Etape 5 : Satu Mare-Siguetu Marmatiei |
Quelle nuit!
Malgré le confort de la chambre, j'ai passé une bonne partie de la nuit à chasser les envahisseurs. Oh certes on peut penser que ceux-ci n'étaient pas de taille à lutter contre un sportif entraîné à l'effort. Partir le ventre vide est toujours frustrant. C'est là que je regrette de ne pas avoir de cartouche de gaz pour faire chauffer de l'eau et faire un bon grand café. Au kilomètre vingt- cinq dans la bourgade de Livada mon attention se porte sur une église récemment rénovée et où les jardiniers s'affairent à peaufiner les futurs espaces verts. Je suis quelque peu surpris du degré d'attention pour tout ce qui est édifice religieux. Hommes, femmes et enfants se signent quand ils passent devant les églises et pas seulement quand ils y pénètrent. A Negresti-Oas, la capitale du pays d'Oas, l'église orthodoxe est le monument le plus imposant de la ville. Dans le parc adjacent, les bancs et les poubelles peints dans des couleurs vives apportent une note de gaieté. Certes, certains n'ont plus connus depuis longtemps la caresse d'un pinceau et mériteraient d'avoir une couche de rafraîssement. A la sortie de la ville la route s'élève quelque peu. C'est là que les nouveaux riches ont choisit de construire de somptueuses villas. Quel contraste avec d'autres villages visités ce matin tel Orasu Nou. Les meilleurs matériaux sont utilisés pour édifier ces bâtiments à deux étages, aux larges baies vitrées et fermés par des portails en fer forgés de toute beauté. Assurément l'élite de la région profite de cette situation privilégiée sur les hauteurs dominant la ville. Quelques kilomètres plus loin, le cimetière local semble abandonné tellement la végétation semble avoir pris le dessus. Sûr qu'à la Toussaint ce n'est pas le travail qui doit manquer. A Certeze au détour d'un virage, je vise mon premier panneau annonçant la proximité d'un monastère. Accroché au flanc d'une colline on y accède par un chemin pierreux. Tout de suite, je suis étonné par les matériaux utilisés pour la construction de cet édifice. Le toit en métal apporte de la lumière à cette journée au ciel si bas. Les murs en bois offrent au regard cette chaleur que cette matière sait mettre en évidence.
Très souvent les sols sont recouverts de grands tapis colorés. Comme à l'extérieur, le bois et le métal sont là aussi bien présents. Pas de chaises pour accueillir les fidèles qui doivent prier debout ou agenouillés. En ressortant, je m'approche d'un bâtiment jouxtant le monastère. Une jeune femme vit là à la belle saison s'occupant de l'entretien des lieux. Dans un anglais aussi approximatif que le mien elle m'explique que l'hiver est rude dans ces contrées et que personne ne vit ici à la mauvaise saison. Je n'ose lui demander de la prendre en photo. Elle est déjà retournée à ces occupations quand je reprends la route. Dans la traversée des villages souvent les habitations sont protégées des regards par une barrière en bois. Devant chacune, assis sur un banc en bois, leurs occupants assistent tranquillement au spectacle de la rue. Les mamans tout en papotant filent la laine qui sert à confectionner soit des vêtements soit dans certaines demeures, des tapis. Ceux-ci sont achetés par des coopératives qui se chargent de les vendre. Je félicite une jeune femme de la quantité de fruits que porte son arbre. Quelle n'est pas ma surprise d'entendre sa réponse dans un français impeccable. Son village, Sapanta, se trouve dans la région de Maramures, à environ vingt kilomètres de Sighetu Marmatiei le long de la rivière Tusa et de la frontière Ukrainienne. Assez rare pour être signalée, cette bourgade est surtout célèbre pour son cimetière baptisé " le cimetière joyeux " terme qui lui a été donné par un Français lors d'une visite. Ce cimetière étonnera le visiteur par ses couleurs éclatantes, il est l'oeuvre de Ioan Stan Patras qui tout au long de sa vie sculpta et repeigna les croix en bleu symbole d'espoir et de liberté. Il les décora de scènes de la vie quotidienne: personne jouant du violon, une autre tissant, ou bien encore en train de traire une vache, suivie d'une épitaphe souvent humoristique et pleine d'esprit. De ce village, je retiens la visite du monastère. Peu de visiteurs en réalité, pourtant une certaine originalité se dégage de ce monument assez rustique.
Dorénavant, ma route emprunte un cap plein sud jusqu'à Istanbul. Pour ce soir, mon organisme n'en a rien à faire de ces considérations géographiques. Ce qu'il réclame c'est du repos.
N'ayant aucune envie de dormir à l'hôtel dans une région aussi gâtée par la nature je décide de poursuivre quelques kilomètres. Tant qu'à faire je choisis la route que je dois emprunter demain. Pourtant un visiteur ne tarde pas à me rendre une petite visite. Quatre pattes, couvert de poils blancs, l'intrus s'incruste devant l'entrée de mon petit chez moi. Vite rejoint par un congénère tout aussi sans-gêne, mes deux effrontés passeront la nuit à veiller. |
Voyage-Gl Itineraire EST 2006 |
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