Etape 11 :Teliu-Ploiesti

         Cette nuit après avoir fais quelques allers-retours de mon lit jusqu'au trône je me suis résolu à traiter ce problème en ingurgitant des imodiums.
Ce matin, guère gaillard, je me force pour avaler mon petit déjeuner.
Une fois en route, les soubresauts causés par la route défoncée m'envoie une fois de plus dans un fourré.
Si seulement un rayon de soleil pouvait me réchauffer.
Hélas, le ciel est toujours aussi bas et l'atmosphère humide. Pas concentré, je me retrouve à traverser un village, au bout la route se termine en chemin de terre.
Demi- tour. Je retrouve l'asphalte et la bonne route.

         A Sacete nouvelle erreur, décidemment!
Au premier carrefour pas de panneau indicateur, aussi me fiant à mon sens de l'orientation je prends à gauche. Cette route qui me semble importante doit être la E60, celle qui doit me mener à Predeal et Targoviste. Et bien non! Alors que j'ai parcouru une dizaine de kilomètre, je vise une voiture de policier en charge de contrôler la circulation. Ceux-ci me confirment que je ne suis pas sur la E60 mais sur la A1.
A Sacete, j'aurais du continuer un kilomètre et tourner à gauche. A1, coulé!

          En étudiant la carte, je réalise mon erreur. Deux solutions. Soit je fais demi-tour et repars sur le bon itinéraire, soit je continue et gagne ainsi quelques kilomètres en rognant une boucle plus large sur le tracé initial.
Avec regret, j'opte pour la seconde alternative. Certes, je rattrape une partie de mon retard pris le premier jour, mais j'escamote aussi du dénivelé avec les passages des cols de Predeal (1075m) et surtout Busteni (1895m).
Plus de regret à avoir. La beauté des lieux me fait vite oublié mon erreur. Ici commence la vallée de la Teleajen, route touristique et sinueuse traversant des forêts fraîches et touffues.

          La pente n'est pourtant pas très raide, la température idéale et pourtant je suis scotché au bitume. Cette turista qui me vide! Allez encore un imodium! Dites jeune homme y'a pas de contrôle à l'arrivée?

         Au sommet du Pasul Bratocea, je suis livide. Une tartine de miel me reglucose le sang.
La descente ne me réveille même pas. J'ai un irrésistible besoin de dormir.

         Je stoppe à Cheia.
Le soleil a enfin daigné se montrer. Je fais provision de gâteaux et d'une boisson au cola. Ma seule préoccupation dorénavant c'est de trouver un petit coin tranquille et dormir. De nombreux touristes locaux profitent de cette belle nature pour s'adonner au farniente. Le gros problème ici est le faite que le mot écologie n'a jamais du effleurer leurs tympans. En effet quel dommage de voir tous ces détritus: papiers, emballages plastique, bouteilles en verre encombrés les aires de repos sur les rives de la rivière Teleajen.
Un peu écoeuré et révolté d'un tel laxisme je me laisse choir dans cet univers pollué.
Tandis que mon ventre se tord sous les assauts de la colique, je suis parcouru de frissons de la tête aux pieds.
J'avale deux efferalgans, un nouveau imodium et me glisse au fond de mon sac de couchage.
Une bonne heure plus tard, je me réveille vasouillard. Il est temps de repartir.

         Dans la vallée de Drajna, les localités se suivent, Izvoarele, Valenii de Munte, Magurele. Dans chacune d'elle je m'arrête pour profiter de l'ambiance locale.

         Souvent des gosses viennent me parler, curieux de rencontrer "l'étranger". Avec eux la conversation tourne souvent autour du ballon rond. Ils affichent clairement leur préférence par le port de la tenue de leur équipe préférée, la squadra. Je me fais un peu chambrer suite à notre défaite aux tirs aux buts lors de la dernière coupe du monde de football.
Ici, si nos sportifs sont connus ils sont largement battus en popularité face à nos voisins transalpins. Je les quitte, la route m'appelle!

