Etape 17 : |
Il y a toujours une pointe de nostalgie quand vient la fin d'une belle équipée. Si ce n'est pas encore le moment de faire le bilan, il faut pourtant me résoudre à penser que ce périple de près de deux mille kilomètres touche à sa fin. C'est vraiment sans aucun regret que je laisse Corlu derrière moi. Je sens que je ne prendrais aucun plaisir lors de cette dernière étape. Chaleur, pollution, embouteillages, trafic dense, rien ne devrait m'être épargné. Rien, pas même une crevaison, la seconde! Le pire, c'est dans les raidars où les bus et camions ont tout autant de mal que moi pour se hisser au sommet. De grosses volutes noires s'échappent des pots d'échappement. Les contrôles anti- pollution doivent être rares ou très mal faits! Le bleu de la mer Marmara pointe à travers un paysage semi- urbains. Quel dommage que la côte soit si bétonnée! A certains endroits pourtant le littoral sans être protégé, semble plus humain et ne souffre pas trop de cette anarchie de constructions qui ne ressemble à rien. Là où certains restent la journée à paresser, je me contente d'une demi-heure pour prendre un bol d'iode. Pour avoir une idée de ce qu'est une ville champignon, il suffit d'arriver par le nord d'Istanbul et de vouloir se rendre dans des quartiers comme Topkapi. Ce lieu est indiqué à près de trente kilomètres, mais on a l'impression de ne jamais y arriver. Chaque année près d'un million d'habitants supplémentaires arrive dans l'ancienne capitale ottomane. Ils viennent d'Anatolie, notamment des bords de la mer Noire, où la misère chasse les hommes vers ce qu'ils espèrent être leur Eldorado. Autres nouveaux venus, les Kurdes, chassés du sud-est anatolien par la guerre. Plusieurs sentiments à la fois, se mêlent et se démêlent, au fur et à mesure de l'arrivée imminente. Tout en restant concentré sur les risques inhérents à cette circulation démentielle, je jubile intérieurement en évoquant par la pensée mon parcours. Me dire que j'ai pu relier mon domicile, ma réalité quotidienne, à un lieu, une civilisation différente en un peu plus d'une trentaine de jours avec le moyen de locomotion que je préfère c'est me conforter avec l'idée, le but que je me suis fixé: celui d'atteindre la Chine par la route de la soie. En longeant une des mille six cent mosquées que compte la ville, je termine mon périple 2006. Non, je pars visiter un quartier quelconque de la plus grande ville d'Europe. Côtoyer les commerçants, les ouvriers rentrants de leur travail, regarder des enfants jouer au football dans un parc, toucher du regard le quotidien de la population stambouliote. Quelques sportifs s'entraînent autour d'une verte pelouse constamment arrosée. Parmi eux un groupe de jeunes femmes alignent les tours de piste. Il n'y aurait rien de surprenant à cela, si deux ou trois parmi elles étaient drapées dans une 'hijab' le vêtement islamique.
Cette tenue que les fondamentalistes musulmanes adoptent à partir des années 1970 est constituée d'une robe longue et ample, jilbab, de couleur sombre et d'un voile, khimâra, également de couleur sombre, recouvrant entièrement les cheveux, couvrant également le cou, les épaules et la poitrine. Mais comment font-elle pour respirer, faire du sport par cette chaleur, habillées de cette façon? |
Voyage-Gl Itineraire EST 2006 |
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