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Notre voyage touche à sa fin. Aujourd'hui nous retournons à Varanasi après l'intermède reposant de Sarnath. Nous avons encore tant de choses à découvrir et à redécouvrir de la ville sainte. Pourquoi ne pas retourner sur les ghâts, revoir le rituel de la crémation, observer les sâdhus dans leur méditation, rencontrer les bateliers qui proposent une ballade sur le Gange, prendre le temps d'ouvrir en grand nos yeux et notre coeur. Seulement voilà, nous avons une invitée surprise! Notre bonne vieille connaissance: "the good rain". Pas si surprenante que ça me direz vous, mais pas la bienvenue à ce moment du voyage. Et puis insistante comme c'est pas permis. Ce n'est pas une simple intrusion temporaire. Non elle ne nous lâche pas. Et encore j'ai un bon sommeil, je n'ai rien entendu quand elle n'a cessé de battre les vitres de notre chambre toute la nuit.
Cette fois, c'est presque à domicile que notre bus vient nous prendre au départ de la ligne.. "Ne vous inquiétez pas chauffeur, je vous laisse volontiers le volant". La pluie incessante de la nuit a fini par inondée Varanasi. Les nouvelles ne sont pas rassurantes. Il est impossible de rejoindre les ghâts et la vieille ville ensevelie sous les eaux. De nombreux touristes occidentaux sont piégés dans leur hôtel. Pour sortir il leur faut affronter un bouillon jusqu'au niveau des aisselles. Pourront t'ils attendre la décrue?
Nous n'avons pas le choix, nous allons devoir rester dans le quartier. Un quartier loin du centre, loin des ghâts, loin de ce qui fait la magie de Bénarès. Ici, il y a trente centimètres d'eau dans les rues, et pas moins de un mètre cinquante vers le Gange. Seuls les rickshaw-wallah, peuvent circuler. Ces forçats de la route exercent un des métiers les plus mal payé d'Inde. Ils transportent des passagers avec un drôle d'engin, une sorte de bicyclette dont les haubans et la roue arrière sont remplacés par un châssis avec une paire de roues latérales, . . J'ai toujours eu quelques scrupules à emprunter ce mode de transport. Pour la première fois, je cède devant les circonstances. Eux connaissent les rues à emprunter pour échapper à la montée des eaux. Juchés sur notre siège, nous mesurons l'effort qu'il doit déployer pour avancer sur des routes piégeuses. Ses muscles se tendent, il s'arque boute un peu plus pour tenter de redresser le véhicule qui tend à se coucher sous l'impact d'une pierre cachée sous l'eau. Il se retourne, nous sourit et repart en danseuse. En le voyant peiner de la sorte tout en restant digne, j'ai des remords d'avoir négocié le tarif de la course. Pour lui, cette good rain est une aubaine.
Pourtant ici la vie ne s'arrête pas, chacun vaquant à ses occupations. A trois kilomètres de là, le Gange connaît un niveau record. Les journaux locaux titrent sur les évènements: neuf morts et de nombreux blessés suite à l'écroulement de plusieurs maisons, grosses perturbations du trafic ferroviaire, risques d'épidémies graves, voitures noyées. Le tout illustré par des photos de jeunes gens nageant sur le stadium local transformé en piscine, ou cette autre photo de l'entrée de l'hôpital complètement sous les eaux. Nous échafaudons toutes sortes de projets pour demain en essayant de rester le plus positif possible. Après tout la pluie a cessée, cela nous laisse l'espoir d'un jour meilleur. Le dernier de notre séjour à Varanasi, notre train pour Delhi étant prévu vers 16 heures.
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INDE *** Samedi 02/08/2008 *** |
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