
Ce
matin j'ai la rage! Rassurez vous, je ne me suis pas fais mordre par
des chiens errants. Non.
Mais se tromper de direction en quittant Deir Ez Zor, c'est inadmissible.
Tout d'abord il n'y a pas cinquante routes pour sortir de cette ville,
et en plus le soleil brille. Si j'avais observé la position
de l'astre comme il faut, je me serais vite rendu compte que je filais
plein Est. Palmyre se trouvant dans une direction sud ouest, il n'est
pas normal que j'ai le soleil dans les yeux.
Enfin, ça m'apprendra à ne pas demander mon chemin et
à ne pas savoir décripter encore les panneaux de signalisation
en Arabe.
Seize
kilomètres de rab je n'avais pas besoin de cela.
C'est peut être parceque je ne voulais pas affronter le vent
de face.
En tout cas, je comprends vite que cet élèment va contrarier
mes projets.
Deux
solutions s'offrent à moi. La première est de rejoindre
As Sukhneh à près de 140 km plus le rab déjà
effectué et de dormir dans la station service ou le restaurant
indiqué sur ma carte. Dans ce cas demain il ne me restera que
75 km pour rallier Palmyre qui est la seule ville entre Deir et Damas.
Deuxième
solution, me contenter d'une petite étape en ralliant Gabajeb,
petite halte sur la route du désert à 50 km de Deir
et rallier ensuite Palmyre avec un véhicule motorisé.
Le vent,
la contrariété du départ, l'accumulation depuis
plusieurs jours de longues étapes tout m'incite à opter
pour la seconde.
En outre depuis le départ je sais pertinament que je devrais
un jour ou l'autre avancer d'une centaine de kilomètres pour
être dans les temps.
Ma décision est prise, aujourd'hui je me contenterais d'une
matinée de vélo et ce soir je dormirais non pas dans
un coin peaumé de désert, mais dans cette ville mytique
Palmyre.
Difficile
ce matin de trouver un brin de motivation, pourtant toute l'année
je rêve de grands espaces. Bien sur je ne suis pas toujours
tout seul mais
mes voisins ne sont pas très causant et plutôt
d'humeur boudeuse.
Le paysage
est monotone. Ici pas de dunes ondulantes, mais du cailloux, rien
que du cailloux. Les bédouins les utilisent comme point de
repère du départ d'une piste en les groupant en petits
tas.

Gabajeb!
Même pas un village.Une pompe à essence, deux ou trois
blocs de bétons. Je me renseigne sur la possibilité
de rejoindre Palmyre. Un bus s'arrête ici dans moins d'une heure.En
attendant je suis invité à boire le thé avec
le préposé à la station service.
C'est
sans enthousiasme que je hisse mon Vtt sur le toit du bus.
Pour la première fois je vais voir défiler les paysages
confortablement installé derrière une vitre.
L'ambiance
qui règne dans l'habitacle me fait vite oublier l'infidélité
que je fais aujourd'hui à ma petite reine.
Les voyageurs sont tous sans exception des bédouins. Tous,
profitent du passage du bus pour se véhiculer dans le désert.
En plein milieu de nul part ils se font déposer, et sans vont
en marchant rejoindre leur campement. Les tas de cailloux dressés
au bord de la chaussée leur servent de repère.

Il
règne une ambiance terrible, le numérique faisant son
petit effet.

Chacun veut se faire tirer le portrait,

même le chauffeur n'est pas en reste.
Après
cette traversée du désert surgit Palmyre, également
appelé Tadmor par les Arabes. Immense oasis où s'est
développé une petite ville à la lisière
du fameux site archéologique.
Je prends possession
de ma chambre d' hôtel à l'Omayyad Palace.

Oh
cela n'a vraiment rien à voir avec un palace, mais le patron
est très sympa. Il m'accueuille avec le traditionnel thé,son
tarif est tout ce qu'il y a de plus raisonnable et il pratique le
change au même taux qu'à la banque, interressant quand
on est à sec.
Je rencontre
quelques français installés sous le patio de l'établissement
occupés à envoyer des cartes postales.
Nous échangeons quelques informations sur le pays et l'actualité
mais j'ai hâte de partir découvrir le célèbre
site de Palmyre.

Il n'est
pas besoin de chercher longtemps pour trouver le site.
Cet après midi me regénère Je ne me lasse pas
de mitrailler toutes les colonnades et édifices annexes.

L'astre solaire éclaire toutes ces merveilles, les ombres des
colonnades apportant du contraste à cette forte luminosité.

Demain pour ma première
journée de repos, je reviendrais sur le site, je veux également
découvrir la palmeraie.
Je pars diner dans
un petit resto conseillé par le propriétaire de l'hôtel.
Au menu, houmous: purée de pois chiches à l'ail,
nappée d'huile d'olive, trés reconstituant.
Je passe la soirée
avec mes compatriotes Zinédine Zidane et Claude Makélélé.
Le Réal de Madrid joue un match de Champions League retransmit
à la télévision.
Page précédente
Page
suivante

|