Etape 3 :
Martigny (Suisse)-Domodossala (Italie)

         A l'accueil du camping de Martigny, la réceptionniste m'avait prévenue. Jusqu'à Brig, c'est tout plat, mais si le vent souffle contraire vous allez en baver. Heureusement, cette année cet élèment continu à m'octroyer ses faveurs.
         J'en profite pour admirer le paysage, notamment les vergers d'abricots et de pommes.

         La viticulture, les cultures fruitières et maraîchères sont devenues le privilège des fonds de vallées. Pas étonnant donc, que ce matin j'assiste au travail de ces hommes : arboriculteurs, viticulteurs qui partent tailler, traiter ou travailler leur terre.

         Avec 5259 hectares, le vignoble valaisan est aujourd'hui le plus grand de Suisse.

         S'il s'étend en réalité du bout du Lac Léman jusqu'à Viège, on peut dire que l'essentiel de ce vignoble se situe entre Martigny et Loèche, sur près de 120 kilomètres, le long de la rive droite du Rhône.

        Il faut une volonté impérieuse pour planter des ceps sur les pentes du Valais, inclinées jusqu'à 60 à 70 %. Rien ne pourra jamais cependant égaler la qualité des vignobles en coteaux, dont l'exposition favorise l'action des rayons du soleil et une bonne maturation des raisins.

         Aussi surprenant que cela puisse paraître, ici, les vignes sont arrosées et irriguées.
          Douze heures sonnent au clocher de l'église, quatre vingt cinq kilomètres s'inscrivent à mon compteur, et quarante et un degré s'affichent sur l'affichage digital du thermomètre d'une pharmacie quand j'arrive à Brig.
         
 Je ne sais que faire devant la difficulté qui se présente devant moi. La chaleur annihile toutes velléités de ma part. Je recherche un coin d'ombre pour récupérer et réfléchir sur le futur de mon étape.
         Vers la gare routière et ferroviaire, je trouve l'ombre salutaire sous des érables. Je sors de mon sac : fruits secs, pate d'amande et surtout j'essaye de me réhydrater.


         En face, se dresse devant moi le Simplon, col à plus de deux mille mètres d'altitude. Brig se situant à moins de 300 mètre, je ne sais comment réagir devant un tel obstacle.
        
Vingt kilomètres à grimper sous un soleil implacable, à tirer une remorque de près de vingt kilos. A ce moment le courage vient à me manquer.
         Des cyclos, pourtant peu chargés ne se posent pas tant de questions. En suisse, moyennant quelques francs locaux supplémentaires, il est possible de voyager en train ou en bus avec son vélo.
         La tentation est trop forte. Je pars me renseigner sur l'éventualité de monter au Simplon en bus. Le chauffeur qui parle allemand, finit par me faire oublier mes dernières réticences.
         Le départ programmé dans un quart d'heure me laisse juste le temps de démonter la remorque.

         C'est confortablement installé dans le bus climatisé, que j'entreprends la montée du Simplon. Bien sûr, je peux toujours me dire que cette ascension était réalisable.
Certe elle l'était, comme toutes. Encore eut-il fallu attendre le lendemain pour le faire, à la fraîche et reposé.
         

         Au sommet, la température a baissé de quelques degrés. De nombreux promeneurs font également la sieste sous le regard de l'aigle du Simplon, un monument élevé à la mémoire de la brigade de montagne.

         Décidé à atteindre la frontière italienne ce soir pour ne pas à avoir à refaire du change, c'est à plus de soixante dix kilomètres heure que je m'élance dans la descente du Simplon.
         Autour de moi, le paysage est magnifique avec en toile de fond, ces sommets enneigés qui se découpent sur le bleu du ciel. Le parfait revêtement de la large route, fait bientôt place après le passage de la douane en Italie à une route plus étroite, sinueuse, au bitume recouvert par endroit de gravillons. La prudence est de rigueur.
         Au fur et à mesure de ma descente de près de trente kilomètres, le thermomètre, lui, recommence à grimper.

