Ma'aloula-Krak des chevaliers(160km)

Jeudi 18/04/2002

        Il fait frisquet ce matin bien que le soleil se montre aussi matinal que moi. D'autres ont décidés d'être également matinaux, se sont des chiens qui par trois fois à mon apparition me courseront.
A chaque fois le palpitant en prend un sacré coup car le faire monter aussi haut le matin ....
        J'en serais quitte à chaque fois pour une belle peur. Je pense que ces chiens peuvent me pourrir mon voyage, je ne sais en effet quelle attitude adopter devant ces batards et ça devient une phobie.
        Jusquà Yabroud une petite route serpente dans un paysage sauvage et austère où l'aridité des lieux indique un taux hydrométrique assez bas.


        En rejoingnant Nabek elle croise la trop fameuse autoroute.D'après ma carte une route longe sur la droite cette autoroute sur toute sa longueur. Dans la réalité il est bien difficile de l'éviter car par endroit la route et l'autoroute ne font qu'un.
De toute façon ici tout le monde y circule, certains font de l'autostop,d'autres roulent carrément à contre sens sur la voie d'arrêt d'urgence, celle que j'emprunte.
        Après Nabek, je suis totalement tranquille, aucune circulation. Il n'y a vraiment personne sur cette magnifique avenue. A mon avis, il doit se trouver ici une résidence du président Bachar el-Assad. En tout cas, le coin a l'air bien gardé NO PHOTO,NO CAMERA.


        A quelques kilomètres de Homs, sur une portion de route je suis de nouveau poursuivi par deux molosses. Pas d'alternative je fonce!
A plus de quarante cinq kilomètres heure je parviens à semer mes deux terreurs, évitant au passage de goûter à leur solide dentition .
        Un autre petit souci c'est de constater que le pneu de ma remorque se dégonfle doucement. Pour éviter de réparer je regonflerais quatre ou cinq fois aujourd'hui.Ce soir j'aurais un peu de mécanique à la veillée.

        Ras le bol de ces grands axes! Je sais que je n'en ai plus pour très longtemps, mais maintenant j'arrive à Homs.
        Homs, 500000 habitants est la 3 ème ville de Syrie en terme de population. Je n'ai pas l'intention d'y faire étape, cependant une courte pause s'impose histoire de faire le plein d'énergie.
        Une petite guinguette, sorte de snack local m'ouvre l'appétit en proposant des falafels sorte de boulettes de purée de pois chiches frits, servies dans du pain sans levain, genre de galette, avec tomates et cornichons. Après avoir observé quelques jeunes étudiants dévorant leur "sandwich" je passe commande auprès du cuisinier officiant directement sur le trottoir.
        Très pratique pour surveiller mon vélo. Je m'assied sur le bord du trottoir mais aussitôt mon cuistôt me propose une chaise. En effet, plus confortablement installé je peux savourer mon falafels. Sans doute soucieux de bien le faire glisser mon bienfaiteur m'apporte une boisson fraîche au cola.
        J'observe les va et viens de la rue, chacun vaquant à ses occupations. C'est l'heure de la reprise des cours pour les étudiants qui m'adressent un sourire en passant.
        Je m'adresse à mon préposé aux sandwichs pour lui demander l'addition mais celui-ci refuse carrément l'argent que je lui propose.
Il me fait comprendre que pour moi c'est gratuit.
Je le remercie et lui explique ma destination en lui précisant toutes mes étapes à venir.
        "Welcome in Syria".
        Et me voilà reparti direction plein ouest vers Tartous. Je comprends tout de suite que les cinquantes derniers kilomètres se feront avec le vent de face. Ce vent venu de la méditerrannée est un bien mauvais invité. Le vent est l'ennemi numéro 1 du cycliste. C'est de lui, que bien souvent dépend la distance parcouru journellement.
Favorable il me permet d'abattre deux cent bornes dans une journée, contraire la distance peut être diminuée de moitié.
        Je suis également surpris par la relative fraîcheur ambiante. Je n'ai pas quitté mes manchettes de la journée, cependant je bois beaucoup sans doute à cause du vent qui sèche la gorge.
        Sur le bord de la route sont installés de nombreuses échoppes.
Je laisse derrière moi les odeurs des usines où l'on raffine du pétrole et extrait du phosphate. Je m'échappe de la ville qui constitue le coeur de la vallée de l'Oronte.
        L'Oronte est un fleuve qui coule du Sud au Nord du pays. Il arrose deux grandes villes Homs et Hama puis termine son cours dans la méditerranée en Turquie.
        Enfin, malgré le vent je peux goûter à une certaine tranquillité, quand je peux quitter la route qui mêne à la côte.
        Le paysage n'a plus rien à voir avec celui que j'ai quitté ce matin. Ici le vert des prairies me rappelle que la mer toute proche doit amener son lot d'humidité et que la pluie n'est pas rare.
        Je distingue maintenant ma destination finale. Elle semble toute proche, mais je sais que je vais devoir fournir encore un gros effort pour hisser mon chargement tout là haut sur cette colline.
        Peu d'indication pour s'y rendre et je suis obligé de me faire confirmer que je suis bien sur le bon chemin.
Quel dénivelé! Je suis obligé de mettre pieds à terre. Je me réfugie à l'abri du vent et décide de chausser mes baskets à la place de mes chaussures cyclistes. En effet mes cales me gênent pour marcher et j'ai la certitude que les quatre kilomètres qu'ils me restent vont devoir être effectué à pied.
        Une voiture s'arrête à ma hauteur. Deux jeunes filles s'enquièrent de savoir si la route pour le Krak des Chevaliers est bien celle-ci. Je leur confirme. Ces deux Jordaniennes en vacances m'expliquent qu'elles ont loués une voiture et qu'elles visitent durant une semaine la Syrie. Elles n'ont pas l'air farouche.
        Peu de place dans leur petite voiture et de toute façon j'aurais refusé. Je veux terminer l'étape sur mon vélo, ou à côté s'il le faut en le poussant.
        Il me faudra une heure pour atteindre le sommet. Le château surmonte la chaîne montagneuse afin de mieux surveiller la vallée.
Il fût construit par des chrétiens partis à la conquête de Jérusalem. Ils s'installèrent ici, et bâtirent une ville fermée. Ces milliers de personnes de nationalités différentes avaient comme point commun la religion. Ils étaient tous catholiques. C'était l'époque des croisades. Le krak est devenu un symbole.


