C'est sans avoir pris le temps de demander ma route que je quitte Edirne et ses faubourgs. Ici la construction est en plein boom comme l'attestent les nombreux bâtiments récemment construits et ceux à venir.

         La route qui quitte la ville par l'est donne directement sur l'autoroute. Je me pose la question de savoir s'il existe une autre voie pour descendre plein sud.
Une voiture de police avec à son bord deux hommes est garée sur le bas côté.
"No problème prends l'autoroute il n'y a pas d'autre route" me confirme un policier. Je n'y crois pas trop. Avant de m'engager sur cette voie rapide, je me fais reconfirmer cette aberration.
"Exact tu peux y aller". Bon puisque les gendarmes le disent? Allons- y!
En roulant sur la bande arrêt d'urgence je suis un peu prêt en sécurité, d'autant qu'il n'y a pas grand monde ce matin. Quelques kilomètres plus loin je rejoins une aire de repos pour faire le point. Une sortie d'autoroute est signalée dans une dizaine de kilomètres. Il doit bien y avoir une route. Bien décidé à quitter cette autoroute, je repars. En effet j'aperçois maintenant deux ou trois véhicules au loin. Je quitte l'autoroute et rejoins la route indiquée sur un panneau E100.

         A Havsa je retrouve le droit chemin, cette fameuse route 100 que je cherchais et que je ne quitterais plus avant Istanbul. Celle-ci présente un profil de montagnes russes.
Ca monte et ça descend à travers des champs de différentes cultures.
Après les quelques émotions matinales je fais une halte à
Babaeski. J'englouti un copieux Kebab. Généreux le patron rajoute dans une assiette de la bonne viande grillée et des crudités. Le statut de cyclo-aventurier a du bon!
En pleine chaleur je retourne à la route. Je sens bien que mon expédition touche à sa fin. Rien de bien passionnant en cette après-midi, seulement entrecoupées de quelques haltes dans les stations services.

         Les turcs démontrent un sens de l'hospitalité à chaque occasion. De faite lorsque je m'arrête dans leur station, un employé s'empresse de m'apporter du thé.

         Ainsi défilent les kilomètres, jalonnés de brèves pauses pour une chasse à la "canette" c'est à dire aux boissons fraîches.
Avec une circulation de plus en plus dense je m'oblige à rouler sur les bas- côtés de la route. Ceci comporte des risques car de nombreuses pièces métalliques, tessons de bouteilles et objets coupants de toutes sortes jonchent le sol.

         Ce qui devait arriver arriva, une crevaison, la première depuis le départ. A cinq cent mètres d'une station, autant se mettre à l'abri du soleil et bénéficier d'un gonfleur rapide.
Aussitôt arrivé, on me propose de l'aide. Sympa mais je préfère finalement régler le problème tout seul.

         Je ne prends pas vraiment de plaisir sur ces routes rectilignes, encombrées de véhicules sur cet axe majeur reliant l'Europe à Istanbul.
J'espère au moins faire étape dans une ville intéressante comme la veille à Edirne.

         Corlu, s'avère hélas très décevante. Après avoir déposé mes affaires dans un hôtel minable de cette cité, comme à mon habitude je pars à la recherche de ses trésors cachés et espérés.

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