ITALIE
A trois heures du matin, mes amis italiens et leur vedette locale,Yvette, ont enfin mis en veilleuse leur accordéon.
Quand je pointe le nez dehors à cinq heures trente, le coin est désert. Ce n'est pas l'envie qui me manque de retourner dans les bras de morphée, mais la route m'appelle.
Je rassemble mon matériel, prends un rapide petit dej' et me voilà remis en selle. Les premiers kilomètres sont un peu difficiles pour mon derrière, plus habitué à frotter sur la selle.
Au vingtième kilomètre, pas encore remis de ma trop courte nuit de sommeil, je crois être arrivé au bord du lac Majeur. Je suis surpris par l'étroitesse du plan d'eau. En consultant ma carte, je constate que je ne suis pas encore rendu sur le lac rendu célèbre par la chanson de Mort Schuman.

A la sortie de Mergozzo, un charmant petit port de pêche

A cette heure matinale, je ne suis pas gêné par les touristes. Mais loin de moi l'idée, "tu serais pas mieux dans ton duvet?". Non, au contraire.

Je suis conscient d'avoir de la chance de pouvoir voyager et, me lever aux aurores n'est pas une contrainte. Souvent au cours de mes randonnées, nombre de personnes rencontrées reste dubitatif. Au récit de mes journées, je m'entends souvent répondre "c'est pas des vacances". De toute façon, quand on voyage de la sorte, il faut s'adapter à son environnement et aux éléments qui nous entourent. Faire la grasse matinée, c'est s'obliger à cette saison à rouler aux heures les plus chaudes.
Certes, il m'arrive de poursuivre l'après midi, pour rester dans le délai que je me suis fixé pour la durée totale de mon escapade. Mais souvent l'essentiel du kilométrage journalier est atteint sous le coup des douze, treize heures.

Le " Lago Maggiore" (encore appellé le "Verbano") est le deuxième grand lac de mon parcours, après le Léman. Ses côtes s'étendent sur 166 km.
Le Lac Majeur à la frontière entre la Lombardie et la Suisse, est le second lac italien en fait de surface après le Lac de Garde.
Il
s'étend sur 65 km, sa largeur maximale est de 4,5 km pour une surface de 212,2 km'. Il s'étend surtout en territoire italien où il sert de frontière entre la région du Piémont et la région de Lombardie: seul l'extrême pointe septentrionale vers Locarno appartient à la Suisse.

La présence d'excellents équipements hôteliers et de nombreux campings autour du Lac Majeur favorise cette région touristique très fréquentée.

Sur ma carte, je repère le traçé du lac, barré par une ligne noire continue et du signe B.En effet, un service de ferries pour véhicules et passagers fonctionne entre Intra (Verbania) et Laveno. Cette ville, est celle où je dois me rendre pour poursuivre mon itinéraire.
Je devine rapidement que faire le tour du lac en cette période estivale, est synonyme de trafic intense.
De toute façon, traverser le lac par bac, peut être un excellent moyen de rompre un peu avec la routine.
La traversée dure une vingtaine de minutes pour la modique somme de trois euro dix.

En même temps que moi, un couple d'Allemand monte à bord avec de bien curieuses montures. Leur BENT, vélos couchés, sont bien chargés. Mais comment font-ils pour se maintenir en équilibre sur ces drôles de machine?

A Laveno, terme de la traversée je récupère mon matériel et envisage déjà la suite de l'étape. Je compte bien rejoindre l'autre lac lombard : le lac de Côme. La route longe d'abord le lac jusqu'à Luino puis je bifurque à droite pour Ponte Terésa. Enfin, sous un soleil implacable j'arrive aux heures les plus chaudes à Lugano.
A cette heure, je n'ai aucun mal à traverser la ville qui semble vidée de ses habitants. C'est l'heure de la sieste.
La route joue à saute mouton, épousant le relief accidenté. Les rudes montées me laissent sans force, totalement déshydraté. Mon seul salut passe par les robinets d'arrosages des pelouses et parterres de fleurs des luxueuses villas. Alors, j'ose me vautrer sur ces tapis verts, finement tondus, véritable hâvre de fraicheur.

Menaggio avec ses palmiers, ses citronniers, ses oliviers, son soleil, ses voiliers, ses terrasses de café, son Chianti, ses Gelati, ses belles villas et ses superbes jardins m'accueille au bord du lac de Côme. L'ambiance très carte postale semble m'éloigner du but de mon voyage. Je n'apprécie guère ces moments seul au milieu des touristes.

Stendhal écrivait à propos de la vue du lac de Côme, son préféré :
"La beauté est une promesse de bonheur." et aussi ajoutait-il : "Pour bien apprécier la beauté de ce lac, il faut aimer et être malheureux"
(Cela marche aussi avec ou!) Je vous laisse méditer...
Après quelques emplettes à la supérette du coin, je
m'empresse de rejoindre mon camping. J'ai une fringale terrible et je trouve le temps bien long avant de pouvoir goûter mes pâtes "al dente".
Je sympatise avec un jeune couple, futur instituteur et originaire de Limoges. Autour d'une bonne bouteille, nous devisons toute la soirée sur nos expériences réciproques en matière de voyage.


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