Voyage-Glbecyclo-Aventure

Route de la soie 2007

TURQUIE - GEORGIE - ARMENIE

                    

 
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Les cartes ont été prises à partir du site du guide du routard. http://www.routard.com

Etape 12 : Erzurum-Narman

      Hier, je suis arrivé à Erzurum par une longue ligne droite plate comme le dos d'une main, d' une direction est/ouest. Ce matin, je quitte cette ville en empruntant une direction plein nord, toujours sur une route sans relief. Le vent souffle de face, entravant ma progression. Voilà bien l'ennemi numéro 1 du cyclo-voyageur, l'empêcheur de pédaler tranquille! Ici le plateau anatolien particulièrement aride, très venté et extrêmement ensoleillé, forme le caractère des gens qui y habitent. En début d'étape, tout se passe encore relativement bien avec cet indésirable. J'ai beau tourner la tête de tous les côtés, je constate qu'Erzurum est bien le point central d'un vaste plateau. Nul doute que cette particularité explique que les hivers soient si froids dans cette partie de la Turquie. Ouverte aux quatre vents, Erzurum s'enrhume facilement.

 

                                        


      Ma première rencontre aujourd'hui, se fait à la vingt huitième borne. Près d'une heure et demi à m'escrimer dans un duel contre un adversaire invisible, ça use!
La pause thé que ce paysan me propose ne se refuse pas. D'autant plus que ce brave homme semble réellement intéressé par mon périple et plus particulièrement par ma mécanique. D'ici qu'il me propose un deal pour acheter ma remorque...
Nous devisons devant une carte de la Turquie affichée dans sa cuisine. Je trace avec le doigt le parcours déjà réalisé et celui restant à faire. Il m'interroge sur le nom d'un pays qu'il semble ignorer: la Géorgie. Ajustant une paire de lunettes, il s'approche de la carte et lit à l'emplacement que je lui indique"Gürcistan".
Son oeil malicieux semble dire" tu vois je te l'avais dis que la Géorgie n'existait pas". Ah que c'est parfois difficile de se faire comprendre.

                                      


       Enfin, au 30 ème kilomètre je peux me divertir. Pour la première fois ce matin, j'ai la satisfaction de tourner le guidon. Le premier virage de la journée.
Les montagnes tant attendues sont là pour contrecarrer les projets du dieu Eole en formant un écran protecteur.



                                      

       L'été, les gardiens de troupeaux font paître leurs bêtes en Anatolie orientale en se rendant sur des plateaux situés à 2000 ou 2700 m d’altitude tels Tortum, Narman, Karasu. Ils y restent pendant trois ou trois mois et demi avant de retourner l'hiver dans les plaines.

                                       

      Voyager à vélo comporte pas mal d'avantages, et, j'en conviens quelques inconvénients. Lorsqu'un souci intervient, un petit problème, tout le monde se met en quatre pour vous aider. Dans la descente du col de kirecli, des éboulis obstruent la route et d'autres menacent. Un jeune homme, équipé d'un talki walki, dirige les véhicules sur une route de terre, parallèle à la principale. Sauf que cette déviation oblige à une bonne rallonge pour contourner une montagne par une route non asphaltée.
Sans que j'en fasse la demande, il m'autorise à prendre la route principale en prenant mille précautions. Un kilomètre plus loin, des bulldozers en action évacuent des blocs de roche, qui menacent de tomber sur la chaussée. Je slalome entre les milliers de pierres obstruant la route, dans une poussière indescriptible. Je renonce à prendre des photos et file sous les vivas des ouvriers entousiastes.

                                         

       Encore un col à plus de deux mille mètres de passé. Je ressens alors toujours le même plaisir, celui d'avoir vaincu la difficulté bien sûr, mais surtout celui d'être un priviligié d'être dans de si beau endroit. Que notre planète est belle!

         Narman, est un des dix neuf district de la province d'Erzurum. Quelques gouttes de pluie accompagnent mon entrée dans cette bourgade. J'effectue un premier repérage afin de trouver un toit pour la nuit. Rien de bien folichon dans ce coin reculé d'Anatolie. A la sortie du village, je biffurque dans un petit sentier. Je me change dans un champs et fais une toilette très sommaire. Je planterais bien ma tente ici, mais l'orage menace. Je regagne la route principale.

