Ath Thawra-Deir ez Zor (190 km)

Lundi 22/04/2002

        Après avoir pris congé de ma famille d'accueil, et de mettre allégé de quelques tee-shirts, normal ils ne voulaient pas accepter d'argent, me voilà à nouveau sur la route.
        La journée devrait être fertile en kilomètre car le vent me pousse. Le paysage est quelque peu austère et seuls quelques campements bédouins dissiminés dans ce désert m'offre l'occasion de distraire mon regard
.


         Ehhh! Que se passe t-il?
Je suis freiné et bizarement carrément stoppé.
Qu'est ce qu'elle fait là celle là?
Je la reconnais ma petite roue de remorque, elle a décidée de se faire la belle. Elle me dépasse et s'en va seule comme une grande dans la propriété d'un impassible bédouin.
Que s'est-il passé? Et oui je viens de comprendre.
J'ai tout simplement perdu ma roue à près de quarante kilomètres heure.
Je n'ai pas même eu peur, cela s'est passé très vite.
Tout de même, je pense que cela aurait pu être bien plus embétant si, par exemple un véhicule m'aurait croisé à ce moment là.
Il aurait percuté ma roue et là...le voyage.
Je réalise maintenant ce qui s'est passé. Dans la maison où j'ai passé la nuit, les enfants ont du jouer avec tous les accessoires de ma bicyclette.
Sonnette, dérailleur, compteur et en l'occurence blocage rapide des roues ont fait le jeux de ces garnements.
Je vérifie tout cela avant de repartir.

        Raqqa. Une ville implantée au milieu de nulle part où les bédouins viennent vendre le produit de leur troupeau.
La route principale évite le centre ville aussi je ne pénètre même pas dans le centre de la bourgade.
Dommage! J'aime voir les citadins vivrent leurquotidien.
Heureusement, de telles déviations sont rares pour contourner les villes.
        Il est un peu tard, maintenant pour faire demi-tour et partir visiter cette cité. Je m'arrête néanmoins dans une petite épicerie, pour enfin satisfaire une fringale naissante.


        Je stoppe quelques kilomètres plus loin pour casser la croute tranquille, et surtout me mettre à l'abris du soleil. J'en profite pour enlever manchettes et jambières. Chaque matin la fraîcheur de la nuit m'oblige à utiliser ces protections.


         Je longe maintenant pour la première fois les rives de l'Euphrate. Le paysage à cet endroit devient plus vert.

        Partout dans le monde, la présence de l'eau amène la population à vivre proche de cet élèment. Mais la route fait elle quelques infidélités à ce fleuve.

        Après le village d'Al-Tibni, le désert reprend ses droits.
Il fait chaud, pas un véhicule ne passe, et une atmosphère étrange m'accompagne. Depuis le début de mon voyage, j'ai déjà roulé sur des routes traversant des paysages arides, secs et peu habités.
        Ici, c'est encore différent. Il n'y a absolument personne, une impression de grand vide s'étale devant mes yeux.
C'est plat, plat, plat...et chaud, chaud.
Plus j'avance et plus je me sens seul. L'impression est encore accentuée quand je me retourne.
Le désert marocain ne m'avait pas laissé une telle sensation.
Au Maroc le regard accroche toujours un dénivelé quelconque.
Le relief est plus marqué.

           Ici, la platitude des lieux donne vraiment un effet d'absolu solitude. Il faut que je m'habitue, mais c'est un peu angoissant. De toute façon, il ne me reste plus qu'une quarantaine de bornes avant d'atteindre Deir ez Zor.
         Je me concentre sur cette distance que j'ai si souvent parcouru, et me raisonne qu'il ne peux rien m'arriver. J'ai de l'eau, le principal
.
 

       Finalement je parcours une trentaine de kilomètres avant de sortir de cette première partie de véritable désert. Demain, il faudra que j'en couvre bien davantage.Voici quelques maisons.

           Est-ce la peur de manquer, je ne peux m'empêcher de me ravitailler en Coca alors qu'il ne me reste plus qu'une quinzaine de kilomètres?
De toutes façon, ces haltes sont toujours l'occasion de discuter avec les autochtones. Ils éprouvent toujours un grand plaisir à se voir sur l'écran de mon numérique.
Dans mon fort intérieur je me dis que la distance à parcourir jusquà Deir ez Zor reste une simple formalité.
L'expérience pourtant m'a appris à rester prudent et de ne jamais penser à être arrivé avant d'avoir trouver un toit.
          Un toit!
Bien content d'en avoir trouvé un, ici
          Alors qu'il ne me reste qu' une bagatelle, que dis-je une broutille à pédaler, une averse aussi soudaine que violente s'abat sur mon passage.
           Incroyable, une heure auparavant je crevais de chaud et maintenant je suis littéralement lessivé par l'orage.
Tout le monde au abris.
          Je suis accueilli par des chiens excités par le mauvais temps, mais dont les proprios leur apprend les bonnes manières syriennes.
Ici, messieurs, chez ces gens là on sait recevoir.
"Come in, come in. Don't stay under the rain".

