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Itinéraire Maroc

lundi 23/04
Marrakech-Taddert

mardi 24/04
Taddert-Ouarzazate

mercredi 25/04
Ouarzazate-Boumalne du Dadès

jeudi 26/04
Boumalne du Dadès-Tinerhir

vendredi 27/04
Tinerhir-Touroug

samedi 28/04
Touroug-Erfoud(Merzouga)

dimanche 29/04
Merzouga-Erfoud-Alnif

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Alnif-Tansikht

mardi 01/05
Tansikht-Zagora

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Zagora-M'Hamid

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M'Hamid-Agdz-Tazenakht

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Aoulouze-Ouirgane

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lundi 07/05
Marrakech-Lyon

 

 

 

 

 

 

Boumalne du Dadès- Tinerhir

-Jeudi 26/04-

      

Finalement l'idée de pouvoir visiter les gorges du Dadès sans avoir à tirer ma remorque me décide. Je prends mon petit déjeuner avec un ingénieur qui découvre le Maroc pour la première fois en compagnie de sa femme. Sa conversation est intéressante car c'est un voyageur depuis toujours surtout grâce à son métier. A sept heures je dévale la pente qui part de l'hôtel et qui mène à l'intersection des gorges.

      Allégé du poids de mon chargement je me sens pousser des ailes. La route au début est truffée de nids de poule. Je suis très vigilant pour ne pas chuter. Par contre le site est fantastique, la lumière des roches qui encadrent le Dadès est féerique. La présence de l'oued facilite la vie. Aussi la population est-elle nombreuse dans les gorges. Les femmes entament leur longue journée de labeur. Je les vois crouler sous le poids de leurs balluchons de luzerne et autre fourrage. Les enfants toujours aussi sauvageons quémandent un énième stylo. La vallée est plus peuplée que je ne le pensais, c'est une suite ininterrompue de petits villages qui agrémente le parcours. Les deux passages de l'oued se font à sec. Le niveau du Dadès n'a rien à voir avec les crues de nos rivières qui débordent en ce moment en France. Partout le contraste entre le vert de l'oued et les roches arides qui les entourent est saisissant.
      Vers le vingt huitième kilomètre se succèdent les hôtels mais dans l'ensemble ils restent assez bien en harmonie avec la nature. Puis c'est la courte mais rude montée des virages en épingle à cheveux. Je me sens dans une très bonne forme et avale sans sourciller cette escalade. En haut la vue plongeante sur la route offre un panoramique de toute beauté. Un couple de la région de Marseille en voyage avec leurs deux enfants me demande la recette pour monter aussi vite. Ma réponse avec une plaisanterie sur Virenque les satisfait. Le monde est bien petit car j'apprends qu'ils ont habité à Eclose un village à vingt kilomètres de mon domicile. Après une photo j'hésite un bref instant sur la suite à donner à ma découverte plus en profondeur des gorges. Mais le faite de redescendre et donc de remonter au retour me donne la solution la plus sage : il faut rentrer. Dommage pour le rétrécissement des gorges qui en font sa renommée. Le retour est rapide malgré le trafic causé par des hordes de touristes motorisées qui se rendent à leur tour dans le site.
       Aussitôt à l'hôtel j'attache la remorque et me voilà reparti pour cinquante kilomètres de désert de cailloux. Le parcours est plat et le dieu Eole m'accorde ses faveurs aujourd'hui. Une heure quarante cinq pour boucler les cinquante bornes. Mais l'envie de ne pas m'installer dans une ville poussiéreuse et ou la pauvreté s'affiche trop ouvertement me donne le courage de poursuivre en direction des gorges du Todra. La route oblique carrément et désormais le vent freine ma progression. En outre le profil devient plus montagneux et rapidement je dois faire face à une succession de virages dont le dénivelé n'a rien a envié à nos cols alpins.
       Enfin l'auberge de l'Atlas dont j'ai jeté mon dévolu apparaît. Je demande aussitôt une chambre simple. Après la visite je négocie une nuit sur la terrasse dans mon sac de couchage.L'opportunité de bénéficier non pas d'un banal hôtel cinq étoiles, mais de millier d'étoiles me tente énormément. De plus l'occasion de faire quelques économie sur mon budget finit de me décider.
       Je profite de mon arrivée tôt dans l'après midi pour me laisser guider dans la palmeraie voisine par deux jeunes marocains.La vie dans ces lieux n'a pas de secrets pour eux. Nous montons à l'emplacement de l'ancienne ville ou nous déambulons un bon moment. L'ancienne mosquée encore relativement bien conservée fera l'objet d'un petit cours sur la religion par mes deux jeunes accompagnateurs. A la construction de la route goudronnée tous ces bâtiments ont été déplacés dans les années soixante dix. Nous redescendons par des chemins ou il est assez facile de se perdre. Dans la palmeraie je fais la connaissance d'un ancien des usines Peugeot en France.Désormais retraité il coule des jours paisibles en compagnie de sa femme qu'il encourage à couper la luzerne fraîche pour les animaux. Il me sera interdit de prendre une photo de cette vie de labeur. Je respecte cette volonté. Quelques dirhams iront garnir les poches de mes deux anges gardiens dont je prends congé.
       La nuit ne tarde pas à tomber. Le camping qui jouxte l'auberge accueille quelques touristes francais. Ceux ci restent discrets et ne semblent pas vraiment vouloir cohabiter avec un nomade fut-il de même nationalité. Je savoure mon dîner aux chandelles, non aux étoiles. Le garçon commence par m'apporter l'entrée. Sur le moment j'ai cru qu'il allait inviter du monde à ma table. Non ce plat est bien pour moi. Si je veux faire honneur au couscous il est raisonnable d'en laisser. Le couscous arrive et ne dépareille pas. Gigantesque, gargantuesque ! J'en mange jusqu'à plus faim. Ah ! Mais il y a un dessert aussi.
       A la fin du repas je monte sur la terrasse me coucher. Morphée me tend les bras, mais j'ai un peu de mal à m'endormir après ce festin. Le début de la nuit est quelque peu agité, mon estomac ayant du mal à assimiler toute cette nourriture. Ensuite, les hurlements des chiens dans la palmeraie troubleront mes rêves.

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