoramique de la citée. A l'invitation de mes hôtes, j'ai la bonne surprise d'être introduit au hammam. Appelé « bain maure » ou bain Turc par les occidentaux, le hammam "Eau chaude" en arabe est un bain de vapeur humide puisant ses origines dans les thermes romains. Le hammam s'est développé dans l'empire ottoman, dans les pays du Maghreb et dans certains pays du Moyen-Orient comme la Syrie à la faveur de l'expansion de l'Islam. Il fut en effet adapté aux préceptes de la religion musulmane qui préconise une hygiène méticuleuse et des ablutions régulières notamment avant les prières rituelles.
A l'intérieur de la première pièce, à température ambiante, que je décrirais comme étant le vestiaire, je me met "à l'aise". Dans la seconde, la température s'élève. Enfin dans la troisième, la principale et la plus chaude, c'est là que se dilatent les pores sous l'effet de la vapeur. J'ai l'impression de laisser ici, toute la crasse accumulée sur la route. A l'aide d'une soucoupe en plastique, je m'asperge pour tenter de refroidir la "machine". Quelques secondes plus tard, je suis à nouveau en nage. Après avoir rejoint le vestiaire, propre comme un sou neuf, je négocie fermement avec le gardien pour rester ici cette nuit. Un grand lit occupe le coin de la pièce. Hélas, le préposé s'oppose à mon souhait sans que je ne comprenne la raison. Mon entêtement ne fait qu'augmenter son agacement. Je rassemble mes affaires et le quitte.

Aussitôt, il quitte également la pièce et ferme consciencieusement toutes les portes du bâtiment. En me rejoignant, il m'informe de la possibilité de pouvoir dormir devant le caravansérail. Trop bon cet homme, nous nous quittons bons amis!

Non loin de là, assis sur un banc, Ayhan et Rafet rejoints par deux de leurs amis, refont le monde. Je vais les saluer une dernière fois avant d'aller diner.
Au Lokanta, qui est un restaurant à l'ancienne qui sert des viandes et des plats cuisinés à la minute, je fais la connaissance de Nejat. Il parle parfaitement le français et pour cause il est français. Né en France, son père est venu s'installer à Montbéliard dans le département du Doubs dans la région Franche-Comté au début des années soixante dix. Il travaille, comme son père, chez peugeot dans la construction automobile. Lui aussi arrive d'Istambul, mais en voiture de location. Il est venu assister à l'enterrement d'un membre de sa famille. Je lui fais part de ma surprise, de constater que les jeunes turcs scolarisés ne parlent pas ou très peu l'anglais. Il me répond que c'est déjà pas mal quand un turc maitrise correctement sa langue maternelle.
A l'évidence, Nejat a bien du mal à se faire aux us et coutumes du pays de ses ancêtres. Il se plait bien en France!

Je n'ai que quelques centaines de mètres à faire pour retrouver ma couche: un muret en pierre bien dure, sous l'arche de l'entrée du caranvasérail. Literie bien inconfortable, qui augure d'une nuit agitée. Les aboiements des chiens errants percent le silence de la nuit...
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TURQUIE

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Lundi 30/07/2007
Yalova-Hendek
(140 km)
Mardi 31/07/2007
Hendek-Bolu
(115 km)
Mercredi 01/08/2007
Bolu-Cerkes
(118km)
Jeudi 02/08/2007
Cerkes-Osmancik
(200 km)
Vendredi 03/08/2007
Osmancik-Amasya
(129 km)
Samedi 04 /08/2007
Amasya-Koklude
(129 km)
Dimanche 05/08/2007
Koklude-Susehri
(120 km)
Lundi 06/08/2007
Susehri-Erzincan
(154 km)
Mardi 07/08/2007
Erzincan-Tercan
(103 km)
Mercredi 08/08/2007
Tercan-Erzurum
(100 km)
Jeudi 09/08/2007
Erzurum-Narman
(103 km)
Vendredi 10/08/2007
Narman-Ardahan
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Samedi 11/08/2007
Ardahan-Valle
(105km)
GEORGIE

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Dimanche 12/08/2007
Valle-Ahalkalaki
(90km)
ARMENIE

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Mardi 14/08/2007
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(98km)
Mercredi 15/08/2007
Sevan-Erevan
(84km)
Jeudi 16/08/2007
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