Syrie Jordanie0

Etape 13 :
Alsoörs-Budapest

HONGRIE

Le Lac Balaton, se réveille. C'est toujours des moments magiques de pouvoir assister au lever du soleil, de voir poindre à l'horizon cet astre unique.

Je quitte le camping alors que la vie reprend son cours normal: faire faire les petits besoin au chien- chien de sa mémère, aller chercher le quotidien sportif au kiosque (du camping), préparer le petit déjeûner de son gentil mari pendant que celui-ci vérifie les niveaux, ceux de ses bouteilles d'apéritifs, pas ceux de sa chère voiture. Pendant ce temps, madame se prépare pour sa séance d'aquagym avec son professeur de fitness, "bodybuildé et bronzé" juste comme il faut insiste-elle.
Filons vite avant que les mouflets ne se réveillent, martyrisant alors les délicats tympans des jeunes gens, encore abasourdis par les décibels déversés par les puissantes sonos de la discothèque (du camping bien sûr).

         Loin de ce microcosme, je préfère reprendre ma route. Dans quelques heures, je serais dans la capitale,soit cent bornes à parcourir, une simple formalité!
         Balatonfüzfö marque la fin des rivages du lac Balaton. Je m'écarte de l'itinéraire classique, et c'est par les chemins buissonniers que je découvre la vie rurale, la Hongrie profonde.
        J'observe le quotidien de ces hommes et de ces femmes travaillant leurs terres. Papkeszi, Vilonya, Berhida, Ösi, Nadasd-Ladany, Sarkeszi, autant de lieux où les touristes ne viennent jamais.

Les voitures sont rares, je traverse chaque localité dans une indifférence totale.

Pourtant, les habitations ne manquent ni de charme ni de cachet, certaines vaudraient une fortune en France. Loin du lac Balaton qui climatise un peu l'atmosphère, ici ilfait une chaleur difficile à supporter. Aucune fontaine dans le paysage pour me rafraîchir et m'hydrater.
L'occasion de quémander le précieux liquide:
" jo napot, viz, kérem" ( bonjour, de l'eau, s'il vous plait).

         Ce modeste panneau annonce l'entrée de Budapest. Ce matin, je pronostiquais cette étape comme une simple formalité. C'était sans compter sur la chaleur. Arrivé dans les faubourgs de la capitale je flanche à chaque montée. Complètement déshydraté, je cherche le moindre endroit à l'ombre pour me reposer.
          Je demande l'adresse du camping que j'ai repéré sur mon guide. Il me faut traverser une bonne partie de la ville d'ouest en est, puis remonter vers le nord.
          Remonter est bien le terme, vu la position de ce camping implanté sur une colline.
          Arrivé enfin au poste d'accueil, je ne suis pas pour autant au bout de mes efforts. Le réceptionniste dans un anglais impeccable me fait comprendre qu'il me faut grimper à pied sur la colline pour trouver un emplacement libre.
          Le souffle court, les jambes tétanisées j'escalade la pente. Le camping se présente telles des cultures en terrasse mais boisé. Tous les emplacements semblent occupés et je crains de devoir trouver un autre terrain de camping. Presqu'au sommet, miracle un emplacement se libère. Je griffone sur une feuille le mot "réserved".
          Je fais le chemin inverse, mais en descente pour retrouver le réceptionniste. Je lui confirme que j'ai bien trouvé une place. Il me dit que j'ai de la chance, car ce week- end se court le grand prix de formule 1 et que tout est complet. Je récupère vélo, remorque, sac et vais m'installer. Que la pente est rude!
          La clientèle est composée essentiellement de jeunes de toutes nationalités. Les français occupent une large part dans cet aréopage cosmopolite.
          Toute la soirée ce sera un va et vient incessant pour les candidats à la recherche d'un emplacement. Je soupçonne le gérant d'être un peu sadique. Il sait bien que tout est complet.
          C'est vrai que c'est marrant de voir les postulants à une place, grimper la forte pente, plier sous le poids de leur sac à dos et s'en retournant en lâchant moult jurons.
Qui c'est le plus sadique?
          Je réserve ma soirée à la récupération. Le centre ville est un peu éloigné, il me faudrait prendre le bus pour aller découvrir"Budapest by night".
Tant pis, je suis naze, demain sera un autre jour...