                                      

         Un chargement peu commun attire mon attention. En turquie comme dans beaucoup d'autres pays, la surcharge routière "on ne connait pas". Le temps de prendre en photo ce curieux convoi et le patron, amusé, m'invite à visiter son magasin.
Gérant d'une société de conditionnement, de stockage et de transport d'aliments pour le bétail, il n'est pas peu fier de sa réussite. Emine, sa petite fille joue la starlette devant mon objectif. Un commercial vient le saluer comme je le fais dans mon travail quotidien. Parlant l'anglais, il traduit nos propos à mon hôte. Nous conversons devant un plateau de crudités et le traditionnel thé préparé par son ouvrier. Dehors l'orage éclate. De violentes rafales de vent balaient les rues emportant des déchets de toutes parts. La pluie cingle les vitres de l'entrepôt rendant notre conversation difficile. Je me dis qu'ils ne peuvent pas me laisser dormir dehors par ce temps. Aussi, j'en profite pour demander s'il est possible de passer la nuit ici.
Et la réponse est toujours la même il faut que j'aille à l'hôtel...
Comment leur faire comprendre que je ne fais pas ce voyage pour saluer tous les hôteliers d'Anatolie.
Le vent a rapidement chassé les nuages. Le soleil daigne se montrer une dernière fois avant de disparaitre derrière les hauts sommets. Il est grand temps de chercher un abris avant la tombée de la nuit.


                                                                                                                               

           A peine ais-je remonté sur ma bicyclette, soucieux de dénicher un coin tranquille, que je me fais alpaguer par un homme rentrant de son travail. Je mime ma situation et mon souhait de trouver un bout de terrain pour planter ma guitoune. Je joins mes deux paumes de main et pose dessus ma tête penchée. OK, Ok, sont les deux seuls onomatopées qu'il a l'air de connaitre. Au moins a -t-il l'air d'avoir compris!

  
                                                                                                                                


       Je le suis le long de ce chemin en terre battue. Narman est un gros bourg coupé en deux par la route 955 qui va de Tortum à Oltu. A gauche la partie la plus urbaine, la plus commercante est construite autour de la mosquée, à droite la partie rurale. Ici, aucun commerce ne s'affiche. Seules quelques basses demeures de terre et de tôle encadrent chaque côté de la rue. Tout au bout, un abri de fortune sert de garçonnière à mon hôte. L'exiguité de l'unique pièce rend brève la visite et la présentation de ma future chambre. Un canapé, une table basse bancale et une chaise constituent le mobilier.


                                                                                                                                

       J'ai bien compris que c'est ici que je vais dormir, mais en attendant mon hôte passe commande du dîner. Rien de plus simple! L'abri ne disposant pas de vitre aux fenêtres, il lui suffit de jeter quelques pierres sur le toit de tôle de sa maison qui se trouve juste à côté. Une voix féminine s'élève. L'homme en quelques mots lui fait un résumé de la situation.
Quelques minutes plus tard, sa femme, accompagnée de sa jeune fille, nous sert un copieux repas.
Une excellente soupe de vermicelles à la tomate, des rouleaux de feuilles de vignes enrobant du riz, des miches de pain aux olives garnissent le plateau qui prend place sur la table bancale.
Tout au long de la soirée la jeune fille essaye tant bien que mal de traduire mes propos en anglais. Pourtant, à la lecture de son cahier d'anglais, je constate que l'enseignement de la langue de shakespeare est prise au sérieux. Hélas, mêmes des mots aussi simple que job, water, teacher, wonderfull, lui sont carrément inconnu. Sans doute fréquente-t-elle avec plus d'assiduité les chemins buissonniers que les bancs d'école. Pour moi ça reste un mystère...

                                                                                                                                

          Dans cette partie du village, les postes de télévision doivent être rares ou les programmes pas intéressants, car toute la jeunesse s'est donnée rendez-vous devant notre "maisonnette". Quel spectacle!

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TURQUIE


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Dimanche 29/07/2007
Istanbul-Yalova
(20 km)

Lundi 30/07/2007
Yalova-Hendek
(140 km)

Mardi 31/07/2007
Hendek-Bolu
(115 km)

Mercredi 01/08/2007
Bolu-Cerkes
(118km)

Jeudi 02/08/2007
Cerkes-Osmancik
(200 km)

Vendredi 03/08/2007
Osmancik-Amasya
(129 km)

Samedi 04 /08/2007
Amasya-Koklude
(129 km)

Dimanche 05/08/2007
Koklude-Susehri
(120 km)

Lundi 06/08/2007
Susehri-Erzincan
(154 km)

Mardi 07/08/2007
Erzincan-Tercan
(103 km)

Mercredi 08/08/2007
Tercan-Erzurum
(100 km)

Jeudi 09/08/2007
Erzurum-Narman
(103 km)

Vendredi 10/08/2007
Narman-Ardahan
(145km)

Samedi 11/08/2007
Ardahan-Valle
(105km)

GEORGIE


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Dimanche 12/08/2007
Valle-Ahalkalaki
(90km)

ARMENIE


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Lundi 13/08/2007
Ahalkalaki-Nalband
(149km)

Mardi 14/08/2007
Nalband-Sevan
(98km)

Mercredi 15/08/2007
Sevan-Erevan
(84km)

Jeudi 16/08/2007
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