PAGE ACCUEIL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ENVOYEZ MOI UN MESSAGE
philfenouillet@yahoo.fr |
|
Vous êtes le :
visiteurs |
|
|
|
Soucieux de bien terminer cette escapade indienne, dès six heures je suis sur le toit de la terrasse de l'hôtel. Pour y constater quoi?
Il pleut!
Etonnant non?
Cette fois c'est mort, nous ne reverrons pas le Gange, ses rives, ses ghâts, ses sâdhus.
Ce n'est pas tant le fait qu'il pleuve qui dérange, après tout nous sommes habitués. Non, le pire c'est de se sentir prisonnier dans un environnement que l'on n'a pas choisi.
Nous n'avons pas le choix. Les indiens circulent déjà difficilement, hier de nombreux trains ont été soient annulés, soient ont eu des retards conséquents.
Le notre part à 16h. Pourvu qu'il ne soit pas annulé, demain nous devons prendre l'avion, direction la France.
Il faut que je me calme, que j'évacue mon trop plein d'adrénaline. Marine étant levée, nous quittons l'hôtel. Ce matin notre chaï matinal pris à la gargote toute proche, nous est servi dans une tasse en terre cuite. C'est un peu la spécialité des petits vendeurs de chaï dans les gares, dans la rue ou dans de nombreux villages que nous avons traversé.
En inde, une fois le liquide brûlant bu à petites gorgées, shhrrrllluup shhrrrllluup mmhhh!
On jette la tasse. C'est pratique, écolo, et surtout il n'y a pas de vaisselle à faire!
Quelques pas plus loin, un jeune homme prépare des pans qu’il vendra aux passants tout au long de la journée. Cette préparation se compose d'une feuille de bétel, de noix d’arec, et de chaux éteinte. On trouve en option d’autres ingrédients, des épices telles que des graines d’anis et de cardamome, de la noix de coco, de la menthe selon les préférences et les us et coutumes locaux. Certains notamment y ajoute du tabac. Nous y goûtons du bout des lèvres.

Toute la matinée nous marchons à travers des quartiers relativement épargnés par les crues. Nous en profitons pour aller au bureau de la Jet Airways confirmer notre vol pour le lendemain.
A proximité d'un palace, nous sommes accostés par un homme. Il veut tout simplement taper la causette. Ses quelques mots d'anglais sont suffisants pour nous faire comprendre qu'il connaît un de nos célèbres compatriotes.
En revanche, impossible de saisir son nom: "Mïreil Douchner". Quel accent!
Il nous montre une immense antenne de télévision, celle servant sans doute de relais TV pour la ville de Varanasi.
Il est tout excité notre homme et répète "Mïreil Douchner".
Ca y est j'ai compris "Michel Drucker"!
Ravi de s'être fait comprendre, il continu à nous expliquer qu'il a reçu dans sa boutique notre présentateur TV lors d'une visite il y a quelques années. Il lui a également servi de guide.
"Promis, si on le croise on lui passera le bonjour".

Nous déjeunons dans un petit resto en face de la gare. Au menu le traditionnel Thali ce plat indien très copieux servi dans une énorme assiette en fer rectangulaire, à compartiments: riz, épinards, légumes genre ratatouille, carottes et concombres crus, lentilles, et d'un excellent yaourt pour adoucir le palais agressé par les épices.

Pour changer Marine choisi un Masala dosa, des crêpes fourrées aux légumes.

"Garçon l'addition s'il vous plait."
70 roupies, un peu plus d'un euro! Et en prime nous avons droit
au pan masala, mélange indien sous forme de graines multicolores à mâcher destiné à être pris à la fin du repas. Très efficace pour l'haleine il laisse une agréable impression de fraîcheur en bouche, et aide à la digestion.
Le plus dur à digérer ne se trouve pas dans notre assiette, mais plutôt sur nos têtes. Comme pour nous narguer, le soleil daigne se montrer avant de quitter la ville qui nous faisait tant rêver.
Heureusement, nous garderons au fond de notre mémoire quelques images fortes du premier jour: les crémations, l'homme qui se purifiait de ses pêchers dans les eaux boueuses du Gange, les enfants pataugeant dans les immondices, les miséreux squattant le tunnel, les chiens galeux, les vaches maigres broutant les restes de nourriture et surtout les plastiques et papiers, la vieille femme vérolée, le dédale de ruelles où nous nous sommes égarés plus d'une fois.
Tout cela, n'efface pas un
séjour qui finit en eau de Bouddha!
Les gares sont bien évidemment des lieux qui fourmillent de monde, les Indiens étant de grands voyageurs. Ils aiment à visiter leurs pays, se rendent dans leur famille éloignée ou sur les lieux de pèlerinage.
Nous sommes sans cesse sollicités par des mendiants ou des quémandeurs. Pourtant la police des touristes veille. J'observe le manège de ces hommes en faction. Sans en avoir l'air, tout les occidentaux: Français, Italiens, Espagnols, Japonais, Allemands sont systématiquement regroupés au même endroit. Et la police veille, discrètement mais elle veille. Sans doute pour répondre à des consignes de sécurité, la crainte d'attentats!
Normalement prévu à 16 heures, notre train est annoncé avec du retard. J'ai donc le temps de vous donner quelques infos sur les trains en Inde.
Il existe en effet de nombreuses possibilités, de la première classe couchette climatisée à la banquette en bois en passant par les compartiments ventilés. Mais étant donné la durée des trajets et le taux de remplissage des trains, il est toujours préférable de réserver si possible une couchette.

Il est 20 heures quand notre train se présente en gare. Quatre heures de retard c'est le tarif minimum en Inde où il faut toujours s'armer de patience.
Une fois monté dans nos compartiments, un homme nous apporte draps, oreiller et couverture. Installé confortablement, nous pouvons enfin nous laisser bercer par les soubresauts du train. Nous sommes distraits par les va- et- vient incessants du vendeur de chaï, qui propose également des spécialités locales.

En pleine campagne, notre train s'arrête déjà. La pluie s'est remise à tomber. A travers la vitre, malgré la pénombre, j'observe les paysages inondés. Plus de trente minutes d'arrêt avant que le convoi ne s'ébranle à nouveau. Nous ne sommes pas arrivés, la nuit s'annonce longue!
Essayons de dormir.. .
Page suivante
|
|