Apamée-Alep (140 km)

Samedi 20/04/2002


        Tous les matins, je procède à un rituel qui dure une heure environ.
Il me faut rassembler mes affaires, en faire l'inventaire et surtout mettre sur le dessus du sac les affaires que je risque d'avoir besoin dans la journée.
Tout dépend du temps, aussi un rapide coup d'oeil à l'extérieur me renseigne aussitôt sur les effets à mettre en avant. Cela peut être des vêtements plus chauds pour une matinée qui s'annonce fraîche, ou au contraire sortir la crème protectrice pour éviter les coups de soleil dont je suis très sensible.
        Je n'ose allez frapper à la porte de mes hôtes, mais je ne peux m'éclipser comme un voleur.
Toc ToC Toc! une minute à peine s'est écoulée et toute la maison est réveillée.
Bébé réclame son biberon, et madame s'affaire déjà à faire bouillir la théière.
Le chaud breuvage me donne le courage de partir, je prends ainsi congé de mes généreux hébergeurs.


           Une dernière photo de bébé s'ébrouant avec son papa dans les blé et me voilà sur la route.
           La toute première chose à faire ce matin, c'est de régler mon problème de freinage consécutif à ma roue voilée. Deux solutions s'offrent à moi. Soit je détend la tension de mon cable de frein quitte à avoir un peu moins d'efficacité de freinage, soit je fais dévoiler ma roue. J'opte pour la première, ne connaissant pas à l'avance le résultat d'une quelconque opération sur la tension des rayons de ma roue.
Après avoir trouvé la clé adéquate dans un petit garage à la sortie de Qal' aat Al Madieq et opéré la réparation je poursuis ma remontée vers Alep.
          Ce qui rend parfois agréable l'entame d'une étape, c'est de participer à sa façon au réveil de l'activité da la population.
Les boutiques, échoppes et commerces en tout genre lèvent leur rideaux. Les engins agricoles, tracteurs, taxis collectifs prennent possession de la route. Les écoliers s'en vont à leur cours, tous garçons et filles vêtu de la même blouse marron passée sur leur vêtement.
          Une nouvelle journée commence, tout le monde n'étant pas en vacances, je me dis dans ces moments là que j'ai bien de la chance de vivre quelque chose de semblable.
La route, jusqu'à l'intersection avec celle menant de Jisrsh Shughour à Ariha parfaitement plate avec un léger vent favorable contribue à faire de cette matinée une agréable balade.
        Je n'ose envisager une suite aussi favorable. En effet le ciel s'obscurcie, de gros nuages noirs s'amoncellent laissant augurer une pluie imminente.
         C'est à Mhambel que l'orage décide d'éclater. Je n'ai que le temps de me mettre à l'abris sous un large auvent avant que des trombes d'eau ne s'abbattent.
Tout le monde aux abris. Ce ne sont pas moins d'une vingtaine de personnes qui viennent me rejoindre. Bien sûr, je suis la principale attraction, pas mal d'enfants et de jeunes ados curieux de mon matos viennent se mettrent à l'abris.
         Un homme de corpulence assez forte, essaye de se remémorer quelques mots d'anglais pour entamer la conversation.
Sympatique, jovial il ne me laisse que peu d'espoir de repartir assez rapidement, la pluie va durer.
         Il me présente un autre homme qui vient de nous rejoindre. C'est un professeur d'anglais. En effet juste derrière le mur qui nous protège des bourrasques de vent, se trouve l'école.
Je suis invité à rentrer me mettre au chaud. Imaginez mon incurssion dans la cour de l'établissement sous le regard curieux de quatre cent paires d'yeux à l'abris sous le préau. Le chahut total.
         Mon vélo et mon matériel fermé à clé dans un local, my teacher d'english m'octroie une place près du poêle dans la salle des profs.


         La théière officiant toujours dans ces moment là, le chaud breuvage ne tarde pas à réchauffer mon organisme transi.


         Les questions fusent comme jamais pendant près d'une heure, et le numérique grave ces moments exeptionnels d'un voyage.
Je perçois une certaine agitation dans les couloirs, la porte s'ouvre
sur un écolier qui s'adresse aux profs.
Je suis apparemment convoqué chez monsieur le proviseur.
Aurais -je un peu abusé du temps de ces professeurs, les détournant de leur fonction première et laisant la majorité des élèves de l'établissement chahuter entre eux?
         Non l'accueil chaleureux du directeur ne laisse aucun doute là dessus. Il veut lui aussi faire ma connaissance et surtout profiter de l'aubaine pour se faire tirer le portrait.


         Je lui promet de lui envoyer toutes les photos, mais je ne peux quitter tout ce beau monde sans prendre une dernière photo celle d'une classe.


