Etape 15 :
Budapest - Holice (Slovaquie)

 

         Je dois bien me rendre à l'évidence, ce matin, un brin de motivation manque à l'appel. Non pas que le ressort soit cassé, non, disons qu'il est un peu distendu.
         Depuis la première étape, mon esprit restait tendu vers un objectif. Celui de rallier ma ville à Budapest. Maintenant, ce qui manque c'est un autre but, un autre objectif, le fameux fil rouge.
         Mais, n'est-il pas déjà un peu tard pour repartir vers d'autres horizons? Au quinzième jour de route, il me reste encore... voyons faisons le point:
- énormément de choses, de routes et paysages à découvrir,
- beaucoup de force et d'énergie,
- un peu de temps sur mes congés
- plus beaucoup de budget à consacrer à mon escapade
- plus du tout de temps avant que le camping ne se réveille.
         En selle, c'est décidé. Je veux ajouter une frontière et un pays à mon voyage. Ma prochaine étape: Bratislava la capitale de la Slovaquie.
         Pour la première fois depuis mon départ, je n'ai pas le soleil dans les yeux ce matin. Ma direction nord-ouest explique cela, par contre le vent souffle de face.
         Une côte de plus de cinq kilomètres, démarre juste après le camping. Assez indigeste après le petit déjeuner.
         La position excentrée du camping est un grand avantage pour quitter facilement la ville. J'ai vite fait de me retrouver dans la campagne hongroise.
         Budakeszi, Paty, Zsambek, Szomor, à gauche toute, Gyermely attention ça monte, Tarjän ça descend, Vertestolna ça remonte, Tardosbanya ça redescend on se croirait dans la vallée de chevreuse.
         A Sütto, je rejoins la route nationale 10 guère plus fréquentée.
         A Komarom je quitte la Hongrie en franchissant un pont suspendu. Cette ville est à la fois Hongroise et Slovaque : Komaron pour les Hongrois et Komarno pour les Slovaques. A l'époque où la Slovaquie appartenait encore à la Hongrie, ces deux villes situées l'une en face de l'autre, de part et d'autre du Danube, n'en faisaient qu'une. Aujourd'hui, elle est scindée en deux parties, reliées par un pont ferroviaire et un pont routier.

             Attention! les mains sur le booster. Question pour un Champion.
            Qui naquit, en 1870, dans cette ville hongroise, fils d'un musicien de l'armée, morave d'origine, et compositeur de la célèbre opérette viennoise la Veuve Joyeuse?
            Réponse Franz Lehar.Bravo Jacques (c'est mon papa) il est imbattable sur le sujet.
             Komarno, la frontière slovaque. Cette ville n'a rien d'exceptionnelle à offrir. Bien au contraire, je trouve l'ambiance un peu triste. Les barres d'immeubles, style époque communiste, ne m'engagent pas à rester plus longtemps.
             Comme pour accentuer le côté "ton de gris" du tableau, de gros nuages voilent le ciel. Seule, la blondeur de la gente féminine semble l'éclairer.
             Souvent, au passage d'une frontière mon premier réflexe est de "tester" la monnaie locale. A Tôn, je rentre dans la petite épicerie du village. Contrairement à la Hongrie, où chaque commerce est normalement acchalandé, ici, le choix est bien restreint. Quelques fruits et légumes pas de toute première fraîcheur, quelques rares boites de conserves posées sur des étagères loin d'être remplies, quelques produits ménagers et un choix plus que restreint de paquets de gâteaux et chocolats, constituent l'offre à la clientèle.
             Au moment de payer mon paquet de gâteau et ma barre chocolatée, l'épicier m'accorde une ristourne conséquente. En effet, en lui présentant le solde de ma monnaie hongroise, il n'accepte que les pièces les plus grosses et jette à la poubelle la mitraille qui constitue l'essentielle de mon porte- monnaie. Je n'ai pas eu le temps de faire du change et, si près de la frontière je pensais que toutes les pièces avaient cours.
             Je lui propose de reposer un paquet de gâteau, mais celui-ci le remet dans le sac, et en me le tendant me souhaite bon voyage.
             Avant de partir, il m'offre encore un peu de son temps pour m'expliquer le cours de la monnaie locale.
Merci monsieur l'épicier pour votre accueil***.
             Depuis quelques kilomètres déjà, le vent de face est tombé. Je progresse ainsi rapidement sur des routes parfaitement plates. Je vais de villages en villages nombreux par ici. Je m'habitue à leur ambiance bon- enfant. Les jeunes se réunissent sur la place du village autour du plus nanti, fier de sa moto pétaradante.              Certains plus courageux bravent le soleil revenu, dans des travaux de maçonnerie ou de peinture. Les plus anciens devisent ensemble, assis à l'ombre d'un arbre.
             La question rituelle se pose maintenant: mais où vais-je dormir?
Je tente d'avoir quelques infos sur les possibilités d'hébergement en camping dans la région. Il m'est difficile de me faire comprendre. Les réponses toutes négatives ne me laissent que peu d'espoir de trouver ce type d'hébergement.
             J'ai quitté Budapest à six heures ce matin, et il est plus de dix neuf heures, il faut que je trouve quelque chose. Personne ne veut que je plante ma modeste tente sur un terrain à côté de leur maison.
             La campagne très plate, sans bois ou forêt pour me cacher ne facilite pas les choses. Il faudra peut être attendre la nuit pour que je puisse monter ma tente n'importe où.
             Je tente l'essai au stade où s'entraînent les footeux locaux. Essai non transformé, c'est pas gagné à chaque fois. Par contre, j'ai pû obtenir l'adresse d'un camping au village voisin. Allez, encore cinq bornes et c'est fini.
             Il est vingt heures, le soleil se cache derrière l'horizon quand le cent soixante dixième kilomètre s'affiche au compteur. Dans le camping s'installent deux jeunes couples. Nous serons les seuls occupants ce soir là.
Enfin pas tout à fait, les cafards ont déjà investis les douches et toilettes...
            


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