
Il est à peine six heures quand je me mets en selle, la destination?
Oui, c'est un grand point d'interrogation. Comme les préparatifs, tout ce fait dans la plus parfaite improvisation. Hier encore, je fourrais dans mon unique sac, les affaires utiles pour quinze jours, ou plus, de pédalées.
Par habitude, je n'ai aucun mal à inventorier le matériel nécessaire : tente, sac de couchage, tapis mousse, quelques affaires de rechange, le nécessaire de toilette, une trousse de secours avec anti-inflamatoire, comprimés pour maux de ventre et de tête, crème solaire. Ajoutées à cela une chambre à air, quelques rustines et colle, une ou deux clés allen.
Pour le reste de la mécanique : clé à retendre les rayons, dérive-chaine pour réparer une chaîne cassée, clé de çi, clé de ça, mon ignorance dans ce domaine, malgré des années de pratique, soulage ma remorque.
Je n' oublie pas, l'appareil photo numérique, une petite lampe torche, les cartes, un guide.
Une petite entorse cette année à ma sacro-sainte manie de ne pas me charger, je rajoute en dernière minute un petit réchaud gaz, une gamelle alu avec sa passoire. Pourquoi un tel surplus de poids qu'il faudra bien tirer dans les cols?
A l'heure de boucler mon sac, je justifie que ces cinq cent grammes supplémentaires, pèseront dans le bon sens sur le budget que j'accorde à mon escapade.
La traversée de la Suisse, de l'Italie, de l'Autriche, pays au coût de la vie relativement cher, me décide à opter pour ce choix.
Cette année, je compte profiter de la période de ma randonnée, août, pour camper soit sauvage, soit dans des campings.

Hier au soir, juste avant de profiter d'une bonne nuit dans un vrai lit, je m'escrime à fermer mon sac.
J'ai été trop large dans le choix de mon équipement. Exit un ou deux tee-shirts, slips, une paire de socquettes, je garde la cuillère, pas la fourchette. Ouf, ça ferme!
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Ce vendredi 30 juillet, alors que j'entame ma rando j'éprouve un sentiment bizarre. Ces dernières années, lors de mes précèdentes escapades en Syrie et au Maroc, mes premières pédalées se faisaient en terrain inconnu.
C'est, sur des routes que je connais parfaitement pour les fréquenter à longueur d'année, que mon parcours commence. D'où l'impression de partir pour une simple partie d'entraînement. Seul, le poids de mon chargement me rappelle que mon retour n'est pas programmé pour ce soir.
J'ai le soleil dans les yeux, normal! Il en sera de même tous les matins, me confirmant mon objectif, cap à l'est.
J'ai ressorti des cartons, dans les heures qui ont précédées mon départ, un itinéraire traçé il y a quelques années. Une ligne stabilotée en bleu qui devait me mener à Istambul.
Faute de temps, je sais que la capitale de la Turquie est inaccessible. En partant, j'ai soumis à ma famille, l'idée de rejoindre le plus vite possible la capitale d'un de nos nouveaux voisins des pays de l'est, et de randonner sur place.
Pourtant, cette idée ne me séduit pas. Il faut que je donne à mon escapade une véritable ligne directrice.
J'ai du mal à me résoudre à prendre ce soir, ou demain ou dans les jours qui viennent, un autre moyen de locomotion que mon vélo.
L'attrait pour un dépaysement plus total, ne suffit pas à me convaincre d'opter pour le bus ou le train pour rejoindre Lubjana, Budapest, Bucarest, Varsovie ou Prague.
C'est en roulant, que toutes ces réflexions se bousculent dans ma tête, me faisant oublier un paysage familier.
L'exercice et l'effort contribuent souvent à m'éclaicir les idées, ou projets encore un peu flous. Je prends enfin la décision, celle qui va me motiver.
Suivre la ligne bleue stabilotée il y a quelques années de Saint Alban de Roche mon village, jusqu'à Budapest. Quitte à poursuivre jusqu'à Istambul, lors d'une prochaine expédition en repartant cette fois directement de la capitale de la Hongrie.
En descendant de vélo au cinquantième kilomètre, pour ma première halte casse-croute, la vue de la rivière Ain me soumet celle du fleuve Danube, celui coupant Buda et Pest.
Libéré de cette contrainte de savoir où je vais, je profite enfin des paysages que la France peut, elle aussi offrir.
La traversée des vignobles de Chautagnes que je visite si souvent dans mon activité professionnelle, me donne l'idée d'aller saluer mes clients. Ayant oublier le carnet de commande, j'y renonce.
Je me contente
de vérifier que chez nous aussi la nature est belle.
Il fait chaud en cette fin de mois de mois de juillet. Le manque d'entraînement se fait cruellement sentir et, sur le coup de treize heures, j'essuie un sérieux coup de pompe. Tous les signaux sont au rouges. Je m'affale dans une herbe déjà jaunie par le soleil estival.
Une sieste réparatrice à l'ombre d'un chataignier, quelques abricots secs et un litre d'eau me requinquent un peu.
Toutefois, quelques craintes concernant ma condition physique un peu précaire par rapport aux années précédentes, me font craindre le pire pour les jours qui suivent.
Vers 16 heures, aprés avoir chercher en vain un camping à St Julien en Genevois, j'ai dû faire un retour arrière de cinq bornes en côte, pour finalement stopper mon étape au camping Le Terroir à Presilly.
Ce soir, j'expérimente mon réchaud avec au menu pâtes. Elles seront d'ailleurs souvent présentes dans ma gamelle.
Camping Caravaning Le Terroir** famille Genoud
184, chemin de Clairjoie
Presilly-La Tuilière
74160 ST-JULIEN-EN-GENEVOIS
tel : 04 50 04 42 07
fax: 04 50 04 55 53

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