        QALA'AT EL-HUSN. Jamais je n'arriverais à prononcer tout au long de mon périple le nom de ce petit village qui jouxte le Krak des chevaliers. Et comme la plupart des syriens ne connaissent pas le terme de Krak des chevaliers il me sera très difficile de situer mon étape.
         En tout cas, si mon guide indique bien un hôtel restaurant du nom "La Table Ronde" je n'en garderais pas un souvenir impérissable. De mes lectures j'avais retenu que l'on pouvait camper à proximité. Le temps pluvieux ne m'incite guère à tenter l'expérience. Je préfère opter pour une piaule dont je n'ose croire que certains puisse penser qu'elles soient "simples et plutôt propres" J'occulterais le désir de vous faire visiter la douche et les sanitaires.
Ce soir, je dormirais dans mon jus et mon sac de couchage....
        Heureusement le restaurant vaut mieux que l'HOTEL pardon l'hotel.

              Un poulet au citron me réconcilie quelque peu avec ce lieu.
Ah dès qu'on a le ventre plein le moral revient!
        Il faut dire que rien ne s'est vraiment bien déroulé ce soir. Dès mon arrivé, j'ai voulu aller visiter le château mais malheureusement il était trop tard et le gardien m'a simplement permis de rentrer pour jeter un coup d'oeil furtif.
        Il m'invite à revenir demain à 9 heures. Mais demain, je serais loin à l'ouverture. Je me contenterais de photos d'extérieur.


        Ensuite, je constate qu'il n'y a aucune cabine téléphonique sur le site. Un appel de l'hôtel coûte 12$ la minute. Ce soir, ma famille n'aura pas de nouvelle. J'espère qu'elle ne s'inquiètera pas.
        Devant mon poulet, mes frites et mes crudités je traine un bon moment dans la salle de restaurant dont je suis l'unique occupant.
Pendant que je rédige mon press book, un autre touriste me rejoindra ainsi que deux ouvriers qui occuperont la table voisine.
Drôle d'ambiance! Aucune communication entre nous. Bon je vais me coucher.
        De la pénombre extérieur me parvient les aboiements des chiens, une vitre manque à l'une des fenêtres.
        Demain il fera jour...

 

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Voyage-Glbecyclo-Aventure

Itineraire Syrie

1 ère partie: Syrie

Mardi 16/04/2002
Lyon-Damas

Mercredi 17/04/2002
Damas-Ma'aloula(90 km)

Jeudi 18/04/2002
Ma'aloula-Krak des chevaliers (160km)

Vendredi 19/04/2002
Krak des chevaliers-Apamée (90 km)

Samedi 20/04/2002
Apamée-Alep(140 km)

Dimanche 21/04/2002
Alep-Ath Thawra(170 km)

Lundi 22/04/2002
Ath Thawra-Deir ez-Zor
(190km)

Mardi 23/04/2002
Deir ez_Zor-Gabajeb
(70 km)

Mercredi 24/04/2002
Palmyre-Al Basiri
(100km)

Jeudi 25/04/2002
Al Basiri-Ad Meir
(120 km) puis Damas

Vendredi 26/04/2002
Damas- Deraa frontière
Ramtha (120km)

2 ème partie: Jordanie

Samedi 27/04/2002
Ramtha-Suweimah
120 km

Dimanche28/04/2002 Suweimah-Kerak
90 km

Lundi 29/04/2002
Kerak-Dana
120 km

Mardi 30/04/2002
Dana-Petra
50 km

Mercredi 01/05/2002
Petra-Wadi Rum
110km

Jeudi 02/05/2002
Wadi Rum-Aquaba
70 km

Vendredi 03/05/2002
Aquaba-Amman
(par bus)

Samedi 04/05/2002
Amman-Lyon

 

 
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