         N'ayant aucune envi de passer la nuit dans un hôtel je décide de couper court à cette étape.
Un jeune homme s'apprête à quitter son domicile. Avant qu'il ne referme son portail je lui demande s'il n'aurait pas un petit emplacement pour que je puisse installer ma tente.
Il ne comprend pas très bien ma requête. Je réitère ma demande sans trop de succès. Je joins alors les gestes à la parole, mimant la forme de ma tente et mon désir de la planter sur son terrain.
Il sourit, et m'invite à entrer dans sa propriété. Seul hic, il n'y a pas d'emplacement possible pour planter des piquets. La cour presque entièrement pavée, le jardin copieusement garni et la basse cour squattée par une bande de poules ne me laisse pas trop de choix. Il reste juste un petit coin herbeux sous l'étendage à linge. Parfait, d'ailleurs outre le peu de choix à ma disposition, je suis pressé de m'installer pour m'allonger. Je sens les nausées et les frissons revenir. Heureusement mon hôte a bien compris et me laisse tranquille. D'ailleurs il est déjà reparti avec ses copains.
Une nouvelle prise d'aspirine et une petite sieste me redonne de l'énergie. Je sors de ma tente et viens m'excuser auprès de Stephan revenu de sa virée.

         Il me présente sa tante et sa soeur jumelle Georgina. Elle parle et comprend un peu mieux l'anglais que son frère. Elle s'emploi à me présenter la famille. Son père est parti travailler en Italie. Elle vit donc chez sa tante en compagnie de sa grand-mère et de son frère. Malgré ma question sur le sujet elle ne s'attarde pas sur sa mère. Décédée ou divorcée je ne le saurais pas.
Elle m'informe que sa tante prépare le dîner et que je suis invité. D'ailleurs la voilà déjà qui arrive avec une petite table et une jolie nappe en tissu.
La table est vite dressée. L'ambiance est très détendue, Georgina semble très fière de pouvoir montrer à sa tante qu'elle peut converser en anglais avec un étranger. Son frère est déjà reparti en moto avec ses copains, ce qui ne semble pas rassurer sa tante.
Le copieux repas fini par me revigorer. Soupe de légumes bien chaudes, crudités mais aussi saucisses, chips, soda, pas très régime tout ça. La maîtresse de maison se met en quatre pour me faire plaisir.
A la nuit tombante il faut s'habiller pour se protéger de la voracité des moustiques.

         La grand-mère termine sa tâche quotidienne, celle de rentrer les volailles dans des bâtiments à l'abri des prédateurs.
Georgina parait désappointée quand je lui annonce mon intention d'aller dormir. C'est que j'espère être plus en forme le lendemain après cette journée un peu galère.
Il est déjà tard quand je me retire sous ma tente.



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Voyage-Glbecyclo-Aventure

Itineraire EST 2006

Dimanche 30/07/2006
Budapest

Lundi 31/07/2006
Budapest-Jaszapati
(120 km)

Mardi 01/08/2006
Jaszapati-Debrecen
(150 km)

Mercredi 02/08/2006
Debrecen-Satu Mare
(110 km)

Jeudi 03/08/2006
Satu Mare-Sighetu Marmatiei
(100 km)

Vendredi 04/08/2004
Sighetu Marmatiei-Borsa
(80 km)

Samedi 05 /08/2006
Borsa-Campulung Moldovenesc
(110 km)

Dimanche 06/08/2006
Campulung Moldovenesc-Targu Neamt
(110 km)

Lundi 07/08/2006
Targu Neamt-Gheorgheni
(130 km)

Mardi 08/08/2006
Gheorgheni-Teliu
(150 km)

Mercredi 09/08/2006
Teliu-Ploiesti
(110 km)

Jeudi 10/08/2006
Ploiesti-Ruse
(150 km)

Vendredi 11/08/2006
Ruse-Veliko Tirnovo
(120km)

Samedi 12/08/2006
Veliko Tirnovo-Radonovo
(120km)

Dimanche 13/08/2006
Radonovo-Edirne
(125km)

Lundi 14/08/2006
Edirne-Corlu
(140km)

Mardi 15/08/2006
Corlu-Istanbul
(135km)

Mercredi 16/08/2006
Istanbul

Jeudi 17/08/2006
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