         La pluie n'a pas cessée totalement, mais je dois me résoudre à affronter les élèments si je ne veux pas compromettre le programme de mon expédition.
         La route détrempée commence à grimper. Le parcours montagneux est de toute beauté, mais le mauvais temps gâche beaucoup de choses. Impossible par exemple de sortir l'appareil photo.
        Au fur et à mesure que le sommet approche le ciel s'éclaicie.Au moment de basculer le soleil réapparait.
A Ariha, je prends la direction d'Idlib. Sortir de cette ville n'est pas chose aisée, des travaux obligent tous les véhicules à un cross à travers champs.
        Vent dans le dos les kilomètres défilent à toutes allure. Je rattrape une bonne partie du retard pris avec l'épisode de l'école.
Taftanaz et Orems passé à toute allure, qu'il est agréable de rouler sous le soleil, une petite fringale me tenaille l'estomac.
         Je n'ai pas le temps de sortir mes maigres victuailles de mon sac, que trois jeunes gens décident de faire la conversation.
L'un deux parlant parfaitement l'anglais insiste pour m'inviter à prendre le thé dans sa maison distante de deux cent mètres.
Je n'y tiens pas tellement car il me reste plus de trente kilomètres pour atteindre Alep. Il est bientôt cinq heures et la nuit tombe vite ici.
Mais comment refuser devant tant de gentillesse?
Je me dis que ce sont ces rencontres qui donnent du piment à mes voyages.
"Ok, Just ten minutes".
         Samer m'offre le choix entre sa maison ou nous installer à l'extérieur. Je choisis la deuxième proposition et nous voilà confortablement allongé sur des tapis et des coussins.

        Samer est un jeune étudiant, qui s'interresse à nombre de sujets.
Tous les jours il prend le bus pour Alep, où ses cours l'amènent à fréquenter l'université. Parfaitement bilingue, il espère un jour devenir médecin.

         Son père nous rejoint. Le numérique produit toujours son petit effet.
Je comprends parfaitement ces jeunes gens qui recherche à travers des rencontres avec des occidentaux des informations sur notre façon de percevoir leur quotidien.
Il m'est difficile de leur expliquer que pour bon nombre de français leur curiosité s'arrête sur le pas de leur porte.
Leur façon de vivre, leur quotidien, leurs problèmes leur coutume ne sont pas des choses importantes pour eux.
Nous devisons devant le traditionnel thé, du pain et du fromage.
         L'heure tourne, je décline leur invitation de passer la nuit chez eux.
Cette fois il faut que je rejoingne Alep avant la nuit.
        Le soleil décline lentement, je calcule que j'arriverais juste avant qu'il ne disparaisse complètement.
Un petit stress m'envahie. Non pas que je ne sois sûr de ne pas trouver à loger ce soir, mais Alep compte d'après mon guide
1 308000 habitants. Arrivé dans une grande ville aux heures les plus denses au niveau de la circulation ne m'enchante guère.
Finalement, je n'aurais pas trop de difficulté pour trouver mon hôtel.

                   

        Le temps de prendre une douche et je pars aussitôt flâner à travers cette ville.Je sais que je n'aurais pas le temps de découvrir toutes les merveilles de cette cité aux souks les plus authentiques du Moyen Orient. Cela sera d'ailleurs un des principaux regret de mon voyage en Syrie.
         Je ne perds pas de temps, je m'enfonçe dans la nuit ...


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Itineraire Syrie

1 ère partie: Syrie

Mardi 16/04/2002
Lyon-Damas

Mercredi 17/04/2002
Damas-Ma'aloula(90 km)

Jeudi 18/04/2002
Ma'aloula-Krak des chevaliers (160km)

Vendredi 19/04/2002
Krak des chevaliers-Apamée (90 km)

Samedi 20/04/2002
Apamée-Alep(140 km)

Dimanche 21/04/2002
Alep-Ath Thawra(170 km)

Lundi 22/04/2002
Ath Thawra-Deir ez-Zor
(190km)

Mardi 23/04/2002
Deir ez_Zor-Gabajeb
(70 km)

Mercredi 24/04/2002
Palmyre-Al Basiri
(100km)

Jeudi 25/04/2002
Al Basiri-Ad Meir
(120 km) puis Damas

Vendredi 26/04/2002
Damas- Deraa frontière
Ramtha (120km)

2 ème partie: Jordanie

Samedi 27/04/2002
Ramtha-Suweimah
120 km

Dimanche28/04/2002 Suweimah-Kerak
90 km

Lundi 29/04/2002
Kerak-Dana
120 km

Mardi 30/04/2002
Dana-Petra
50 km

Mercredi 01/05/2002
Petra-Wadi Rum
110km

Jeudi 02/05/2002
Wadi Rum-Aquaba
70 km

Vendredi 03/05/2002
Aquaba-Amman
(par bus)

Samedi 04/05/2002
Amman-Lyon

 

 
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