          Dégoulinant d'eau je pénètre dans un local où trois hommes se sont réfugié. Ce sont des syriens préposés à la garde d'un dépot de gaz qui m'accueille dans leur guérite très peu étanche.
La théière officie déjà .
          La pluie est si violente, qu'elle finit par pénétrer à l'intérieur de notre abris par le chassis de la fenêtre.
Ce voyage me donne l'occasion de nouer de nombreux contacts avec les habitants.
          Les péripéties les plus banales, se transforme en un échange certe superficiel mais oh combien chaleureux.
La bicyclette, comme de nombreux voyageurs l'ont expérimentés, anihile les réticences que pourrait avoir certains de donner un coup de mains.Peut être à cause de l'effort qu'elle demande pour se mouvoir, les gens semble reconnaissant le faite que vous leur rendiez visite.


        Une heure plus tard, me voilà rendu à Deir Ez Zor que les guides et brochures touristiques dénomme "la Perle de l'Euphrate, fiancée du désert".


        Si le ciel, retrouve très vite son aspect uniforme sans nuage, il n'en ai pas de même pour l'état des routes. L'eau a bien du mal à s'évacuer, transformant les rues de la ville en véritable bourbier.


        Je suis crotté de la tête aux pieds, mais cela ne semble pas traumatiser le préposé à la réception du petit hôtel que je dégotte dans une petite ruelle du centre ville.
Comme d'habitude et bien qu'étant levé depuis cinq heures du matin et près de 200 km dans les jambes, je file découvrir la ville.
Après tout, je ne vais tout de même pas rester coucher.

        Je me rends vers la principale curiosité de Deir Ez Zor, le pont suspendu français qui enjambe l'Euphrate.

        La circulation est réservée aux piétons et ...aux bicyclettes. La balade le soir est bien agréable et réserve des rencontres sympatiques.

        Je reviens dans le centre ville qui s'anime de plus en plus au fur et à mesure que la nuit tombe.

         Toutes les boutiques restent ouvertes tard, et certaines sont tenues par des enfants.

        Je commence à avoir une faim de loup. Je vais commander un chawarma, tranches d'agneau et de gras, empilées les unes sur les autres et rôties à la verticale. Cette viande parfois remplacée par du poulet est servie dans une galette avec des tomates ,des oignons et une sauce. J'aime manger ainsi dans la rue, au milieu de la population locale. En ville beaucoup de syriens mangent sur le pouce.
         Avant de rentrer, je ne peux résister à l'envie de déguster quelques bonnes patisseries orientales.

        A mon retour à l'hôtel, j'ai comme une impression d'être attendu, ou bien c'est tout simplement une réunion de famille.
Plus sérieusement, tous les clients veulent savoir ce que je fais, et je suis obligé de raconter mon tour du pays à bicyclette.
Je n'en peux plus. Je prends congé de mes co-locataires.
Good night!

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1 ère partie: Syrie

Mardi 16/04/2002
Lyon-Damas

Mercredi 17/04/2002
Damas-Ma'aloula(90 km)

Jeudi 18/04/2002
Ma'aloula-Krak des chevaliers (160km)

Vendredi 19/04/2002
Krak des chevaliers-Apamée (90 km)

Samedi 20/04/2002
Apamée-Alep(140 km)

Dimanche 21/04/2002
Alep-Ath Thawra(170 km)

Lundi 22/04/2002
Ath Thawra-Deir ez-Zor
(190km)

Mardi 23/04/2002
Deir ez_Zor-Gabajeb
(70 km)

Mercredi 24/04/2002
Palmyre-Al Basiri
(100km)

Jeudi 25/04/2002
Al Basiri-Ad Meir
(120 km) puis Damas

Vendredi 26/04/2002
Damas- Deraa frontière
Ramtha (120km)

2 ème partie: Jordanie

Samedi 27/04/2002
Ramtha-Suweimah
120 km

Dimanche28/04/2002 Suweimah-Kerak
90 km

Lundi 29/04/2002
Kerak-Dana
120 km

Mardi 30/04/2002
Dana-Petra
50 km

Mercredi 01/05/2002
Petra-Wadi Rum
110km

Jeudi 02/05/2002
Wadi Rum-Aquaba
70 km

Vendredi 03/05/2002
Aquaba-Amman
(par bus)

Samedi 04/05/2002
Amman-Lyon