          A Domodossola, j'ai bon espoir de trouver rapidement un endroit où camper. Aussi, je n'hésite pas lors d'une pause à l'entrée de l'agglomération, à faire un brin de causette avec des français.
         Leur véhicule immatriculé 38 m'a naturellement attiré. Nous sommes presque voisins, Nathalie et Xavier demeurant à quinze kilomètres de mon domicile. Après une semaine passée dans les dolomites, ils poursuivent leur route vers le lac de Côme et le lac Majeur.
         Il est maintenant temps de chercher le camping local. Contrairement à mon attente, j'éprouve toutes les difficultés pour en trouver un. Il faut bien dire (ou écrire) que les rares autochtones rencontrés ne font rien pour m'aider.
         Tout d'abord, se faire comprendre. Ici, jeunes et moins jeunes semblent être complétement hermétiques aux langues étrangères. Le français n'en parlons pas, l'anglais non plus.
Non. Qui, si parla italiano, sì signore.

Même le mot camping ils ne connaissent pas.
Ca y est! j'ai compris... un camping qui, signore?
non non, ci sono camping signore
De guerre las, je me résigne à me débrouiller tout seul.
Et ce p..... de soleil! Je suis cramé, carbonisé.
Je vais planter ma tente sur la pelouse de l'hosto local.
Dans l'état où je suis...ils vont m'interner.
Non, c'est non signore possibile!
Bon, cette fois je ne vois qu'une solution, ressortir de cette ville innamicale.
Et ce p..... de soleil!
      OASI ! Même ça, ce terme si prometteur pour un voyageur, ils l'ont tronqué, raccourci.
Non, fifi le soleil t'a tapé sur la tête. Je relis. OASI
         A la sortie de la ville, en direction du Simplon, je bifurque à droite. Mon intuition, me dis que je vais sans doute trouver un terrain où planter ma tente.
         En faite l'OASI est un lieu où l'on peut s'adonner à la pratique du kart, sur une piste aménagée. Une charmante italienne, enfin une, qui tient un petit snack me guide vers le gérant, son patron.
         Celui-ci, trés aimable, enfin un, m'invite à poursuivre le chemin sur cinq cent mètres. Là, je trouve un espace aménagé pour des fêtes locales : barbecues, buvettes, tables chaises et bancs sont dressés. Ce soir, ça promet d'être bruyant.
          
         

         Je m'installe à l'écart. Si la toilette est des plus sommaire, je peux me rassasier des excellentes côtes de porcs grillées et de la trés roborative pollenta.
La bière aide à passer tout cela.
         Difficile cependant de m'endormir avec les sonorités de l'Yvette Horner locale...


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Voyage-Glbecyclo-Aventure

Itineraire EST 2004

Samedi 31/08/2004
Saint Julien en Genevois
Martigny (Suisse)
(140 km)

Dimanche 01/08/2004
Martigny (Suisse)-Domodossala (Italie)
(140 km)

Lundi 02/08/2004
Domodossola-Menaggio
(120 km)

Mardi 03/08/2004
Menaggio-Aprica
(100 km)

Mercredi 04/08/2004
Aprica-Bolsano
(140 km)

Jeudi 05 /08/2004
Bolsano-Sillans (Autriche)
(140 km)

Vendredi 06/08/2004
Sillans-Feld Am See
(130 km)

Samedi 07/08/2004
Feld Am See-Lölling
(100 km)

Dimanche 08/08/2004
Lölling-Lieboch
(100 km)

Lundi 09/08/2004
Lieboch-Kormend (Hongrie)
(135 km)

Mardi 10/08/2004
Kormend-Alsoörs

(150km)

Mercredi 11/08/2004
Alsoörs-Budapest

(125km)

Jeudi 12/08/2004
Budapest
(visite 40km)

Vendredi 13/08/2004
Budapest-Holice (Slovaquie)
(170km)

Samedi 14/08/2004
Holice-Bratislava-Vienne (Autriche)

(135km)

Dimanche 15/08/2004
Lyon la Part Dieu-
Saint Alban de Roche
(35km)

 

 
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