30 juillet 2004, 30 juillet 2006.
        Deux années très exactement après mon premier départ vers l'est, me voilà à nouveau sur la route du soleil levant.
L'état d'esprit est-il toujours le même? Suis-je toujours aussi motivé? Le physique suivra t-il?
Autant de questions qui restent sans réponse à l'heure où je coupe les liens avec mes proches.
Déjà, cet après midi quand j'enfourcherai ma monture pour la première étape, une partie de mes interrogations sera levée.

         Pour l'heure, contrairement à mes habitudes je ne suis pas tout à fait serein. Je viens de redécoller après une rapide escale à Francfort. Dans un peu plus d'une heure je récupérerais mon matériel et espère aussitôt filer directement vers l'est.
Le temps d'une rapide collation et l'avion entame déjà sa descente sur la capitale hongroise.
        Tout le monde s'apprête déjà à guetter l'arrivée de ses bagages, sur le tapis roulant. En tête arrive mon sac. Un signe!
Reste à patienter pour revoir ma fidèle monture. Déjà trente minutes que l'avion a posé ses roues sur le sol hongrois quand arrive un porteur qui ne s'embarrasse pas de fioriture et envoie valdinguer ma bicyclette au milieu de l'aire de réception.

        Tout de suite je constate que l'emballage a été sévèrement détérioré dans le transport. Je m'isole dans un coin de l'aéroport pour remonter mon attelage et espérer opérer ma transformation avec une relative discrétion.
Je n'aurais pas à le faire. A peine ais-je enlevé le reste de l'emballage, que ce que je craignais s'avère hélas inéluctable. Y'a de la casse!
Le blocage rapide de ma roue arrière est sectionné. Pire la partie qui manque est l'embout spécial qui permet d'atteler ma remorque au vélo. Cet embout que j'aurais pu faire ressouder a dû rester dans les soutes de l'avion.
       Je vais immédiatement faire les réclamations nécessaires. Des démarches qui me prennent une bonne demi heure et qui ne servent à rien.
Pour le moment, seul compte pour moi le faite de revenir dans le centre de Budapest. Là j'ai un petit espoir de trouver la pièce chez un mécano.
Hélas nous sommes dimanche et tous les magasins sont fermés. Il faudra sans doute attendre demain matin pour trouver une solution.

        Je décide donc de rejoindre le centre de la capitale. Très difficile quand vous avez un sac de quatorze kilos et une remorque que vous ne pouvez atteler au vélo.
Seule solution les minibus qui accompagnent les passagers de l'aéroport à leur hôtel. Première mauvaise surprise, la préposée à la vente des tickets ne veut rien savoir et me vend deux tickets: un pour moi et un pour mon chargement.

       Une heure plus tard, le chauffeur me jette devant l'hôtel Hilton de Budapest.
"Il aurait pas à me proposer un hôtel un peu meilleur marché le monsieur"
Le temps de véhiculer ma réflexion au cerveau, que le chasseur s'occupe déjà de mon cas.
"Ne vous inquiétez pas monsieur on va s'occuper de vos bagages et vous accompagnez dans votre chambre."
"Et doucement mon brave, je n'ai aucune envie de dilapider mon pécule en une soirée. N'auriez vous pas à me proposer un autre logement plus modeste certes, mais plus en rapport avec mes aspirations du moment."
Alors là, mon brave chasseur semble atterré par mon attitude et surtout réalise enfin qu'il n'a pas affaire à un client habitué des lieux.
Heureusement, j'ai affaire à un jeune homme sensé qui m'invite à me rendre quelques centaines de mètres plus loin dans un hôtel "cheaper".
Ces quelques centaines de mètres sont une vraie galère sous le chaud soleil. Tirant, poussant, arrachant mon barda j'arrive transpirant à l'auberge de jeunesse de Budapest où l'on m'octroie un modeste lit dans un dortoir pour huit.

        Enfin débarrassé de mon encombrant équipement je me met en tête de répertorier les magasins de cycle de Budapest.

        Ainsi demain matin, en espérant que la réparation soit possible je ne perdrez pas de temps.
Cette étape imprévue me permet de redécouvrir les charmes de la capitale hongroise.

        Je fais également une rencontre peu banale. Celle d'une candidate de la quatrième édition de la star académie venue faire du tourisme en famille. Nous échangeons quelques propos et nous nous souhaitons réciproquement bonne chance dans nos futurs parcours.

        Dire qu'en ce moment je devrais avoir quitté la ville et dormir dans la campagne hongroise.

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