Alep - Ath Thaura 170 km

Dimanche 21/04/2002

        Je quitte Alep ce matin avec beaucoup de regret. Peut être aurais-je du découper différemment mon parcours et m'accorder au moins une journée pour visiter cette ville qui fait parti de celle dont j'ai toujours rêvé de voir. Au même titre que Samarcande, Kashgar, Turfan, Urumqi, Lhassa, Katmandou et tant d'autres elle accapare mes pensées d'aventurier. Je me promet de ne plus recommencer, à l'avenir je veux échapper aux regrets qui m'assaillent aujourd'hui.


        Je prends quelques photos de la citadelle, seul souvenir de mon passage. Le coeur n'y est pas, ces clichés font vraiment :
"cinq minutes d'arrêt, ne vous éloignez pas trop on repart aussitôt".

        La citadelle d'Alep est édifiée sur une colline naturelle. Elle fût fortifiée au X e siècle, son aspect définitif datant du règne d'Al-Malek al Zaher Ghazi le fils de Saladin. Il fit creuser le fossé, empierrer le glacis (pente à 48°) et construisit l'escalier qui mène à l'entrée.
De sorte la citadelle résistât à toutes les attaques notamment celles des croisées.
Du sommet l'on peut admirer l'étendue de la ville.

 

      La route m'appelle, direction pleine Est. Je quitte les faubourgs d'Alep,

et ses décharges traditionnelles à toutes ces grandes villes du Moyen Orient.

        De longues lignes droites, vent dans le dos, et la route plate comme la main font que les kilomètres sont avalés à vive allure.
La seule véritable distraction ce matin, c'est de faire la course avec les tracteurs. Je suis surpris de la distance que ces gens effectuent avec leur engin agricole. Il n'est pas rare que nous jouions à nous dépasser sur 20 ou 30 km. De plus ils n'ont pas de remorque, le tracteur est leur moyen de locomotion.


         Surprenant, ces bédouins vivant tout proche de cette usine qui crache une fumée malodorante. Leur troupeau paisse sur les rares espaces verts qui entoure cet immense batiment. Je n'ose imaginer l'état de santé de ces enfants contraints de respirer à longueur de journée les rejets de cet industrie.
        Mais pourquoi ne vont-ils pas plus loin, ce n'est pas l'espace qui manque ici?
        Peut être y a t-il de l'eau que l'on ne trouve pas ailleurs! Je n'ai pas de réponse.
        Sans forcer j'arrive à Ath Thaura, je lis 170 km sur mon compteur.
Principal curiosité du lieu, le barrage Assad crée sur l'Euphrate en 1973.
Il a permis de réguler l'irrigation des cultures et de fournir de l'électricité dans un pays où les coupures de courant étaient fréquentes.
L' Euphrate, prend sa source en Turquie, traverse la Syrie son cours s'achèvant en Irak.
        Par curiosité je décide de traverser les quatre kilomètres du barrage. Un policier en faction à l'entrée me stoppe et me demande mon passeport. C'est le première fois que je suis contrôlé.
Il veut surtout savoir ce que je veux faire à cet endroit, mes explications quoique assez vagues lui convienne. Il me donne le feu vert tout en me précisant de ne pas m'arrêter et surtout de ne prendre aucunes photos.
        Vingt minutes plus tard, je suis de retour de mon aller- retour sur le barrage, le policier me fait un signe amical...
        Je ne trouve aucun charme à cet endroit. Quel dommage que je ne puisse pas toujours choisir un lieu sympa pour faire étape.
Je me met en quête d'un toit pour la nuit.
Après quelques investigations, j'ai la confirmation qu'aucun hôtel n'est implanté ici.
"No hôtel here, you must go to Raqqa"
Ils en ont de bonnes "Raqqa, Raqqa".
Ils n'ont que cette ville dans la bouche, moi ce que je veux ce n'est plus bouger d'ici ce soir. 180 bornes ça suffit!
Dire que j'aurais du mal à trouver un abris est un doux euphémisme.
Mais ma ténacité et ma persévérence sont récompensé une fois encore.
Un homme, sans doute attiré par le chahut que provoque ma présence, surtout auprès des enfants, s'enquière de ma recherche.
Je tiens mon invitation, ce soir j'aurais un toit...
J'ai lu de nombreux livres sur l'hospitalité légendaire des syriens. Une fois encore je ne saurais jamais assez remercier ces hommes.
        Je ne pourrais pas prendre de photos de ma soirée passée dans cette famille. Je respecte ce choix, mais je dois dire cependant que lors de cette soirée, aussi conviviale et chaleureuse soit-elle une chose m'a choqué. Jamais je n'ai vu une présence féminine, dix, vingt personnes toute de sexe masculin viendront voir l'étranger qui fait le tour du pays à bicyclette.
        Le repas en tout cas est délicieux.J'apprécie tout particulièrement le Warak appelé également Yalanji ce sont des feuilles de vignes farcies au riz. J'aimerais à ce moment là féliciter la maitresse de maison.
        Le lendemain avant de quitter la maison, la femme de mon hôte m'apporte mes socquettes...propres. Elles les avaient lavées.
Dommage que le seul lien et sujet de conversation entre nous se situe au niveau de mes pieds.
Il y aurait parfois à dire sur la condition des femmes...


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Ma'aloula-Krak des chevaliers (160km)

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Krak des chevaliers-Apamée (90 km)

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Apamée-Alep(140 km)

Dimanche 21/04/2002
Alep-Ath Thawra(170 km)

Lundi 22/04/2002
Ath Thawra-Deir ez-Zor
(190km)

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Deir ez_Zor-Gabajeb
(70 km)

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Palmyre-Al Basiri
(100km)

Jeudi 25/04/2002
Al Basiri-Ad Meir
(120 km) puis Damas

Vendredi 26/04/2002
Damas- Deraa frontière
Ramtha (120km)

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Samedi 04/05/2002
Amman-Lyon