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A
la lecture du kilométrage de cette journée, somme tout
bien modeste, on pourrais penser que la grasse matinée était
au programme. Que nenni!
Pourtant
rien de bien difficile ce matin, je longe la mer morte. J'admire cette
étendue d'eau, je ne peux m'empêcher de penser aux lectures
concernant ce phénomène géologique. Situé
à - 400 mètres au dessous du niveau de la mer, son taux
de salinité est 6 fois plus élevé que dans les
autres mers. Aucune vie n'est possible dans cet élèment.
Ce
qui surprend c'est de ne pas trouver d'habitation sur les 60 km de
rivages côté Jordanie. Seuls trois ou quatre hôtels
de luxe dont un qui combine avec un centre thermal sont implantés.
A
l'extrémité de la mer morte enfin un petit village apparait,
Al Mazra'a. La principale activité semble être la culture
de la tomate. Il y en a de partout, des familles entières ramassent
ce fruit et d'autres le vend au bord de la route.
Je fais
une pause à l'intersection de la route qui rejoint Kerak. Dans
une épicerie j'achète des biscuits et du coca. On m'offre
le thé avant d'affronter le morceau de bravoure de cette journée.
De -400
mètres je vais devoir monter à près de 1200 mètres.
Il fait chaud, la pente est raide je suis littéralement scotché
à la route. Las, je sais ce qui m'attend. Malgré la
multitude de développements que m'offre ma roue libre je suis
obligé de mettre pied à terre. Je troc mes chaussures
cycliste avec cales contre des baskets. Je vais pousser mon chargement
sur 25 kilomètres. En tout cas pas question de répondre
aux invitations des chauffeurs qui veulent me prendre en stop. Non,
je ne veux pas déroger à mon objectif de faire la Jordanie
du nord au sud uniquement à la force des jarrets.
A
mi -parcours je m'arrête à un poste de police, idéalement
placé pour surveiller les voisins israéliens de l'autre
côté de la mer morte. Je m'affale sur une chaise à
l'ombre d'une bâtisse. On m'offre le thé et on m'apporte
de quoi me rafraichir la tête. Ragaillardi, je peux poursuivre
sous un soleil de plus en plus chaud.
Je mettrais
près de quatre heures pour atteindre Kerak. Cette ville située
à 120 kilomètres au sud d'Amman sur la route des rois
sera mon étape du jour. Je négocie facilement une modeste
chambre au Ram hôtel, il faut dire que les touristes sont rares.
Après
une douche bienfaitrice, je pars découvrir la curiosité
locale le château des croisés. C'est en 1142 qu'un croisé Payen le Bouteiller fit construire cette forteresse.
Je flâne
dans les rues de la cité, parfois interpellé par quelques
locaux qui désirent faire un brin de causette.
J'aime
regarder, observer les gens dans leurs activités quotidiennes.
La rue est l'endroit idéale pour comprendre la façon
de vivre des habitants. Visiter un château, une citadelle, un
musée un site permet de comprendre comment vivaient les gens
à une certaine époque.
Mais
la rue reste le lieu idéal pour observer les activités
quotidiennes d'une population.
Je pénètre à l'intérieur d'une boulangerie,
pas dans le magasin là où se vend le pain mais derrière
sur le lieu de fabrication. Mon intrusion fait un peu diversion dans
l'établissement. Trois personnes travaillent à l'élaboration
de cette nourriture qui fait l'essentiel de l'alimentation des Syriens
et des Jordaniens.
Un employé pétrie et roule la pâte qui est entreposée
sur des plateaux en bois.Un autre, enfourne à l'aide d'une
longue spatule les pains à cuire. Le dernier s'occupe de vendre
ces pains.Avant de repartir il m'en offre un tout chaud.
Ce soir
je mange dans une petite gargote "El- Halabi", rien de bien
original mais les plats sont bons marchés.
A la réception
de l'hôtel, je fais la connaissance d'Ali un jeûne français
d'origine algérienne. Nous partageons nos expériences
de voyage. Je suis particulièrement intéressé
par son récit de sa dernière visite, l'Irak. Il revient
de ce pays qui souffre de l'embargo qu'il subit depuis plusieurs années.
Il a apprécié l'hospitalité des habitants peu
habitués à rencontrer des occidentaux.
Ali possède
une belle expérience des voyages. Il se réjouit d'avoir
parcouru l'année dernière le Pakistan car depuis les
évènements rendent plus aléatoires un trip dans
cette région du monde.
Il envisage
pour sa prochaine destination de s'envoler pour la Mongolie. Mon moyen
de locomotion lui donne envi de pédaler à travers les
steppes mongoles.
A l'heure
de nous quitter, nous nous donnons rendez-vous à Amman à
la fin de la semaine. Nous prenons le même avion pour la France...
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becyclo-Aventure
