Ce matin, nous nous rendons au lac Gadi Sagar. Cet ancien réservoir d'eau construit au 13e siècle par le Maharajah de Jaisalmer est situé à moins de deux kilomètres de la vieille ville. Fidèle à notre habitude, nous ajoutons un peu de distance en longeant la cidatelle. Au coeur du désert du Thar, ce lieu est une véritable oasis de fraîcheur.

          Quel plaisir de pouvoir admirer ces temples et ces pavillons flottant au milieu du bassin.

          Il suffit de s'éloigner de quelques dizaines de mètres pour goûter au calme et à la sérénité des lieux. Contraste entre ce coin reculé et l’effervescence des villes indienne.

          Depuis le début de notre séjour, nous n'avions pas encore eu le loisir de nous poser vraiment. Cette incursion à la limite du désert nous ressource.
Comme dans un roman dont l’auteur distille au compte goutte les éléments de l’intrigue, nous sommes impatient d’en découvrir davantage sur ce désert du Thar.
          Quarante kilomètres seulement nous séparent du village de Kuri situé au sud de Jaisalmer. Une route étroite et rectiligne traverse l’immense étendue steppique. Seule la vision d’éoliennes et de fils électrique gâche notre plaisir. Les bergers surveillent leur troupeau de chèvre tandis que les femmes, comme à l’accoutumer, partent s’approvisionner en eau. Quelques dromadaires déambulent à la recherche d’un peu de nourriture.
          Le soleil est au zénith quand nous arrivons à Kuri. Ici point de magasins, d’échoppes ou de restaurants, seuls des camps de huttes accueillent les visiteurs.

          Nous choisissons de loger au Badal House, et sommes tout de suite séduits par l’accueil de Badal Singh le propriétaire des lieux. Son détachement, sa gentillesse, son calme nous font un bien fou.
          A notre arrivée nous sommes surpris par la chaleur. Nous n’avions jusqu’alors pas trop souffert de cet élément. Une bonne sieste à l’ombre de notre hutte nous requinque. Ne tenant plus en place nous décidons de partir visiter les environs et surtout d’apercevoir les premières dunes. Le soleil tape fort.
          Nous sommes alpagué par des jeunes gens qui veulent absolument nous montrer leur travail. Ils confectionnent des chemises dans un local exigu. Leur dextérité n’a d’égale que leur patience à renouveler les mêmes gestes à longueur de journée.

           La scène se répète souvent en Inde. Les femmes du village sont de corvée d’eau qu’elle porte sur la tête dans un récipient métallique. L’eau est précieuse dans le désert. Ici, il faut aller la puiser au puit ou dans la réserve d’eau. Les dromadaires servent aussi de moyen de transport.

          Nous ne verrons pas les premières dunes aujourd’hui, nous n’avons pas été assez prudent. Nous manquons d’eau, et faisons demi-tour. Ce n’est que partie remise. Demain matin à la fraîche, nous irons admirer le lever du soleil sur les dunes de Khuri.

          De retour chez Badal, Marine se propose d’aider la famille a préparer le repas. Elle prolonge ces instant de convivialité en initiant les enfants à l’art de la jonglerie. Admiratif devant son adresse à faire virevolter ses balles, ils tentent à leur tour de faire vivre ces petites boules sphériques.

          Nous partageons le dîner avec la famille et des néo-zélandais. Nous faisons honneur au copieux thali servi par une des filles de notre hôte. La nuit est tombée sur ces étendues sableuses. Badal nous invite à passer la nuit sur le toit terrasse. Nous déménageons nos affaires, pour une nuit étoilée propice à la contemplation, seulement troublée par les aboiements des chiens.

Les chiens aboient, la caravane passe.

 Page suivante